L’avion se pose sur la piste d’Amílcar Cabral, et déjà l’air salin me chatouille les narines. Nous sommes en juin, et l’île de Sal m’accueille avec cette lumière dorée que seules les terres perdues au large de l’Afrique savent offrir. « Bem-vindo à Sal ! », me lance le chauffeur de taxi avec ce sourire cap-verdien qui réchauffe plus que le soleil. Et c’est parti pour une découverte qui va bouleverser tous mes préjugés sur cette perle atlantique.
Quand un ancien cratère volcanique devient votre spa naturel privé
Direction Pedra de Lume, ces fameux marais salants nichés dans un cratère volcanique éteint. L’endroit me rappelle ces destinations secrètes comme ces sources thermales sauvages aux secrets méconnus que j’affectionne tant. Ici, pas de 69°C, mais une eau si salée qu’elle vous porte comme par magie. 8 fois plus salée que l’océan, m’explique Manuel, guide local de troisième génération.
Le spectacle est saisissant : ces bassins aux reflets roses et violets, héritage d’une exploitation intensive du sel jusqu’en 1984. Les flamants roses y font escale lors de leurs migrations, créant des tableaux vivants que même les photographes les plus aguerris peinent à croire réels. L’entrée coûte 200 escudos (environ 2€), et je vous conseille d’y aller en fin d’après-midi quand les couleurs explosent.
Santa Maria : bien plus qu’une carte postale de sable blanc
La plage de Santa Maria étire ses 8 kilomètres de sable immaculé, mais ce qui me fascine, c’est l’animation qui règne au petit port de pêche. Chaque matin vers 6h30, les embarcations colorées rentrent avec leur pêche. Contrairement à cette plage sarde qui limite l’accès pour préserver ses eaux turquoise, ici l’accès reste libre, mais l’île développe un tourisme responsable remarquable.
Les 35 000 habitants de Sal ont transformé leur économie sans perdre leur âme. Maria, propriétaire du restaurant « Barracuda », me confie : « Nos visiteurs repartent avec nos recettes de cachupa, pas seulement des photos ». Cette soupe traditionnelle à base de haricots et maïs coûte entre 8 et 12€ selon les restaurants, mais chez Maria, elle vous raconte l’histoire de chaque ingrédient.
Les trésors que même les guides locaux ignorent parfois
Loin des sentiers battus, j’ai découvert Ponta Preta, ce spot de kitesurf mondialement reconnu où se déroulent les compétitions internationales chaque janvier-février. Mais ce que peu savent, c’est qu’une petite crique secrète, accessible par un sentier de 20 minutes, offre un spectacle grandiose sur les alizés.
Dans le village de Palmeira, Antonio fabrique encore des bateaux selon les techniques ancestrales. Son petit atelier, ouvert du lundi au vendredi 9h-17h, propose des démonstrations gratuites. « Cada barco tem sua alma » (chaque bateau a son âme), me dit-il en sculptant une proue. Cette authenticité, on la retrouve aussi dans des destinations comme cette île des Caraïbes qui cache des trésors méconnus des croisiéristes.
Carnet d’adresses de l’explorateur : mes coups de cœur testés
Pour l’hébergement, j’ai testé la Casa da Praia : 45€/nuit pour une chambre authentique à 50 mètres de la plage. Les propriétaires, couple franco-cap-verdien, partagent leurs bons plans avec une générosité touchante. Alternative luxe : le Hilton Cabo Verde Sal Resort à partir de 180€/nuit, avec spa et accès direct à la plage.
Transport malin : les aluguers (mini-bus collectifs) coûtent 100 escudos (1€) le trajet Santa Maria-Espargos. Plus pratique : location de voiture dès 25€/jour chez « Sal Rent Car », tenue par José qui parle un français impeccable.
Ce que les guides ne vous disent jamais
Le secret que m’a confié Fatima, la marchande du marché
Les meilleurs poissons grillés se trouvent sur la plage de Kite Beach après 18h. Les pêcheurs vendent directement leur prise du jour, grillée sur place pour 5 à 8€. Demandez le « peixe do dia » avec un sourire !
Ma découverte totalement inattendue
Le Mirage, ce phénomène optique visible depuis Monte Leão certains matins de juin-juillet, crée des illusions d’îles flottantes. Lever à 5h30 nécessaire, mais le spectacle vaut tous les efforts.
Le conseil que je donne à mes proches
Évitez les excursions « tour de l’île » à 40€. Préférez louer un quad à 30€/jour et explorez à votre rythme. L’île fait 30 km de long, parfait pour une journée d’aventure autonome.
Sal m’a rappelé cette vérité que je répète souvent : les plus belles découvertes naissent des rencontres inattendues. Comme disent les Cap-Verdiens : « Cada visitante é um amigo que ainda não conhecemos » – chaque visiteur est un ami qu’on ne connaît pas encore.