Estagel : des aménagements chez les « Vignerons des Côtes d’Agly »

Francis Bonnet, président des "Vignerons des Côtes d'Agly", à droite sur notre cliché,, est présent pour le premier apport en provenance de Saleilles

Le mode de vinification a changé.Les progrès œnologiques sont là.Des avancées sur les cépages aussi.Une orientation :produire des vins de meilleure qualité, diminuer les intrants dans les vignes.Un seul désir, être toujours plus à l’écoute des consommateurs.

Ce début de vendange est l’occasion de faire un rapide tour d’horizon sur les avancées technologiques, de regarder du côté de ce qui est l’économie première de notre vallée de l’Agly, de notre coin du Fenouillèdes. 

La vendange commence avec des apports de Saleilles

Restructuration oblige, la cave de Saleilles vient de rejoindre aujourd’hui celle des « Vignerons des Côtes d’Agly » qui devient ainsi le 1er pôle Bio du département des Pyrénées-Orientales. Le transport des récoltes de raisins se fera par polybenne, un mode de transport adapté à ce type de production. 

Le polybenne en charge des transports arrive au quai de pesage

Avec ces apports nouveaux, l’aménagement de la réfrigération de la vendange et des moûts était rendue indispensable. En effet, d’une capacité de 400 000 frigories, voilà une nouvelle étape de franchie en augmentant cette technique à 600 000. Elle consiste à vinifier à froid. C’est-à-dire, à faire en sorte que les fermentations se déroulent entre 14 et 23 degrés. Ceci, pour conserver au mieux tous les arômes, toutes les capacités gustatives de la vendange pour la transformer en cuvées d’exception..
Il va s’en dire que cette façon de faire, exige une haute maîtrise, demande une main-d’oeuvre hautement qualifiée, des saisonniers vendangeurs sachant vite s’adapter et prenant à cœur leur travail, même si ce dernier n’est que temporaire. Les meilleurs résultats sont liés au bon fonctionnement de cet ensemble, à cette osmose entre les techniques et le personnel.
Un échangeur co-axial vient renforcer le dispositif. Il permettra de refroidir directement la vendange dès l’apport. Cette méthode évitera des opérations de pompages venant altérer les qualités. Moins un vin est perturbé par les différents pompages, plus il est tranquille et mieux se porte, en bout de course la qualité, devait nous confier un caviste rencontré.

Francis Cobo, le mécanicien chargé de la mise en place. La sortie de la vendange réfrigéré.


Il est à noter l’installation d’un ballon de glycol d’une capacité de 4 000 litres. Il vient renforcer la puissance frigorifique. 

Derrière Francis, le ballon de 4 000 litres


Évidemment, le nombre de cuves rendues aptes à recevoir la vendange est lui aussi en augmentation. Ce sont 20 cuves en plus qui pourront ainsi recevoir le matériel de réfrigération.

La batterie de cuves supplémentaires permettant de réfrigérer



Dans les vignes, aussi, des avancées sont à noter.
C’est au niveau des plants de vigne que les recherches sont orientées. Ainsi, en ce jeudi 22 août 2019, les premières grappes apportées proviendront d’un cépage portant le nom de « muscaris » planté sur le territoire de Saleilles. Rien à voir avec le cépage muscat comme la dénomination pourrait le laisser penser. Le muscaris est un cépage résistant aux maladies, principalement à l’oïdium et au mildiou. Nous verrons si les recherches engagées par l’INRA sur ce cépage portent leurs fruits et se retrouvent par une utilisation moindre des intrants. 

Le chargement est vidé dans le quai dune capacité de 15 tonnes


Ainsi, la boucle est bouclée. L’utilisation des nouvelles techniques, l’amélioration des appareillages, la formation des hommes, les nouveaux plants résistants, voilà bien tous les ingrédients réunis pour obtenir les meilleurs résultats.

Le polybenne est immédiatement rincé pour éviter le développement dune quelconque bactérie


Les vignerons font ainsi la démonstration qu’ils ne baissent jamais les bras devant l’adversité. Qu’ils continuent d’avancer pour nous faire découvrir des vins toujours plus agréables. Ils contribuent ainsi à créer cette convivialité tant appréciée autour d’une bonne table. Espérons que ces efforts seront soutenus par les pouvoirs publics, les hommes et femmes politiques. Ceci d’autant plus à la suite des brûlures du soleil dont les vignes ont souffert cette année. Épisode qui reste bien présent dans la mémoire des travailleurs de la terre.

Joseph Jourda