Estagel/ La musique au coeur : Roland Gallina, un trompettiste de grande classe

Roland Gallina, un magnifique trompettiste


Nous avions remarqué diverses interprétations de Roland lors de la soirée de la Symphonie de Rivesaltes aux Dômes, le dimanche 30 janvier dernier. Tout en étant profane dans cet art, nous avons voulu en savoir un peu plus sur le personnage. C’est Christian Pujol, saxophoniste, natif d’Estagel et ami de longue date, qui a permis notre rencontre. Qu’il en soit remercié.

Bien évidemment, le lieu par excellence pour cette entrevue, ne pouvait être que la chapelle Saint-Vincent. Cette dernière, a vu depuis sa restauration et grâce aux divers festivals organisés, des artistes de tout ordres se produire sur ce lieu que certains n’hésitent pas à qualifier de théâtre grec. En fait, un lieu devenu mythique pour les estagellois, mais bien au-delà.

Roland Gallina, 56 ans de trompette


Pour lui, aucun doute. Pour faire de la musique à haut niveau, il faut commencer jeune. C’est ainsi que dès l’âge de 8 ans, il devait recevoir un apprentissage accéléré avec la fanfare du beaujolais, à Cublize plus précisément. Tout comme Christian au saxophone, il n’a cessé depuis, de faire sortir des sons miracles de sa trompette.

A l’entrée de la scène mythique de la chapelle Saint-Vincent.


Au regard de son curriculum-vitae, il est difficile de décrire sa carrière, tellement elle est riche en rencontres, en anecdotes en sympathies. Restent aussi des souvenirs d’un milieu pas toujours clément, surtout avec les jeunes, même s’ils sont pétris de talent. Il faut dire que Roland n’a jamais été professionnel. Il a toujours conservé son métier.
Son parcours, depuis 1966, l’a amené à accompagner l’orchestre Régional de Jazz de Rhône-Alpes où il a été première trompette pendant 10 ans. Mais aussi le Big Band de Vic Vogel à Montréal et le non moins célèbre Big Band franco-américain au village Gate de New york. Enfin les chanteuses de jazz Dee dee Bridgewater, Virginia Vee, Lavel, Liz Mac Com, Elisabeth Kontomanou.
S’il a également accompagné de petites formations de jazz comme celle de Johnny Griffin ou encore celle de Bill Dobbins, il a aussi interprété son art dans le style combos africains, latins, avec Alfredo Rodriguez Ernesto Tito Puentes, et aujourd’hui, le groupe de Salsa Ayaka à Perpignan.
Dans le plus classique, ou il a aussi exercé son talent, il a été première trompette à l’Orchestre Symphonique régional Têt Méditerranée de 2001 à 2007.
Faisant également dans la variété, il a été présent aux côtés de Sheila, Thierry le Luron, Nicoletta, André Manoukian ( 1er vente de disque de Jazz en 1984 avec le groupe Homstuff ), Annie Cordy, Charles Aznavour. Mai aussi avec des noms plus connus localement comme Ely Buxeda, Gilles Pelligrini, Enrique Salvador, Jordi Barre pour ne pas le nommer.

Roland, un homme respectueux et fidèle

Le milieu professionnel est quelque fois ingrat, et une expérience malencontreuse a découragé Roland de vouer sa vie à ce métier à Lyon alors qu’il avait 22 ans.
Mais l’un de ses meilleurs souvenirs les plus tendres, est celui à Cublize où il a fait ses débuts à 8 ans, rappelons le. Ceci, lors du premier défilé. Les spectateurs s’écartaient pour laisser la place à cette jeune fanfare formée en 9 mois. « Les regards, les yeux de tous ces gens exprimant la joie, le plaisir, l’allégresse, sont restés dans mon esprit comme un encouragement à continuer ». Il n’oublie pas non plus, à son arrivée dans le département en 2000, ceux qui lui ont permis d’entrer dans le milieu du jazz. Et de citer, Charles Brousse, Jo Fariol, André Cortada ou encore Jo Biskup.

Roland et Christian, complices grâce à la musique


L’entrevue touche à sa fin. Après avoir évoqué le temps passé où les orchestres étaient nombreux dans le département, Roland devait préciser : « Il faut des concerts et des musiciens. Ils sont les garants de la vulgarisation de la culture de la musique. Les garants de moments d’intenses émotions ».
Prenant son bugle, au moment de la séparation, il devait jouer quelques notes du « Parrain ». Les oiseaux, ont arrêté de piailler. Les feuilles des oliviers de la chapelle commençaient à vibrer. Un rayon de soleil venait illuminer la place. Le charme avait opéré.

Pour avoir le plaisir d’écouter prochainement Roland :

* le rendez-vous est pris pour le mercredi 9 mars au Chaudron à 20 h à Cabestany, avec le groupe Boppin Jazz.
Un hommage sera rendu à Miles Davis.

* retenez également la date du 18 mars 20 h à la Casa Musical, où l’excellent groupe de salsa Ayaka, invitera à la danse cubaine : place à la fête.

Joseph Jourda