Des réflexions stimulantes aux ateliers des Vendémiaires de La France Insoumise

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Les Vendémiaires Insoumises et Citoyennes de La France Insoumise, dont la troisième édition s’est déroulée samedi 29 septembre à Canet-en-Roussillon, revendiquent une attention particulière donnée à la formation militante et aux débats de fond. La cuvée 2018 n’a pas échappé à la règle, avec la tenue en début d’après-midi de trois ateliers thématiques.

Ils ont concerné des échelles différentes. Au niveau local, l’atelier sur le tourisme de masse dans les Pyrénées-Orientales a été animé par Catherine David. A l’échelon national, Francis Daspe a proposé une réflexion sur la fiscalité entrevue comme le nerf de la guerre. La dimension européenne n’a pas été oubliée avec l’atelier mené par Mickaël Idrac sur la question d’actualité des migrants.

« Le tourisme de masse a été un choix politique assumé comme tel par les décideurs locaux des dernières décennies. Il a été présenté comme la solution aux insuffisances de développement économiques du département. Aujourd’hui, le bilan est nettement négatif. Le tourisme de masse pose de nombreux problèmes : environnementaux avec les conséquences sur la gestion de la ressource en eau ou la consommation d’espaces agricoles et naturels), sociaux avec le recours à des emplois saisonniers précaires mal payés, en matière d’aménagement du territoire avec la concentration des populations sur le littoral et dans l’aire métropolitaine perpignanaise ». Des pistes sont évoquées visant à préserver les terres cultivables, à protéger les espaces naturels, à lutter contre spéculation immobilière.

Présentée comme « le nerf de la guerre » sans laquelle toute politique de rupture avec le système économique capitaliste est impossible, la fiscalité se voit assigner deux missions : « réduire les inégalités de richesse et financer l’intérêt général. La politique des derniers présidents de la République ont toutes favorisé les nantis, participant de la lutte des classes au bénéfice des riches. Inverser la tendance passe l’augmentation de la part des impôts progressifs et la réduction des impôts proportionnels (comme la TVA) et ou des impôts locaux. Des mesures sont proposées : augmenter le nombre de tranches d’imposition pour lisser les effets seuil, taxer les revenus du capital au moins au même niveau ceux du travail, lutter contre la fraude fiscale et ses dérivés comme l’optimisation fiscale. »

Mickaël Idrac, à partir de ses voyages sur le terrain des flux migratoires en Grèce et dans les Balkans, présentait la situation de la question des migrants. « Il n’y a pas de crise des migrants en Europe. Et pourtant, l’Europe devient de plus en plus une forteresse. Elle n’est pas à la hauteur du devoir d’humanité qui impose d’accueillir dignement des populations en détresse et en danger de mort ». Il indiquait que la grande majorité des flux sont entre pays du Sud, dont certains connaissent une véritable crise migratoire. Les causes géopolitiques, climatiques et économiques doivent être prises en compte en amont. « Les politiques de libre-échange sont destructrices pour les agricultures locales tout en favorisant le réchauffement climatique et les conflits en raison des tentatives pour l’appropriation des ressources naturelles. »