Estagel/ Gel dans les cultures : une piqûre de « barbouffat »

Retour sur un épisode catastrophique du gel de la nuit du 7 et 8 avril 2021


C’est ainsi que le collectif de vignerons créé à la suite du gel de la nuit du 7 au 8 avril 2021, réuni dernièrement, a qualifié cette nouvelle réunion. En effet, depuis la date fatidique, les annonces d’Etat, les diverses visites, nombreuses et variées, jusqu’à celle du Premier ministre Jean Castex, pas grand-chose ne semble avoir bougé.

Pourtant, des rumeurs circulent. « Un tel aurait touché des indemnités. L’autre, qui n’était pourtant pas tellement impacté, aurait également encaissé des dividendes. » Autant de rumeurs qui suscitent la suspicion sur les responsabilités. « Rien n’a changé. C’est toujours l’omerta. Nous ne savons rien d’officiel ». Ce mutisme, risque d’opposer des vignerons entre eux. Pour le collectif, c’est le piège tendu qu’ils veulent éviter à tout prix. Pour cela, les informations officielles sont indispensables. La plus grande transparence doit être la règle.


Une situation angoissante.


Le collectif avait pourtant posé avec vigueur ce problème. « Nous souhaitons être informés sur les avancées du dossier ». C’était même cette volonté qui avait déterminé sa mise en place au vu de l’expérience dans des affaires similaires. À ce jour, comme il a été précisé lors de cette dernière réunion, mis à part les rumeurs, rien !
Quels critères ont été retenus pour avoir droit aux indemnités ?
À quelle date seront-elles attribuées en dernière instance ?
Où en est-on de la première enveloppe gouvernementale ?
La période avant les vendanges semblait pourtant avoir été retenue pour que les premiers effets des aides soient constatés. Il faut bien croire que certains, pourtant fortement impactés, ne rentrent pas dans le cadre. Nous sommes aujourd’hui à une encablure du début du ramassage de la récolte, et l’angoisse est bien là !
Retard dans le traitement des dossiers à cause des congés légitimes ? S’il en était ainsi, cela pourrait-il vouloir dire, que les responsables des services concernés, n’ont pas évalué à sa juste mesure la détresse de ceux qui n’ont que leurs récoltes pour subvenir à leurs besoins, assurer la pérennité de leurs exploitations ? Payer la main d’œuvre des vendanges et l’intervention mécanique ?


Pour le moment, des questions sur toutes les lèvres.


Dans les pourparlers, il avait été aussi question d’une année blanche en matière de cotisation envers la Mutualité Sociale Agricole (MSA). Encore une question sur toutes les lèvres : « Où en est-on ? »
Tout comme un RSA pour les sinistrés, mis en place par l’instance du Conseil départemental, qui serait en voie d’être officialisé. Dans ce domaine également, rumeur ou perspective ? Quels en seraient les critères ?
Autant de questions sur lesquelles le collectif de vignerons aimerait avoir des réponses officielles avec les marches à suivre si nécessaire.
Une nouvelle fois, donc, pour conjurer le désarroi d’une profession, la lucidité courageuse de tout un groupe est mise à l’épreuve.
La volonté farouche existe, pour que la lutte, le rassemblement du plus grand nombre sur les questions posées, puisse trouver des aboutissements.
Au-delà des justes indemnités attendues, qui seraient la simple expression de la solidarité nationale,
c’est aujourd’hui une question de survie pour l’économie agricole de la vallée de l’Agly. Et par extension, de toute une profession pour le département.


Joseph Jourda