Estagel: Au lendemain de l’incendie : et si les vignes étaient encore là ?!…

Là où la vigne existe, le feu ne passe pas


20 h 30, jeudi. Le feu était fixé, les routes allaient être rendues à la circulation. Les flammes bouleversantes avaient accompli leur œuvre de destruction. L’heure des comptes allait pouvoir commencer. Pourra-t-on connaître le coût de telles opérations de sécurité ? Pourra-t-on le traduire en emplois à créer pour la sécurité des biens et des personnes ?

Qu’un hommage respectueux soit rendu ici, aux valeureux pompiers de terre et du ciel. Leur courage, une nouvelle fois, a été mis à rude épreuve pour nous protéger, pour sécuriser une population, pour combattre les flammes. Ils s’apprêtaient à passer une nuit d’astreinte pour surveiller, contrôler et s’assurer ainsi, que définitivement, l’incendie était maîtrisé.

Les soldats du feu s’organisent pour la journée



Et si les landes étaient moindres ?


Dans ce coin du Roussillon, fortement impacté par les arrachages de vignes, la colère est grande. La litanie des causes va à nouveau être employée, alors que 100 hectares ont été ravagées par le feu.
C’est la faute au réchauffement climatique, celle d’un pyromane, ou encore à un inconscient qui a jeté son mégot. Nous sommes à présent habitués, peut-être trop, à ces propos qui expriment certes, une réalité.

Une partis des engins en batterie. Ici, l’engin servant à agrandir les voies d’accès permettant le passage des camions.


Mais les causes principales ne seraient-elles pas ailleurs ?
Sur nos clichés, nous pouvons, à juste titre, apprécier que là où la vigne existe, le feu ne passe pas. Mais voilà ! La déprise agricole est passée par là. Des centaines d’hectares sont devenues des terres incultes ou le feu progresse à une rapidité folle pour peu que la tramontane souffle et siffle son engagement meurtrier.

Les véhicules en attente près à un départ éventuel


L’entretien des ruisseaux n’est plus assuré par les riverains qui avaient en charge ce travail séculaire. En hiver, ils ne nettoient plus par le feu, car c’est interdit, que les parcelles sont abandonnées, ou par manque de temps. Pourtant, jamais un paysan n’a été à l’origine de tels désastres. Pourquoi ? Parce que tout simplement, un paysan, il sait.
Justement, ce dernier incendie, a démarré dans un ruisseau, le « correc » de la Poune non entretenu et a pris ainsi un départ fulgurant, d’une force inouïe. Dans ces conditions, il est difficile pour nos pompiers de maîtriser rapidement, pour éviter de plus grands ravages.

La pinède du Moula a brulé. La deuxième fois en une dizaine d’années.



Et si nous parlions finances ?


Pour les landes qui s’installent année après année, il est certain qu’un revenu descend, permettant aux exploitants de vivre correctement, empêcherait ces déperditions économiques. Il est question là, du revenu de l’exploitant. Malheureusement, rien n’indique que ce marasme grandissant va prendre fin.

A nouveau ne perte de récolte


Alors, tout simplement, mettons en parallèle les frais énormes occasionnés par ces incendies à répétition et les sommes qui devraient être engagées pour l’installation de jeunes par exemple, en leur  attribuant un SMIC jusqu ‘au moment où l’exploitation permettrait de vivre.
L’autre aspect qui est posé, est celui de l’écobuage en hiver, des endroits sensibles, comme notre ruisseau ci-dessus nommé.
Prenons en compte les économies en matériel, en homme qui seraient réalisées.

Le « correc » de la Pounce où a démarré le feu.

 Prenons en compte la vie d’un homme, d’un pompier en l’occurrence, qui risque sa vie et parfois jusqu’au sacrifice suprême, pour que nous puissions vivre en sécurité.
Voilà bien un autre mode de gestion qui serait au service de l’humain.
Encore une fois, un grand merci aux pompiers, hommes et femmes, qui ont décidé de donner une partie de leur vie au service des autres.
Encore une fois, merci pour leur dévouement sincère.

Joseph Jourda