Escaro: La mine au cœur du village

Musée de la mine Escaro
Le dernier train minier rouant des P-O © Musée de la mine d'Escaro-Aytua

Dans le petit village d’Escaro, le patrimoine minier reste bien ancré dans le paysage et les mémoires des habitants avec un musée, une association…Même si depuis quelques mois ce patrimoine tourne au ralenti, Patrick Duval, le président de l’association « Mémoire de la mine », nous raconte son fonctionnement habituel.

Niché sur les hauteurs du Conflent, au bout de la départementale 27C, Escaro offre une vue imprenable sur le massif du Canigou. La paisible commune d’une centaine d’habitants possède une riche histoire minière « le village a longtemps vécu au rythme des mineurs » indique Patrick Duval. Il est le président de l’association « Mémoire de la mine », fondée en 1998 à l’initiative de Dominique Martinez et Daniel Aspe, elle œuvre dans le but de « préserver et valoriser le patrimoine minier du village afin d’assurer la continuité de l’histoire » souligne Patrick Duval.

Pour cela, l’association propose en temps normal, plusieurs événements: « nous organisons la nuit de la mine chaque année durant la nuit européenne des musées, mais aussi des expositions et des conférences sur différents aspects de l’histoire minière » explique le président.

Un musée immersif

L’association s’occupe également d’entretenir le musée de la mine qui se trouve à l’entrée du village « il date de 2004, le musée permet de retracer la vie de la mine et de ses mineurs au long des années d’exploitation, tout en montrant l’évolution du village » résume notre interlocuteur. Au sein du musée, on retrouve une collection complète du matériel d’exploitation. « Les objets sont d’origines, soit ils ont été retrouvés et remis en état par les membres de l’association, soit des personnes en ont fait don au musée pour agrandir la collection » expose cet habitant passionné. Tout est présent: équipement du mineur au fil des années, outils du géomètre, wagonnet d’extraction, illustrations, locomotive, galerie reconstituée…Le musée permet aussi de s’immiscer dans la vie minière par le biais de randonnées commentées qui font découvrir les vestiges encore présents dans le paysage.

L’empreinte de l’exploitation minière

À Escaro, l’exploitation a débuté au XIXe siècle, se consacrant alors à l’extraction du minerai de fer. Un minerai exploité jusqu’à la moitié du XXe siècle, avant la découverte d’une autre matière, le spath fluor qui sera travaillé jusque dans les années 1990. « Évidemment, tout au long des années d’exploitation, la mine a fait vivre les alentours, une vraie économie s’est créée. Mais il a aussi fallu vivre au gré des désordres miniers et des accidents » raconte Patrick Duval. Au premier rang de ces derniers, la destruction du hameau d’Escaro d’Amont, en 1973, qui se trouvait sur la trajectoire d’expansion de la mine à ciel ouvert. Aujourd’hui encore, cette mine marque le paysage.

Fermé depuis quelques mois en raison des restrictions sanitaires, le musée de la mine espère rouvrir ses portes le plus rapidement possible. En attendant, l’association travaille sur plusieurs projets « une exposition sur la mine devrait être organisée cet été à Paulilles, mais nous travaillons aussi avec la municipalité pour créer un circuit touristique au sein du village » conclut le président. L’ensemble des informations sur le musée (ouverture, dates…) et sur l’association sont présentes sur le site en ligne.

Galerie reconstituée © Musée de la mine d’Escaro-Aytua
© Musée de la mine d’Escaro-Aytua