Sur les hauteurs de Calafell, face à la Méditerranée catalane, une citadelle ibérique vieille de 2 600 ans referme définitivement ses fouilles archéologiques. Après quatre décennies d’excavations minutieuses menées depuis 1980, ce site exceptionnel de la Costa Dorada clôture son programme de recherches pour se consacrer entièrement à la valorisation pédagogique de ses découvertes.
Cette décision marque la fin d’une aventure scientifique unique en Catalogne espagnole. Les archéologues Joan Santacana et Joan Sanmartí ont dirigé ces travaux titanesques qui ont permis de reconstituer fidèlement l’une des cités ibères les mieux préservées d’Europe. Une course contre la montre s’engage désormais pour profiter des dernières visites avant la transformation définitive du site.
À 67 mètres d’altitude, dominant la baie de Calafell, cette forteresse des Cossetans révèle aujourd’hui ses derniers secrets. Les 3 000 mètres carrés de vestiges racontent l’histoire fascinante d’un peuple qui a prospéré ici entre le VIe et le IIe siècle avant notre ère, avant de disparaître sous la pression romaine.
Le testament archéologique d’une civilisation oubliée
Une reconstitution scientifique sans égale
Depuis 1992, l’archéologie expérimentale transforme progressivement les ruines en habitations ibères authentiques. Les techniques ancestrales de construction ont été minutieusement reproduites : murs de pierre sèche, toitures de chaume et de tuiles, sols d’argile battue. Cette approche révolutionnaire permet aux visiteurs de déambuler dans une véritable cité du IIIe siècle avant J.-C., reconstituée pierre par pierre selon les découvertes archéologiques.
Les trésors des Cossetans enfin révélés
Les fouilles ont mis au jour un patrimoine exceptionnel : céramiques grecques témoignant d’échanges commerciaux méditerranéens, armes ibères forgées localement, bijoux en bronze et fer. Plus surprenant encore, les archéologues ont découvert des preuves d’échanges avec l’Italie et le sud de la France, révélant une société ibère bien plus cosmopolite que prévu. Ces 65 habitants contrôlaient un territoire stratégique composé d’étangs, de marais et de petites péninsules.
Une authenticité préservée qui défie le temps
Le dernier bastion des traditions ibères
Contrairement aux sites archéologiques classiques réduits à quelques fondations, Calafell propose une immersion totale dans la vie quotidienne ibère. Les maisons reconstituées abritent des reproductions d’objets du quotidien : amphores, métiers à tisser, foyers, jarres de stockage. Cette fidélité historique exceptionnelle s’appuie sur trente ans de recherches approfondies menées par l’Université Autonome de Barcelone.
Un écosystème méditerranéen préservé
L’arrière-pays de la citadelle conserve intactes les forêts qui fournissaient le bois aux Ibères, ainsi que les plaines d’élevage et zones de cueillette. Cette continuité paysagère unique permet de comprendre concrètement l’économie de subsistance de cette civilisation disparue. Les sites archéologiques catalans révèlent régulièrement des trésors insoupçonnés, mais rares sont ceux qui offrent une telle cohérence environnementale.
L’expérience exclusive qui vous attend
Des visites guidées d’exception avant fermeture
Les dernières visites guidées proposent une plongée inédite dans les coulisses des fouilles. Les archéologues partagent leurs découvertes les plus récentes et expliquent les techniques de reconstruction employées. Ces témoignages de première main disparaîtront définitivement avec l’arrêt du programme de recherche. L’application mobile gratuite enrichit la découverte avec des reconstitutions 3D et des témoignages d’experts.
Une immersion pédagogique familiale unique
Calafell fait partie de la Route des Ibères coordonnée par le Musée d’Archéologie de Catalogne, garantissant une approche scientifique rigoureuse. Les activités familiales à 2 euros permettent aux enfants de s’initier aux techniques ibères : poterie, tissage, forge. Cette dimension éducative exceptionnelle justifie la certification Biosphère de tourisme durable obtenue par la ville. Le patrimoine industriel catalan témoigne également de cette richesse historique qui traverse les siècles.
Accès et conseils d’initié
Une localisation stratégique sur la Costa Dorada
Située à 60 kilomètres de Barcelone et 40 kilomètres de Tarragone, Calafell bénéficie d’un accès aisé en train ou voiture. Le parking gratuit pour autocars facilite les visites de groupes. La gare RENFE dessert directement la station depuis Barcelone en une heure. Cette proximité avec les grands axes touristiques catalans explique le succès croissant du site auprès des visiteurs internationaux.
Optimiser votre découverte de septembre à novembre
L’automne offre les conditions idéales pour explorer la citadelle : températures douces, affluence réduite, lumière méditerranéenne exceptionnelle. Les tarifs démocratiques (4 euros plein tarif, 2,50 euros tarif réduit) permettent de combiner facilement la visite avec les plages surveillées de la Costa Dorada. La boutique propose des reproductions d’objets ibères et des ouvrages spécialisés pour prolonger la découverte.
Vos questions sur la citadelle ibérique de Calafell
Pourquoi les fouilles s’arrêtent-elles après 40 ans ?
Le site a livré l’essentiel de ses secrets archéologiques. Les équipes se concentrent désormais sur la conservation et la valorisation pédagogique des découvertes pour les générations futures.
Peut-on encore visiter pendant la fermeture progressive ?
Oui, le site reste accessible au public avec des visites guidées enrichies par les témoignages des archéologues. L’expérience s’avère même plus authentique grâce à ces échanges privilégiés.
Quand la reconstitution sera-t-elle totalement achevée ?
Les travaux de reconstruction se poursuivront selon les techniques d’archéologie expérimentale, mais sans nouvelles excavations. Cette approche garantit la préservation optimale du patrimoine découvert.
Cette citadelle ibérique unique en Catalogne ferme définitivement ses chantiers de fouilles, transformant chaque visite en privilège historique exceptionnel. Une opportunité rare de découvrir les coulisses d’un site archéologique majeur avant qu’il ne devienne exclusivement muséographique.