Concert « Missa Gitana, Tékameli et le sacré » à Torreilles

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Le dimanche 3 février prochain, la ville de Torreilles aura la plaisir d’accueillir le groupe « Tekameli », que les torreillans avaient pu découvrir par le passé à l’occasion du festival « Tous Yeux Tout Torreilles », pour une sublime rencontre avec l’ensemble instrumental Perpignan Méditerranée orchestrée par Daniel Tosi.

Le groupe Tékameli, musiciens gitans de Perpignan, est aujourd’hui connu internationalement. Leurs enregistrements multiples ont connu dès le départ, il y a plus de 20 ans, un engouement qui n’a pas faibli tant l’émotion perce sous chaque note, sous chaque vibration vocale venue du très fond de l’âme du cantor. La rencontre avec les musiciens classiques ne pouvait que faire éclore un autre monde de rencontres, d’échanges et de spiritualité. A partir de nombreux chants religieux gitans, racontant chacun une histoire, Daniel Tosi a ainsi structuré une œuvre entière en forme de « messe » c’est-à-dire de parcours, avec un début, une fin…

Ce concert, baptisé « Missa Gitana », promet d’être l’un des moments exceptionnels de ce début d’année !
Ce concert est co-organisé par Perpignan Méditerranée Métropole, la ville de Torreilles et le Conservatoire Montserrat Caballé.

« L’idée de regrouper un ensemble à cordes classique, aux mille couleurs possibles, avec le groupe Tekameli, m’a traversé l’esprit il y a une dizaine d’année. C’est d’abord une constatation sur les origines des instruments à cordes, notamment le violon, dont l’ancêtre, le rebec provient d’Afrique du Nord. D’autre part beaucoup de peuples itinérants, Manouches, Tziganes, Bohémiens et autres gitans, ont abondamment utilisé pour leurs inventions musicales, les instruments à cordes et s’en sont servis de sublime manière.
Ces instruments « classisés » par l’histoire, ne demandaient qu’à se raccorder avec leur origine.
Perpignan est un lieu de métissage culturel où la rumba gitane a sa place depuis des décennies. En tant que chef d’orchestre et compositeur, toujours à la recherche de sonorités nouvelles et d’expressions exacerbées, j’ai toujours pensé que renforcer le discours et les rythmes du flamenco ou des musiques populaires, ouvrait de nouveaux horizons. Mais je ne suis pas le seul ; Debussy, il y a bien longtemps, l’avait largement expérimenté avec son gamelan balinais.
Voici donc un éblouissant alliage entre la voix d’un peuple gitan spirituel, à fleur de peau, et d’un monde symphonique virtuose et palpitant
».

Daniel TOSI

Programme
Chant religieux Gitans de Tekameli
Réécriture et orchestration de Daniel Tosi
Introduction à capella
1. Todo lo que hecho (Tout ce que je fais, mon dieu c’est pour toi)
2. Soy Heredero (je suis héritier de tes paroles)
3. Que sera (que serait ma vie sans toi)
4. Tinc que dir (je n’ai qu’à dire que je t’aime)
5. Père y joan (Pierre et Jean)
6. Magnificas (à capella)
7. Playera
8. Marie
9. A ti (Pour toi mon dieu)
10. La vie « brève »
11. Fill de David (Nous sommes les fils de David)
12. Es colteu (Ecouter les voix du seigneur).

Dimanche 3 février à 17h30, Eglise Saint Julien et Sainte Basilisse de Torreilles
Entrée 15€ – réservation au Cube
Attention places limitées
Info : 04.68.28.41.10

TEKAMELI, « Je t’aime » en Kalo, l’ancienne langue des gitans d’Espagne est la rencontre de voix gitanes envoûtantes et de guitares endiablées qui savent créer le bonheur de la vrai fête en tous lieux.

De l’Opera de Sydney aux grandes scènes européennes aux villages du Roussillon, les chanteurs Salomon Espinas et Julio Bermudez avec la subtile guitare de Joan Soler parcourent le monde depuis les années 90 en révélant toute la profondeur et l’âme de leur répertoire sacré et en présentant un répertoire de fête virevoltant et participatif intitulé LA FETE GITANE.
Envoûtant, Tekameli se veut authentique et nous fait voyager au travers d’une culture bien vivante…

Le parcours atypique de l’ensemble musical gitan TEKAMELI…

Quelques jalons d’une épopée musicale
En 1989 avec la création d’un département musiques du monde placé sous la conduite de Guy Bertrand au conservatoire de Perpignan va naître un projet original en direction des quartiers de la ville. Les différentes présences communautaires sont porteuses de culture et de traditions musicales qui sont un levier d’échange et de rapprochement particulièrement essentiel. Un travail de fond sera entrepris par une petite équipe dans le cadre de l’AMIC – Action Musique Interculturelle Catalane.
De 1989 à 2000 des travaux de recherche et mise en valeur de musiques originales et d’artistes en émergence sera porté par l’association. Dans ce contexte les projets concernant les musiciens gitans et manouches de Perpignan ont eu un développement beaucoup plus important.

Parmi ce vivier d’artistes et de talents, le groupe Tekameli a connu un «destin» particulièrement exceptionnel et inattendu.
Le déclencheur sera le festival d’été de Nantes en juillet 1991

Près de 30 musiciens perpignanais ont eu le privilège de représenter la rumba gitane catalane au sein d’une grande soirée «Tsiganes du Monde» organisée par Bertrand Pinel.

Par la suite avec l’appui de la Drac et de diverses instances professionnelles de la Région Languedoc Roussillon 3 groupes se sont détachés. Un ensemble de musiciens du Vernet avec Jean Soler autour du guitariste emblématique Joseph «Chabo» Antoine Vila, un ensemble constitué de longue date autour des frères Saadna Els Rumberos

Catalans de Sant Jaume et un nouveau groupe autour de la famille Espinas qui s’est intitulé TEKAMELI.
Le choix de ce nom inspiré « en Kalo » la langue ancienne des gitans : Tekamelo, Tekameli, Tekamele… « je t’aime » est en fait la plus belle déclaration d’amour en gitan.

Le groupe s’est tout de suite élargi avec aux côtés de la famille Espinas quelques très bons musiciens du Vernet comme les chanteurs Pascal Vallès et Julio Bermudez, les guitaristes Jose Poubill et Patrick Llep Baptiste, les percussions avec Thierry Poubill.

Au sein de ce nouvel ensemble la personnalité de Jean Soler multi instrumentiste (piano, guitare, basse et percussions) va se détacher et s’ouvrir rendant ainsi une progression de l’ensemble beaucoup plus responsabilisée.

Dans l’ombre de l’aura planétaire des Gypsy Kings, un premier album intitulé «Musiciens Gitans de Perpignan» va peu à peu faire émerger une réalité et révéler une scène musicale gitane catalane de Perpignan.
Pour alimenter, faire vivre et mettre en scène ce vivier de talents, l’AMIC va jouer un rôle déterminant en organisant une véritable démarche de collectage et de recherche sur la mémoire gitane, étudiant la langue, rassemblant des répertoires, histoires de vie et un patrimoine que l’histoire semblait vouloir oublier.

Cette étape dynamique et pleine d’enthousiasme aura une importance primordiale car on peut dire qu’à partir des années 1990 les Gitans de Perpignan vont devenir les créateurs d’une nouvelle musique gitane réinventée, s’inspirant des bribes recueillies et enrichies par la verve et le talent de ses nouveaux interprètes. Des artistes qui vont aussi affirmer un style et une spécificité qui lui est aujourd’hui reconnue dans le monde de la musique.

En effet, s’appuyant sur des influences musicales cubaines qui ont inventé à Barcelone de nouveaux systèmes rythmiques développés autour de la guitare la génération des gitans de cette époque va inventer un système très personnel de polyphonies aériennes qui en font aujourd’hui une signature et un genre musical immédiatement reconnaissable.

Les chanteurs et musiciens de Tekameli sont très rapidement devenus les chefs de file de ce mouvement musical. Participant a de très nombreuses émissions de radio et de télévision l’ensemble a su s’introduire dans le milieu musical professionnel et développer durant plusieurs années une carrière musicale professionnelle de premier plan en France et sur le plan international.

En France quelques événements majeurs ont donné une notoriété particulière au groupe :
– Francofolies de La Rochelle
– Paris : New Morning, Café de la Danse, Cabaret Sauvage, Parc de la Villette et Le Cirque d’Hiver
– Le Festival des Tombées de la Nuit et les Transmusicales de Rennes
– Halle aux Grains et Festival Cantem Encara de Toulouse
– Babel Med et Fiesta des Suds de Marseille
– Fiesta Sète, Festival de Mèze
– Jazz à Vienne, Maison de la Danse de Lyon et tournée de concerts en Rhône Alpes
– Les Eurockéennes, Strasbourg, l’Arsenal de Metz etc…

Parallèlement a cette série de scènes de belle réputation pour leur originalité et leur programmation artistique, TEKAMELI a réalisé durant 5 années avec les JMF (Jeunesses Musicales de France) un programme de concerts pédagogiques dans toute la France en direction des scolaires. Ces concerts préparés en amont avec une mallette pédagogique spécifique ont eu une grande importance pour la valorisation de la culture gitane.

A ce programme national s’est construit un parcours international de concerts dans des salles de spectacles, festivals et événements spécifiques. Cette destinée tout à fait originale a été bien organisée et médiatisée.

Le premier grand événement se déroule au prestigieux festival de Vancouver au Canada. Une grande première pour Tekameli qui sera suivi rapidement d’une série de concerts et de tournées.

La programmation du festival de Lucerne en Suisse en 1995 place Tekameli aux côtés des meilleurs musiciens tsiganes du monde. C’est à cette occasion que la rencontre avec Yehudi Menuhin confortera le groupe dans ses choix d’une musique acoustique inspirée et sans concession. Yehudi Menuhin a été le premier parrain de la Casa Musicale créée à cette époque (1996) par Guy Bertrand à Perpignan.

Le Barbican Center de Londres, le Concertgebow d’Amsterdam, le Cirque Royal de Bruxelles, le festival de Berlin, l’Exposition Universelle de Hanovre un grand nombre de petites et grandes scènes européennes vont accueillir le concert de Tekameli.

Dans ce parcours, l’Italie a réservé un accueil particulièrement chaleureux en programmant près d’une centaine de concerts dans la plupart des villes historiques.

En 1998, le festival de Sydney en Australie a accueilli dans le cadre de son prestigieux opéra, 7 concerts « sold out » qui resteront gravés dans la mémoire de ceux qui ont eu la chance de vivre ce moment exceptionnel dans un lieu exceptionnel avec une programmation étonnante réunissant sur cette scène extraordinaire 67 musiciens tsiganes du monde avec Tekameli.

Les échanges avec des artistes de grande renommée ont permis a Tekameli d’assoir sa notoriété et de compter de nombreux amis.

Pedro Soler bien sûr mais aussi Parrita le chanteur gitan barcelonais et Paco de Lucia rencontré à Romans sur Isère. El Niño Josele et Tomatito de Almeria, Moraito & La Macañita de Jerez de la Frontera, Pepa de Benito…

Au delà de ces artistes flamencos ou/et gitans, quelques artistes de renom vont croiser le parcours de Tekameli. Khaled a chanté sur l’album « Ida y vuelta » produit par Philippe Eidel sur le label Epic chez Sony Music, les meilleurs musiciens de cobles catalane du département ont participé à des enregistrements de plusieurs titres, un quintette à cordes est venu se poser sur certains arrangements du disque, les rencontres avec des chanteurs de polyphonie corse ont donné des repères nouveaux et l’apport de la chanteuse, danseuse Sabrina Romero a donné de nouvelles interprétations.

Depuis l’an 2000, le groupe a connu une période de transition et aujourd’hui les destinées de Tekameli sont resserrées autour de Jean Soler et Salomon Espinas. Les collaborations sont toujours nombreuses et le concert actuel de Tekameli présente essentiellement un répertoire de chants sacrés gitans.

Tekameli est actuellement en cours de préparation d’un nouvel album dont la sortie est prévue pour 2016. Revenant sur l’essentiel de ce que fût la nouveauté de Tekameli… l’authenticité !

Une épopée bien loin de s’achevée au regard du vivier de nouvelles compositions « inédites » que créent ces artistes Gitans depuis leurs débuts…

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