Dette de l’Agglo Perpignan Méditerranée : L’ancien président centriste récuse en bloc les accusations du FN et du PCF

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Sur son blog, Jean-Paul Alduy leur reproche ouvertement « d’avancer à l’unisson le spectre d’une faillite annoncée »

– « On parle beaucoup de dette ces derniers temps… Mais de quelle dette parle-t-on ?… De celle des USA ou du Japon, qui sont les pays les plus endettés du monde ? Pourtant, ils sont aussi les premières puissances technologiques… De celle de la France, qui depuis plus de 35 ans vote des budgets en déséquilibre et qui s’engage aujourd’hui dans une politique de réduction des déficits qui tue la croissance et fait monter le chômage ? De la dette de la Grèce, résultat de la corruption et de l’évasion fiscale jamais vraiment combattues par les oligarchies de droite et de gauche qui ont dirigé le pays ? Ces derniers temps on parlait de la dette de l’Agglo : un demi-milliard, bigre ! Et le FN et le PCF à l’unisson d’avancer le spectre d’une faillite annoncée ! (…) ».

Même s’il n’a plus de chambre d’écho de résonnance, même si ses réseaux sont plutôt en sommeil – pour être élégant dans le propos – même si son téléphone ne sonne (presque) plus, même si ses contacts médiatiques n’ont plus besoin de filtre, Jean-Paul Alduy, ancien maire centriste de Perpignan (1993-2010), ancien sénateur des P-O, ancien président de PMCA (Perpignan Méditerranée Communauté d’Agglomération), entend bien se rappeler au bon souvenir des uns et des autres. Connecté aux réseaux sociaux, à partir desquels désormais Sa Majesté JPA communique, il balance à tout va sur des sujets qu’il continue de maîtriser parfaitement. Quoi qu’on en dise, quoi qu’on en pense. C’est la force de Jean-Paul Alduy : n’être jamais pris au dépourvu, avoir toujours un coup d’avance, politique d’abord ! Et surtout. Sur-tout.

Oui, dans le passé, il a mis en selle des brêles, quelquefois, oui il s’est entouré d’incompétents, quelquefois, oui il s’est trompé, quelquefois : mais tout ça, c’est de l’histoire ancienne ! Même si c’était hier encore. En 2015, place à une nouvelle série, qui n’a rien du temps de la retraite, même s’il n’a plus en main, plus en tête et plus en jambe un mandat à honorer, à viser, à accrocher, à conquérir. La force de JPA, c’est aussi son éternelle jeunesse, au plan physique comme au plan moral, ses histoires à faire rêver, sa parole publique facile et imagée, sa façon inimitable de donner la leçon, d’assumer, de s’engager, de s’enthousiasmer, de se passionner, de s’emballer, d’écrire, de râler : de se lever ! Et quand le compte n’y était pas, il savait bien sûr trouver les slogans.

Le problème, avec JPA, c’est que si aujourd’hui Aliot, Calvet, Cresta, Delmas, Ferrand, Grau, Mach, Pujol, Ripoull, Siré, Vila et les autres existent, c’est également quelque part grâce à lui. C’est « ceux » qu’il a rapporté à Perpignan en 20 ans…

Il a donc compris aujourd’hui « qu’écrire conserve » et il ne va pas sans priver.

Retour sur « l’épouvantail de la dette », telle qu’il la nomme : « A y regarder de plus près, que voit-on ? », interpelle Jean-Paul Alduy sur son blog. « 170 millions d’euros pour l’Eau et l’Assainissement qui sont remboursés par le prix de l’eau ; 110 millions d’euros pour les zones économiques et l’immobilier d’entreprise, mais les actifs correspondants sont bien supérieurs à la dette encourue. En fait, seuls 220 millions d’euros correspondent à une dette qui pourrait peser sur la fiscalit » locale. Or les taux de fiscalité locale ont quasiment été bloqués depuis que l’Agglo existe et son budget de fonctionnement dégage en moyenne un excédent de 10 M€ par an ! J’ajoute que la masse salariale a été contenue dans une croissance de l’ordre de 3% par an malgré l’extension des compétences. Où est l’épouvantail ? On pouvait ne pas s’endetter et ne pas mettre à niveau nos équipements, laisser croître les risques d’indondations sur le Manadeil, le Reart ou l’Agly, laisser nos plages disparaître, nos stations d’épuration polluer nos rivières et nos plages, etc.-etc. On pouvait ne pas investir dans les zones économiques et ne pas soutenir le développement de nos entreprises. On pouvait également pour réduire l’appel à l’emprunt augmenter les impôts locaux qui frappent en priorité les revenus modestes… On a fait le choix de l’investissement par l’emprunt dans une période de taux historiquement bas pour soutenir l’emploi et bloquer la fiscalité locale. J’ajoute que financer des équipements qui vont profiter à plus d’une génération par l’emprunt plutôt que par l’impôt d’aujourd’hui est juste : on fait ainsi coïncider la charge du remboursement avec la durée d’usage. Une dette ne peut se réduire à une analyse comptable ; elle doit être rapportée aux capacités de remboursement ; elle doit surtout être analysée politiquement c’est-à-dire par rapport à des objectifs de développement économique et de justice sociale. Le demi-milliard d’euros de dette de l’Agglo, transformée par le FN et le PCF en épouvantail, c’est de l’investissement, du développement durable et de l’emploi, c’est ne pas se résigner au déclin et au chômage qui minent notre Vivre Ensemble. A tous les populistes bavards et le plus souvent ignares, opposons le courage de l’ambition et le risque d’entreprendre ! ».

Lors du Conseil de communauté au cours duquel avait été évoqué cette fameuse dette de l’Agglo, début février, Jean-Marc Pujol (UMP), maire de Perpignan, président de l’Agglo, avait d’ailleurs repoussé la polémique idéologique ambiante. S’adressant à Jean Villa, maire communiste de Cabestany et conseiller communautaire d’opposition, il lui avait lancé : « M. Vila, si le communisme ça marchait ça se saurait. Nous serions alors tous communismes ! Moi le premier ! ».

Dans les jours qui ont suivi, Bernard Dupont (UMP), maire de Canet-en-Roussillon, vice-président de l’Agglo délégué aux Finances, n’a pas manqué de souligner : « On ne pourra pas reprocher la totale transparence dont il a été fait preuve, lors du récent débat d’orientation budgétaire. La dette de l’Agglo est une réalité comme elle l’est pour d’autres collectivités. Dès lors, il peut en être fait simplement état, ce qui, selon la forme utilisée, peut relever du « pseudo-sensationnel » ou bien, peut-on, avec un effort plus approfondi d’analyse, l’expliquer, la comprendre et en mesurer la portée réelle. De manière liminaire, on observera que la dette d’un établissement public est nécessairement, contrairement à celle de l’Etat, « assumée », dans la mesure où le principe d’équilibre budgétaire y veille. Parler donc de « cessation de paiement » constitue un raccourci réducteur, inadapté au demeurant. D’ailleurs, en 2014, la trésorerie de l’Agglo Perpignan-Méditerranée n’a rencontré aucune difficulté. Deux raisons essentielles, l’une juridique, l’autre politique, expliquent l’importance de la dette de l’Agglo. La première, d’ordre juridique et technique, tient à la « jeunesse » de l’établissement public. Celle-ci implique que toute nouvelle dette contractée n’a pu, pendant longtemps, trouver de contrepartie dans une diminution du stock. En effet, celui-ci, par le fait de la durée des emprunts a eu tendance à augmenter jusqu’à atteindre ce que l’on pourrait appeler la « vitesse de croisière » de l’établissement. Cette dernière se caractérisera alors, par le fait que, dans une sorte d’équilibre enfin acquis, de nouveaux emprunts rentreront dans le stock alors que d’autres disparaîtront du fait de leur amortissement. La seconde est la conséquence de choix politiques volontaristes. L’emprunt comporte au moins deux vertus. Il constitue, tout d’abord, un formidable levier qui décuple la puissance financière. Ensuite, il permet de faire coïncider la charge de remboursement de l’investissement avec son utilisation effective. En période de crise, la meilleure réponse aux besoins du soutien économique est l’investissement qui permet, tout à la fois, de préparer un territoire aux nouveaux défis du futur et de proposer des débouchés d’activité immédiats aux entreprises. C’est donc un moyen de lutte contre le chômage. C’est le choix des élus de l’Agglo qui ont délibérément opté pour cette orientation plutôt que pratiquer une thésaurisation stérile qui n’aurait conduit qu’à l’inaction (…) ».

De son côté, François Calvet (UMP), sénateur des P-O, maire de Le Soler, 1er vice-président de l’Agglo, s’est fendu d’une explication de texte sur la dette, chiffres à l’appui. A titre d’exemple, pour ce qui est des 110 M€ pour l’économie, dont 75 M€ pour les zones d’activités couvertes par les terrains aménagés et que nous vendons (370 000m² aménagés et plus de 490 000 m² à aménager), les investissements réalisés avec ce crédit se répartissent ainsi :

– Zone d’aménagement de Torremilla, 13 M€
– Le Polygone Nord, 5 M€
– Tecnosud 1 et en cours tecnosud 2, 7M€
– Agrosud spécialisé agroalimentaire et tourisme, 4 M€
– Zone d’aménagement de Bel Air, 8 M€
– Le pôle nautique de Canet, 23 M€
– La Mirande à Saint Estève (aujourd’hui plus de terrains disponibles), 7 M€
– Le multimédia au Soler
– Sainte Eugénie au Soler, 1 M€
– Le Panisso à Rivesaltes, 4 M€
– ZAC Orlines, 5 M€ d’acquisitions
– Des zones artisanales de proximité : Cases de Pène, Torreilles… 2 M€
– L’Agglo Perpignan Méditerranée, c’est encore 20 M€ pour les transports en commun couverts par la recette du versement des entreprises au transport de voyageurs. Les investissements réalisés avec ce crédit : acquisitions de véhicules (bus), 33 M€ sur 10 ans, travaux d’aménagement bus – tram, 14 M€.

C’est aussi 10 M€ pour les déchets couverts entièrement par la recette provenant de la taxe d’enlèvement des déchets. Les investissements réalisés avec ce crédit : acquisitions de Bennes, 8 M€ ; acquisitions de containers enterrés, 8 M€ ; Centre technique communautaire de Saint Hippolyte, 2 M€ ; Centre technique communautaire de Saint Estève, 1 M€ ; réhabilitation des déchetteries, 1 M€

Pour ces dettes, ce n’est pas l’impôt ménage qui les finance. Ces budgets bénéficient de recettes de type industriel et commercial ou de recettes affectées qui leur confèrent une autonomie financière.

Le même François Calvet insiste pour rappeler la réalisation des grands projets :

De désenclavement routier :
Rocade ouest : 8M€ (part agglo)
Boulevard nord est : 8 M€
Le dénivelé des arcades : 5 M€
Le dénivelé du mas rouma : 2 M€ (part Agglo)
De modes doux, soucieux de préserver l’environnement :
500 000 € par an pour les pistes cyclables
D’aménagement routier soucieux de préserver la sécurité des usagers :
Avenue de Perpignan à Torreilles
Avenue Lamartine à Bompas
Panchot à Perpignan
Route de Baixas à Saint Estève
Avenue de Perpignan à Ponteilla
Au total 10 M€ par an en moyenne sur les voiries communautaires… Sans oublier le pluvial et l’hydraulique : la protection des biens et des personnes.

Et François Calvet de clore sur ce chapitre d’explication de la dette : « Pour l’avenir, la discussion qui s’engage sur la communauté urbaine présente un intérêt financier manifeste pour l’agglomération lui permettant de maintenir les dotations de l’Etat. Dans le cas contraire, mécaniquement, la perte pour l’agglomération sera de 34 M€ sur ce mandat. C’est le cas de toutes les collectivités mais grâce à notre périmètre qui permet d’avoir une population de plus de 250 000 habitants et en augmentation, Perpignan-Méditerranée est la seule agglomération à pouvoir prétendre à ce label ».