Confédération paysanne : « Betteraves : les paysans ont besoin de prix rémunérateurs pas de néonicotinoïdes »

Jusqu’au 25 janvier, à minuit, se tient la consultation du public sur le projet d’arrêté autorisant, au titre de la campagne 2021, pour une durée de 120 jours, l’emploi de semences de betteraves sucrières traitées avec un pesticide contenant la substance active imidaclopride ou thiamethoxam. La Confédération paysanne des Pyrénées-Orientales nous communique à cet égard, avec prière d’insérer :

« Dans sa contribution, la Confédération paysanne a rappelé son opposition à cette ré-autorisation. Les néonicotinoïdes étaient interdits depuis le 1er septembre 2018, conformément à loi biodiversité du 8 août 2016 ; pour des raisons sanitaires et environnementales largement reconnues. En revenant sur cette interdiction, le gouvernement et de nombreux élus, qui n’ont eu de cesse de répéter les arguments des industriels, ont fait le choix du renoncement volontaire face au monde économique.

Les industriels et la filière betterave, avec l’appui du gouvernement, ont cherché à nous faire croire que l’impact de la jaunisse et donc l’interdiction des néonicotinoïdes mettraient en péril la filière et la sécurité en sucre alimentaire de la France. Faute de rendement lié à la jaunisse, la France devrait importer massivement du sucre pour nourrir la population. Faute de rendement lié à la jaunisse, les paysans subiraient des pertes de rémunération importantes. Or dans le revenu il n’y a pas que le rendement, il y a aussi le prix payé aux producteurs !

En brandissant des messages simplistes, les industriels de la filière ont essayé de nous faire oublier que ce sont eux-mêmes, après avoir défendu la fin des quotas sucriers, qui tirent délibérément les prix vers le bas et mettent en concurrence les producteurs sur le marché mondial. Ils ont aussi essayé de nous faire oublier que la France est largement auto-suffisante en sucre alimentaire et que la recherche de sur-production sert surtout la filière agrocarburants dont les effets néfastes ne sont plus à démontrer.

La filière betterave n’a pas besoin de néonicotinoïdes. Elle a besoin que les paysans bénéficient d’une revalorisation du prix de la betterave afin de produire sans néonicotinoïdes ! »