Cérémonie en hommage aux combattants prisonniers de guerre et morts pour la France

Cérémonie en hommage aux combattants prisonniers de guerre et morts pour la France

Ce samedi 1er octobre 2022, au cimetière ouest de Perpignan, était organisée par la ville de Perpignan et le Souvenir Français une cérémonie en hommage aux combattants prisonniers de guerre morts pour la France pédant la seconde guerre mondiale. 

Parmi les élus présents on reconnaissait, madame la députée Sophie Blanc, monsieur le conseiller régional Xavier Baudry, monsieur l’adjoint au maire André Bonet, monsieur le conseiller municipal Edouard Gerhart.

Aux côtés des porte-drapeaux de comités et des associations patriotiques, s’alignaient des jeunes porte-drapeaux de la section Pierre Bayle du Souvenir Français, jeunes « passeurs de mémoire ».

Pourquoi une telle cérémonie au pied du monument dédié aux Combattants-Prisonniers de guerre morts pour la France ?

En 2022, et pour l’année 1942, la Délégation Générale du Souvenir Français pour les Pyrénées Orientales a choisi comme mort pour la France emblématique du département, le soldat Mariano Ondiviela, combattant-prisonnier de guerre,abattu en 1942 à sa quatrième tentative d’évasion. A travers lui, il s’agissait de mettre à l’honneur la mémoire de tous les combattants-prisonniers de guerre qui ne se sont pas résignés à la captivité et à ceux qui à ce titre sont morts pour la France. Le jeune Ondiviela est en ce sens exemplaire.

Les prisonniers de guerre français de la Seconde Guerre mondiale sont au nombre de 1 845 000. Notre département comptait 6006 combattants-prisonniers de guerre survivants à la Libération. Le dernier vivant aujourd’hui est monsieur Gugenheim, 107 ans, résidant à Toulouges. Il réussit lui son évasion…

Quand on parle du taux d’évasion des combattants-prisonniers de guerre, il est très difficile d’avoir des chiffres précis. Avant d’arriver en Allemagne, on estime que 250 000 soldats français ont pu s’échapper. De 1940 à 1945, 51 000 prisonniers français trouvèrent la mort ou disparurent au cours de leur captivité. Les statistiques du secrétariat d’état aux anciens combattants et de la mémoire font état de 80 000 évadés des stalags entre juin 1940 et novembre 1942. Mais combien ont essayé, même plusieurs fois ?

Les évasions étaient extrêmes difficiles. Il faut ajouter au contexte géographique, climatique, et sécuritaire, le contexte politique. Le chef de l’Etat français, le maréchal Pétain, figure de l’autorité légitime en France avait demandé aux prisonniersde guerre de collaborer et de ne pas chercher à s’évader.

Mariano Ondiviela, combattant, puis prisonnier de guerre, fut abattu lors de sa tentative d’évasion du Stalag 325 de Rawa-Ruska. Ce camp de « résistants-prisonniers », était un camp de représailles, destiné aux prisonniers français hostiles à l’armistice et guidés par la volonté de poursuivre le combat, soit en s’évadant, soit en contrariant, à leur échelle, la machine de guerre allemande. C’est ce qu’a été le camp de Rawa-Ruska pour environ 24 000 prisonniers français. Qualifié de « Camp de la goutte d’eau et de la mort lente », lorsque la BBC en dénonça l’existence, en juin 1942.

Dans une lettre édifiante au procureur général du procès de Nuremberg, le chef du camp, le lieutenant-colonel Borck, écrivait peu avant son exécution : « Rawa-Ruska restera mon œuvre, j’en revendique hautement la création, et si j’avais eu le temps de la parachever, aucun Français n’en serait sorti vivant. Car je peux bien le dire maintenant, puisque je vais mourir, j’avais reçu des ordres secrets de Himmler d’anéantir tous les terroristes français ».

Le monument dédié aux combattants -Prisonniers de guerre morts pour la France à Perpignan, porte une plaque commémorative « A ceux de Rawa Ruska ».

Mariano ONDIVIELA bénéficie de la mention Mort pour la France et par décret du 4 janvier 1950, Mariano ONDIVIELA reçut la Médaille Militaire à titre posthume.

Son nom est inscrit sur le Monument aux Morts d’Ille sur Tet et son corps, restitué au début des années 70, comme beaucoup de ceux de ses camarades enterrés alors en Union Soviétique, repose désormais dans le carré des corps restitués du cimetière Pau Casals.

Une cérémonie aura lieu autour de sa tombe à Ille sur Têt, le samedi 5 novembre 2022.

Cérémonie en hommage aux combattants prisonniers de guerre et morts pour la France
Cérémonie en hommage aux combattants prisonniers de guerre et morts pour la France
Cérémonie en hommage aux combattants prisonniers de guerre et morts pour la France
Cérémonie en hommage aux combattants prisonniers de guerre et morts pour la France