Estagel/ Exposition : Rogelio Martinez expose au caveau

L'artiste Rogelio Marinez présentant l'emblématique train jaune et Port d'Alguer à Cadaquès


Rogelio est de ces artistes qui préfèrent la tranquillité de l’esprit devant un paysage, des lieux qui deviennent magiques, le rêve et le bonheur devant le chevalet, que les lustres des grandes salles d’exposition, des grandes cérémonies au culte éphémère. Ce qui ne veut absolument pas dire que l’œuvre produite n’est pas digne d’intérêt. Bien au contraire, elle mérite toute l’attention requise.

Les toiles de Rogelio à l’acrylique et à l’huile, inondent l’espace du caveau des « Vignerons des Côtes d’Agly » pour le plus grand bonheur des visiteurs. Elles portent le regard d’un artiste qui voit autour de lui, la beauté simple de l’existence. Son art figuratif, montre les choses de notre vie de tous les jours.

Le parcours d’un homme simple

Né au pays Basque du côté Espagnol, c’est là qu’il rencontre la Parisienne qui devait devenir sa femme, la compagne de sa vie. Sa vie professionnelle devait donc se réaliser dans les BTP (bâtiment et travaux publics) dans la région parisienne. Loin de ses racines, de la terre qui l’a vu naître, la nostalgie de son pays devait le prendre à la gorge et son cœur, pour compenser cet éloignement, devait le conduire à la peinture. C’est donc en autodidacte que ce noble art a envahi le quotidien de notre artiste. Encore aujourd’hui, à 71 ans, il reconnaît apprendre toujours. Et c’est sur les hauteurs d’Estagel, accompagné dans sa recherche de la plénitude par le chant des cigales, qu’il continue son œuvre, inlassablement, les yeux fixés sur son pays natal, si proche, et dont-il s’est rapproché la retraite sonnée.

Pays basque. Saint-Jean-Pied-de-Port.

Notre artiste, tout le monde aura compris, n’en est pas à sa première exposition. Ainsi, le Palais des Congres à Perpignan, abrite-t-il ses œuvres deux fois l’an. Au Barcarès, c’est la maison des arts qui reçoit Rogelio. Castelnou aussi apprécie ses visites, mais pas seulement. Montpellier, Aigues-Mortes, font partie de son périple. Dans ces cartons, l’accompagnent toujours des peintures représentant son village d’adoption. Ainsi, la patrie de François Arago, continue-t-elle sa quête de reconnaissance de par les grandes villes de notre région.

Une boulimie de voir, de peindre, de créer

L’impatience de graver sur la toile ces instants magiques qu’il découvre au cours de ces promenades, fait de son œuvre un ensemble des plus hétéroclites. Ainsi, nous passons d’un pied léger, nous devrions dire d’une main légère, du train jaune, au Port Alguer à Cadaqués, à la représentation d’un clown. De la « Costa Brava », à Saint-Jean-Pied-de-Port au pays basque, pour arriver à Castelnou, après être arrivé au Barcarés avec le Lydia, le château des sables.

Castelnou

Mais l’essentiel, aujourd’hui, sont des toiles représentant les endroits emblématiques d’Estagel. La grave avec sa passerelle, la place Arago et l’avenue Jean Jaurès, la place de l’église et son marché campagnard. Le pont traversant l’Agly, juste avant le caveau lieu de l’exposition. Ou encore cette scène de vendange ayant pour titre : « l’enfant et la grappe ».

L’enfant à la grappe. Scène de vendange

Nous ne parlerons pas des « Taureaux dans le pré ». En regardant le tableau, Rogelio ajoute : « Dans le pré, mais pas dans l’arène ». Tout un programme.
Son regard exercé, à voir le possible où d’autres ne voient que le réel, lui font dire qu’Estagel, manque de cette approche, pour en faire un village ou le surprenant remplacerait l’anodin.

Place Arago à Estagel

Il peint, comme si un sentiment intérieur lui faisait craindre de ne pas avoir assez de temps pour exprimer toutes ses envies, toutes ses chimères aussi. Pourtant, Rogelio est un homme qui nous parait profondément enraciné dans cette terre qu’il porte au bout de son pinceau. Un homme, un artiste, qui devient notre quotidien, tant sa présence semble immuable comme le clocher du village qui ne peut pas disparaître. Que nos aînés ont toujours vu et que nous verrons toujours.

Une figuration d’Estagel avec son église et le clocher républicain

L’exposition est à visiter jusqu’au 31 août au caveau des « Vignerons des côtes d’Agly » route de Maury à Estagel. Pour tout renseignement, appeler le 04 68 34 27 61. Marie-Line se fera un plaisir de vous informer.
Du 1er au 15 août, c’est le bien joli village de Cucugnan sur lequel l’artiste a jeté son dévolu.
Pas d’hésitation à avoir. Venez découvrir une partie de l’œuvre de Rogélio. Vous en repartirez les yeux pleins d’images nouvelles et la tête emplie de sites inoubliables.

Joseph Jourda

Le torrent « la grave », tristement célèbre lors des inondations de novembre 1999
Sur la place de l’église à Estagel, un marché imaginé
L’avenue Jean Jaurès
Le pont traversant l’Agly sur la 117, avant le caveau des « Vignerons des Côtes d’Agly »