32.8 C
Perpignan
mercredi 2 juillet 2025

spot_img
AccueilVoyageCette ville d'Arabie devient verte sous la pluie 4 mois par an...

Cette ville d’Arabie devient verte sous la pluie 4 mois par an seulement

Date:

J’ai découvert Salalah par hasard en 2019, coincé à l’aéroport de Mascate par un vol annulé. « Prenez donc celui pour Salalah », me suggère l’agent d’escale avec un sourire complice. « C’est la seule ville du Golfe qui devient verte sous la pluie. » Quatre heures plus tard, je foulais une terre où l’impossible devient réalité : un coin d’Arabie transformé en jardin d’Éden par les caprices de la mousson.

Quand l’océan Indien orchestre sa symphonie verte sur le désert d’Arabie

Le Khareef de Salalah défie toutes les lois climatiques du Moyen-Orient. Entre juin et septembre, cette perle du Dhofar vit un miracle météorologique unique : la mousson transforme les montagnes arides en cascades rugissantes et les wadis asséchés en rivières cristallines. J’ai vécu cette métamorphose en direct à Wadi Darbat, où les chameaux paissent dans des prairies dignes d’Irlande.

Ce phénomène extraordinaire attire désormais plus d’un million de visiteurs chaque année, venus constater que oui, il peut pleuvoir dans le Golfe Persique. Contrairement à cette capitale caribéenne en difficulté, Salalah offre une stabilité politique totale et un accueil chaleureux qui tranche avec l’agitation d’autres destinations.

Sur les traces des caravanes d’encens : l’héritage millénaire qui parfume encore l’air

Au Musée de la Terre de l’Encens, j’ai compris pourquoi Salalah fut jadis plus précieuse que l’or. L’arbre à encens Boswellia sacra pousse encore sur ces terres bénes, distillant cette résine que les pharaons réclamaient à prix d’or. Les 120 millions de rials omanais générés annuellement par le tourisme témoignent d’une reconversion réussie.

Ahmed, mon guide local, m’a confié en arabe dialectal : « Hatha al-bakhur yakfi li-kull al-alam » – « Cet encens suffit pour le monde entier ». Il ne croyait pas si bien dire. Dans les souks de Haffa, les parfumeurs perpétuent des recettes vieilles de treize siècles, créant des mélanges que même les maîtres parfumeurs de Grasse nous envient.

Al Mughsail : quand l’océan joue les geysers entre falaises spectaculaires

Impossible d’évoquer Salalah sans mentionner les blowholes d’Al Mughsail, ces cathédrales géologiques où la mer d’Arabie offre son plus beau spectacle. J’y suis retourné trois fois, fasciné par ces jets d’eau qui jaillissent à plusieurs mètres de hauteur quand les vagues s’engouffrent dans les cavités rocheuses.

Le coucher de soleil y rivalise avec cette île caribéenne aux 365 plages, mais avec ce petit plus d’authenticité que seuls les lieux préservés du surtourisme peuvent offrir. Al Fizayah Beach, accessible uniquement en 4×4, reste mon secret le mieux gardé pour qui cherche la solitude absolue.

Carnet d’adresses de l’explorateur : mes coups de cœur testés et approuvés

Côté papilles, Bait Al Luban sert la meilleure cuisine omanaise de la ville dans un cadre authentique face au port. Comptez 15 à 25 rials omanais pour un festin de fruits de mer fraîchement pêchés. Pendant le Khareef Festival (15 juillet-31 août), les stands proposent mishkak et halwa à prix dérisoires.

Pour l’hébergement, j’alterne entre le charme colonial du Crowne Plaza Resort (150-200€ la nuit en haute saison) et les maisons d’hôtes familiales du centre-ville (50-80€). Réservez impérativement avant juin, la demande explose pendant la mousson.

Ce que les guides ne vous disent jamais sur Salalah

Le secret que m’a confié Fatima, artisane d’encens de troisième génération

« Le vrai encens de Salalah ne sent jamais pareil deux fois », m’explique-t-elle en mélangeant sa résine. « Comme nos pluies de Khareef, chaque récolte a son caractère. » Elle me vend ses plus belles pièces directement chez elle, sans intermédiaire touristique.

L’erreur de débutant que j’ai faite pour que vous l’évitiez

J’ai d’abord sous-estimé l’humidité du Khareef. Emportez absolument des vêtements imperméables et des chaussures étanches. La bruine persistante trempe plus sûrement qu’une averse tropicale classique.

Ma découverte totalement inattendue

La réserve naturelle de Jebel Samhan abrite des léopards d’Arabie, espèce que je croyais éteinte. Comme cette île aux espèces endémiques exceptionnelles, Salalah préserve une biodiversité insoupçonnée dans ses montagnes brumeuses.

Le conseil que je donne à mes proches

Visitez Salalah en juillet-août pour le Khareef complet, mais octobre-novembre offre le meilleur compromis : verdure persistante, températures idéales et tarifs divisés par deux. Com diuen per aquí – comme on dit par ici – la patience du voyageur récompense toujours le portefeuille !