En Corée du Nord, divorcer peut désormais vous conduire tout droit en camp de travail. Cette mesure draconienne, instaurée récemment par le régime de Kim Jong-un, vise à combattre ce que les autorités considèrent comme un fléau social. Les couples qui se séparent risquent jusqu’à six mois de travaux forcés, une punition appliquée désormais aux deux époux, alors qu’auparavant seul l’initiateur du divorce était sanctionné. Face à cette actualité stupéfiante, on se questionne : jusqu’où un État peut-il s’immiscer dans la vie privée de ses citoyens ?
Une politique familiale sous haute surveillance
Le gouvernement nord-coréen considère la cellule familiale comme la « pierre angulaire » de sa société. Toute tentative de divorce est perçue comme un acte « antisocialiste » nécessitant l’approbation de l’État. Cette politique s’inscrit dans un contexte économique particulièrement tendu, aggravé par la pandémie de COVID-19 qui a provoqué une hausse significative des divorces dans le pays.
Au-delà de ces camps de travail, le régime a également lancé des campagnes de sensibilisation ciblant particulièrement les femmes et les membres du Parti communiste. Pour ces derniers, les conséquences peuvent être encore plus graves : expulsion du parti et travaux forcés prolongés. De quoi faire réfléchir à deux fois avant d’envisager une séparation.
La crise démographique comme toile de fond
Cette politique répressive cache une préoccupation majeure : le déclin démographique. Selon des sources sud-coréennes, le taux de natalité en Corée du Nord est tombé à environ 1,8 enfant par femme, un chiffre alarmant pour un régime qui considère la croissance démographique comme un facteur de puissance nationale.
La baisse de la natalité et l’augmentation des divorces représentent une double menace pour le régime, qui voit dans la stabilité familiale un pilier du contrôle social. Dans une société où prendre soin de soi après une séparation relève presque du luxe interdit, ces mesures coercitives visent avant tout à maintenir l’ordre établi.
Un contraste saisissant avec les approches occidentales
À l’heure où de nombreux pays adoptent des législations facilitant le divorce et protégeant les droits individuels, la Corée du Nord fait figure d’exception. En France, par exemple, la procédure de divorce a été simplifiée ces dernières années, avec la possibilité d’un divorce par consentement mutuel sans passage devant le juge.
Ces approches diamétralement opposées reflètent des visions fondamentalement différentes de la société : d’un côté, la primauté donnée aux choix individuels et à l’épanouissement personnel ; de l’autre, la subordination de l’individu aux intérêts collectifs définis par l’État.
Des alternatives pour surmonter les crises conjugales
Face aux difficultés conjugales, il existe heureusement des approches plus constructives que les camps de travail. La thérapie de couple, la médiation familiale ou simplement créer son espace de sérénité constituent des alternatives plus humaines.
Dans les périodes difficiles, reconstruire sa vie avec l’essentiel peut devenir une démarche thérapeutique. Redéfinir ses priorités, s’entourer de personnes bienveillantes et se recentrer sur ses besoins fondamentaux permettent souvent de traverser les tempêtes émotionnelles avec plus de résilience.
Vers une évolution des mentalités ?
Si la situation nord-coréenne semble figée dans un autoritarisme implacable, l’histoire nous montre que même les régimes les plus fermés finissent par évoluer. Les informations provenant de l’extérieur s’infiltrent malgré la censure, et les aspirations à la liberté individuelle demeurent universelles.
Cette actualité nous rappelle la chance que nous avons de vivre dans une société où les choix personnels, même douloureux, restent protégés par la loi. Elle nous invite aussi à réfléchir aux multiples façons dont les États peuvent influencer nos vies les plus intimes, pour le meilleur comme pour le pire.