Le vent de tramontane caressait doucement les dunes dorées quand j’ai posé le pied sur le sable de Chia Beach pour la première fois. Face à moi s’étendait cette côte sauvage du sud de la Sardaigne où l’eau turquoise rivalise avec les plus belles plages des Caraïbes. Mais ce qui m’a vraiment saisi, c’est cette authenticité préservée, loin des foules et du clinquant touristique.
Quand les légendes catalanes rencontrent les secrets sardes
La Torre di Chia, cette sentinelle espagnole du XVIe siècle, me rappelle étrangement nos tours de guet catalanes. Construite pour repousser les pirates barbaresques, elle trône aujourd’hui sur un promontoire offrant une vue à couper le souffle. Les locaux m’ont confié que par temps clair, on aperçoit l’île de Sant’Antioco, comme cette île qui cache des dunes dorées sur 26 km² comme au Sahara.
Les flamants roses de la lagune créent un spectacle naturel unique en Europe. Ces oiseaux migrateurs ont élu domicile dans cet écosystème préservé où se mélangent eau douce et eau salée. Un phénomène fascinant que j’ai observé pendant des heures, appareil photo en main.
Entre traditions insulaires et modernité assumée : l’âme sarde dévoilée
Giuseppe, pêcheur de cinquième génération, m’a initié aux secrets de la bottarga, ces œufs de mulet séchés qu’on surnomne « le caviar de la Méditerranée ». Dans sa petite trattoria face aux dunes de Sa Colonia, il prépare des linguine à la bottarga qui rivalisent avec les meilleures tables romaines.
La plage de Tuerredda illustre parfaitement cette philosophie sarde du respect environnemental : maximum 440 visiteurs par jour. Une limitation intelligente qui préserve ce joyau aux eaux cristallines, bien différente de cette plage seychelloise classée 8ème mondiale mais beaucoup plus accessible pour nous Européens.
Carnet d’adresses de l’explorateur : mes coups de cœur secrets
Su Giudeu reste ma plage coup de cœur avec son îlot accessible à pied à marée basse. Les kitesurfeurs y trouvent des conditions parfaites grâce aux vents réguliers. Les cours coûtent environ 50-100€ par leçon, mais le spectacle des voiles colorées vaut le détour même pour les simples observateurs.
Cala Cipolla demeure mon secret le mieux gardé : une crique intimiste aux eaux turquoise, parfaite pour le snorkeling. Les récifs abritent une faune marine étonnante que peu de guides mentionnent. L’accès nécessite une petite marche de 15 minutes depuis le parking, ce qui décourage les foules.
Guide du voyageur malin : budgets, transports et bonnes adresses testées
Un séjour de 3 jours coûte entre 500-800€ par personne selon vos choix d’hébergement. Le Chia Laguna Resort propose des offres intéressantes avec 15% de réduction en prépaiement pour l’été 2025. Plus authentique, je recommande les locations chez l’habitant autour de 80-150€ la nuit.
La location de voiture depuis Cagliari (50 km) reste indispensable : comptez 40-60€ par jour. Les parkings plages coûtent 5€ par jour, un tarif justifié par l’entretien des espaces naturels. L’inspiration écologique rappelle ce lac artificiel qui cache la plus grande baignade biologique d’Europe.
Ce que les guides ne vous disent jamais
Le secret que m’a confié Maria, la boulangère
Les meilleures focacce se trouvent au village de Pula le matin avant 9h. Elle prépare sa spécialité aux olives taggiasca dans un four centenaire.
L’erreur de débutant que j’ai faite
Évitez les week-ends de juillet-août sur Tuerredda. La limitation à 440 personnes crée des files d’attente dès 8h. Préférez les jours de semaine ou juin-septembre pour plus de tranquillité.
Le détail qui change tout selon les locaux
Les couchers de soleil depuis les dunes de Campana rivalisent avec Santorin. Position idéale : 30 mètres de hauteur, vue dégagée sur l’horizon. « Es com un somni », comme on dit chez nous en catalan – c’est comme un rêve.
