Rendez-vous avec « des voix des mots »

Jean-Louis Ferrer et Josiane Coranti de l’association « Des voix des mots » – Photo © le journal catalan.com
« Moi je veux bien mais je le fais avec toi ! » – Photo © le journal catalan.com
« – Moi je veux bien mais je le fais avec toi ! » – Photo © le journal catalan.com

C’est ce samedi 17 octobre 2015 à 19h00 que l’association « Des voix des mots » vous propose, dans les murs du centre d’art contemporain « à cent mètres du centre du monde » 3 avenue de Grande-Bretagne à Perpignan, la première lecture de sa saison 2015-16. Cette lecture, intitulée « Colette témoin de son temps », révèle une facette moins connue de l’écrivain, celle de la journaliste, chroniqueuse prolifique et reporter de grand talent qui, pendant plus d’un demi-siècle, collabora avec les grands titres de la presse française. Une lecture-hommage à celle dont le credo était « Il faut voir et non inventer ».

Le meilleur moyen de découvrir la musique d’un écrivain

Celui ou celle qui a connu le plaisir de faire la lecture le soir à son enfant, peut avoir une petite idée du bonheur qu’éprouvent nos amis de l’association « Des voix des mots » lorsqu’ils captivent leur auditoire au point d’en voir certains membres fermer les yeux pour mieux goûter les textes qui leur sont lus. Pour mieux savourer les images et les sensations qui en naissent. Car c’est bien de bonheur dont il s’agit ici. Ce moment unique où l’enfant, à qui l’on vient de lire un long chapitre, et croyant le lecteur parti après l’avoir embrassé, va rallumer sans bruit sa lumière pour reprendre le livre et essayer de connaître la suite de l’histoire. Oui, c’est à un moment privilégié, intime, que vous invite « Des voix des mots », un moment suspendu dans le temps et dans l’espace, où l’auditeur laisse libre cours à son imagination, à sa curiosité, et – qui sait ? – va retrouver ensuite l’envie de lire en solitaire. François Busnel, dans son magazine LIRE de cet été 2015, déclare à ce propos : « La vraie lecture n’est pas celle que l’on nous enseigne à l’école, cette lecture silencieuse et recueillie. Au contraire ! Lire, c’est vivre. Lire, c’est laisser les voix s’exprimer. Lire à haute voix, c’est le meilleur moyen de découvrir la musique d’un écrivain. »

Josiane Coranti de l’association « Des voix des mots » – Photo © le journal catalan.com
Josiane Coranti de l’association « Des voix des mots » – Photo © le journal catalan.com

Cette nouvelle saison de lectures se déroule d’octobre à juin. Si la première, consacrée à Colette, a lieu ce samedi 17 octobre 2015, la dernière correspond au premier jour du Festival Perpignan Art Déco, le vendredi 17 juin 2016. Son titre : « Effervescence des années folles ». Josiane Coranti, Chantal Maîtrejean et Jean-Louis Ferrer sont les trois protagonistes de cette aventure. Si l’activité principale de leur association concerne l’organisation de lectures, celle-ci s’intéresse également au théâtre puisque Josiane Coranti a pu, il y a peu, s’investir totalement dans la mise en scène de la pièce « 8 femmes », aidée en cela par Chantal Maîtrejean au poste de régisseuse. En choisissant comme objet « Arts vivants », l’association se donne la possibilité d’élargir à l’avenir son champ d’interventions à d’autres activités. Même si la programmation pour « A cent mètres du centre du monde » est d’ores et déjà bouclée, il arrive fréquemment que le petit groupe soit sollicité par d’autres structures comme, par exemple, la médiathèque de Cabestany ou le Cercle Rigaud de Perpignan pour des lectures. « Des voix des mots » a participé également à la Fête du Grenat, deux années de suite, avec Laurent Fonquernie. En juin 2015, le Festival Perpignan Art Deco et la LGBT 66 ont sollicité l’association pour une lecture qu’elle avait déjà dans son répertoire sur Albert Bausil et Charles Trenet. Des hôpitaux, des services d’enfants malades, des maisons de retraite, des médiathèques, des collèges peuvent donc contacter le président de l’association, Jean-Louis Ferrer, s’ils souhaitent accueillir « Des voix des mots »…

Jean-Louis Ferrer de l’association « Des voix des mots » – Photo © le journal catalan.com
Jean-Louis Ferrer de l’association « Des voix des mots » – Photo © le journal catalan.com

Comment est née cette idée de réaliser des lectures ?

L’idée est née au hasard d’une rencontre avec le cinéaste documentariste Olivier Moulaï, devenu depuis un ami de Jean-Louis Ferrer. En 2009, ce dernier, qui a été chroniqueur littéraire sur France Bleu Roussillon et est actuellement chargé de communication, publie chez TDO Editions, un roman intitulé « Blast – Dans le souffle de Santis ». Pour la séance de dédicace, qui doit avoir lieu « à cent mètres du centre du monde », Jean-Louis Ferrer fait part à son ami de son souhait d’organiser une petite manifestation pluridisciplinaire. C’est ainsi qu’Olivier Martinez, le guitariste, compositeur et fondateur du groupe Kanélé, vient y jouer quelques morceaux personnels et qu’Olivier Moulaï présente, lors de cette soirée qui se révèle être un succès, les rushes de son très beau film intitulé « Cerbère, la frontera ». Quelques mois plus tard, Olivier Moulaï, qui en a terminé le montage, appelle son ami et lui annonce : « – Mon film va être projeté dans le cadre du ciné-club du Cinéma Le Castillet chez Jacques Font, deux soirs de suite. Est-ce que ça te dit de venir lire des textes sur la thématique de la Frontière ? Tu choisis les textes et tu lis ce que tu veux » en concluant « il y aura aussi Olivier qui jouera de la guitare. » A l’époque, Jean-louis Ferrer collabore à France Bleu et a pour amie Josiane Coranti, femme de radio elle aussi. Celle-ci avait eu l’occasion d’effectuer un stage de lecture à voix haute qui l’avait vraiment enthousiasmée. Jean-Louis lui annonce donc : « – Josiane, on me propose cette lecture. Moi je veux bien mais je le fais avec toi ! » C’est ainsi que les deux amis réalisent deux jours de suite une lecture et obtiennent un franc succès. « – C’était plein. C’était un peu une découverte. J’étais étonné de voir l’attention des gens. Des gens qui fermaient les yeux et qui écoutaient… Puis, quelques mois après, on a rencontré Françoise (Chalade) qui cherchait une activité, quelque chose de culturel, pour la Maison Rouge et voilà c’est comme ça que sont nées nos lectures. Et maintenant on vole de nos propres ailes… »

Comment s’effectue le choix des lectures ?

C’est Jean-Louis Ferrer qui choisit les textes, « tout un tas de textes, beaucoup de textes et les thématiques. (…)» Josiane Coranti précise : « Et c’est là que j’interviens. Je sens si les textes peuvent s’associer l’un avec l’autre, s’ils peuvent éveiller quelque chose chez le public. (…) Parfois des textes me plaisent et je ne les garde pas, parce qu’ils sont techniquement trop longs. Ou trop marqués. Ou parce que l’on en a déjà un qui traite de la même chose. Quand on a un seul auteur, comme Sagan ou Duras, on fait la part entre les interviewes, les chroniques, les romans. J’étais programmatrice à la radio pendant de nombreuses années et je sens là où il faut des ruptures. On peut parler de mise en scène…»

Cha Maîtrejean en charge de la réalisation sonore – Photo © Laurène Coranti-Herten.
Cha Maîtrejean en charge de la réalisation sonore – Photo © Laurène Coranti-Herten.

Et voilà nos trois amis marchant dans les pas des lecteurs des fabriques de cigares de Cuba, les tabaquerías, et reprenant en quelque sorte une belle tradition née le 21 décembre 1865 dans un atelier de La Havane. Depuis cette époque les ouvriers écoutent des romans en travaillant. Une tradition unique au monde. L’étonnante particularité cubaine c’est de n’avoir pas limité le phénomène à la lecture des journaux, mais de l’avoir étendu à des textes littéraires, des romans, des poèmes, des essais philosophiques. L’inscription au patrimoine oral de l’humanité du métier de « liseur de fabrique de cigares » a, par ailleurs, été proposée à l’Unesco. Et le roman d’Alexandre Dumas – qui a donné son nom à la plus prestigieuse marque de Havanes – « Le Comte de Monte-Cristo», y est toujours un gros succès d’audience. On pourrait ainsi déclarer d’utilité publique l’association « Des voix, des mots » à l’heure même où le l’hebdomadaire ‘Télérama’ signale la disparition, à Paris, de 83 librairies entre 2011 et 2014.

Après la Maison Rouge et le mas Can Artists, « Des voix, des mots » choisit de s’installer près de la gare de Perpignan, dans des anciens entrepôts de fruits et légumes transformés par Vincent Madramany en 1 400 mètres carrés de surface dédiés à la création artistique moderne sous toutes ses formes : peinture, sculpture, dessin, son, vidéo, installations, performances, expositions individuelles ou de groupes, rencontres, conférences, ateliers, projections, …Un espace faisant la part belle aux artistes d’horizons très divers. L’endroit se nomme « à cent mètres du centre du monde ». Il se situe au n° 3 de l’avenue de Grande Bretagne à Perpignan. (Prendre direction : « Perpignan-Gare-Centre-Ville ») Le parking public Bolte, situé Carrer Frederic Bolte, au sud de l’avenue de Grande Bretagne, peut vous accueillir, il est éloigné de 150 mètres de la galerie d’art. Il est gratuit après 18 heures.

« à cent mètres du centre du monde » au n° 3 de l’avenue de Grande Bretagne à Perpignan – Photo © le journal catalan.com
« à cent mètres du centre du monde » au n° 3 de l’avenue de Grande Bretagne à Perpignan – Photo © le journal catalan.com

Demandez le programme !

Les prochains thèmes de cette nouvelle saison de lectures par « Des voix, des mots » sous réserve de modifications, seront : « Le portrait dans la littérature » en novembre, « Arthur Rimbaud » en janvier 2016, « les chansons et les écrits de Brigitte Fontaine » en mars, Tchékhov et de son théâtre en avril, Marguerite Duras en mai, et « l’effervescence littéraire des Années folles » dans le cadre du festival Perpignan Art Déco 2016 ».

Lecture : Josiane Coranti & Jean-Louis Ferrer
Réalisation sonore : Chantal Maîtrejean
Association « Des voix, des mots »
Tel : 06 82 30 05 70
Lieu : àcentmètresducentredumonde
3, avenue de Grande-Bretagne à Perpignan.

Rendez-vous samedi 17 octobre 2015 à 19h00 – Photo © le journal catalan.com
Rendez-vous samedi 17 octobre 2015 à 19h00 – Photo © le journal catalan.com

 

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