L’entreprise : 1ère victime du chômage et pourtant accusée d’office…

Sous le titre « Et si on comptabilisait également les « offreurs d’emplois » ? » l’UPE66 (Union Pour l’Entreprise des Pyrénées-Orientales) nous communique avec prière d’insérer :

Le projet de loi pour la croissance et l’activité – dite loi Macron- avait un temps été saluée par Pierre Gattaz, Président du Medef, comme une démarche reconnaissant « qu’il faut impérativement lever les verrous, trop nombreux, qui empêchent l’activité ou l’embauche ».

L’UPE 66 ne peut se contenter de l’actuel constat se limitant à un simple comptage administratif de demandeurs d’emploi, eux- mêmes répartis en catégories tout aussi technocratiques. Moins d’une semaine après la « Fête du Travail » -journée où l’on célèbre le labeur en chômant – Gérard Capdet, Président de la Chambre de Métiers, exprimait dans les colonnes de l’Indépendant son mécontentement au sujet de ce énième paradoxe français : alors que le nombre de chômeurs croît mensuellement, les revenus de substitution dissuadent le retour vers l’emploi. L’UPE66 soutient le Président Capdet dans sa prise de position.

D’ailleurs, pose-t-on la question à ces « offreurs d’emplois » que sont les chefs d’entreprise ? Hier encore une de nos adhérentes nous confiait sa colère face à certains comportements pervertissant le système au bénéfice des statistiques et du confort de certains. Le CSP (contrat de sécurisation professionnelle) non content de dissuader financièrement le demandeur d’emploi de retrouver rapidement une activité, permet également de temporairement exclure ces catégories des chiffres des demandeurs d’emploi. Notre organisation patronale – départementale et interprofessionnelle- est régulièrement confrontée au désarroi de ces entrepreneurs dont l’activité est menacée, faute de bras.

En 2014 en France, plus de 330.000 abandons de recrutements ont été dénombrés. Notre pays et plus précisément notre département ont-ils les moyens de ces renoncements ?

L’observatoire TEC (tendance emploi compétence) du Medef dresse la liste des 30 premiers métiers où le recrutement est le plus difficile, et finalement les plus nombreux à ne pas être pourvus. Ces métiers couvrent 4 secteurs professionnels : commerce – transports, logistique et tourisme – hôtellerie, restauration, alimentation – services aux particuliers et aux collectivités …ça ne vous rappelle rien ? Alors que ces secteurs-clé sont censés être les locomotives économiques de notre territoire, le Languedoc-Roussillon se hisse sur la 1ère marche des régions les plus fortement impactées par ces difficultés à pourvoir ces postes (CDI ou CDD de plus de 6 mois).

Aussi, il nous apparaît urgent de dénoncer des comportements aussi inadmissibles qu’irresponsables, mais aussi d’exiger une refonte du système actuel d’indemnisation privilégiant l’inertie des personnes, mais nécrosant de fait les entreprises et l’économie tout entière.

A la manière des entreprises, à qui il appartient de s’adapter à leurs clients, il est de la responsabilité des demandeurs d’emploi de s’adapter à l’offre.