Débits réservés dans la Têt : gardons-nous du catastrophisme, rénovons les canaux

quelques éléments précisant la position d'EELV sur la question des débits réservés de la Têt, notamment au regard de la façon dont la Chambre d'agriculture, de notre point de vue, attise inutilement les peurs

David Berrué, porte-parole d’Europe Ecologie Les Verts (EELV) – Pyrénées catalanes nous communique sous le titre «  » avec prière d’insérer quelques éléments précisant la position d’EELV sur la question des débits réservés de la Têt, notamment au regard de la façon dont la Chambre d’agriculture, de leur point de vue, « attise inutilement les peurs » :

« L’eau se fait rare. C’est une ressource qu’il faut ménager. Voilà des années que les écologistes appellent à prendre la question au sérieux. En alertant sur les conséquences de l’étalement urbain. En critiquant l’arrosage des golfs, l’enneigement artificiel des stations de ski. En appelant à la sobriété, à la transition vers des cultures moins gourmandes en eau.
 
Mais il ne faudrait pas non plus sombrer dans le catastrophisme, comme s’y emploie la Chambre d’agriculture des Pyrénées-Orientales. Non, la décision de justice intimant de respecter un débit minimum biologique dans la Têt ne va pas « vider le barrage de Bouillouses ». Ni empêcher de nourrir les bêtes. Ni menacer l’approvisionnement en eau potable.
 
Arrêtons de faire peur aux gens. L’injonction à maintenir un débit réservé de 1500l/s ne concerne qu’une petite partie de la Têt. 7km exactement, à la hauteur de Ille-sur-Têt, là où les prélèvements pour des canaux tels que ceux de Thuir ou de Corbère sont parmi les plus importants et retirent jusqu’à 6000l/s en juillet, ce qui ne laisse plus que 5 à 600l/s dans la rivière.
 
Respecter les débits réservés va imposer de laisser 1000l/s supplémentaire dans le cours d’eau. Et de ne plus prélever « que » 5000l/s. Alors que le besoin en eau des surfaces cultivées, environ 8000ha, est d’environ 2000l/s. Il ne s’agit donc pas de ne plus irriguer du tout. Il y a même de la marge.
 
L’enjeu, c’est de rapprocher le volume brut prélevé dans la Têt des besoins effectifs des cultures. Comment ? En limitant les pertes des canaux d’irrigation. Les trois quart de l’eau qui y transite ne va ni à l’agriculture ni ne retourne dans la Têt. Des travaux de rénovation et de modernisation des canaux permettront d’économiser la ressource, de mieux adapter l’offre à la demande. Même si cela coûtera cher : plus de 20 millions d’euros. Qui a dit : « La nature ne nous laisse pas le choix » ? »