Cérémonie en hommage au Maréchal de Lattre de Tassigny ce 11 janvier à Amélie-les Bains-Palalda

Le mardi 11 janvier 2022, la délégation générale du Souvenir Français pour les Pyrénées Orientales et son comité local, organisait au pied de la stèle dédiée au maréchal Jean de Lattre de Tassigny, à Amélie-les Bains-Palalda, une cérémonie anniversaire du 70ème anniversaire de sa mort, le 11 janvier 1952.

Le Souvenir Français est, en effet, porteur de la mission de l’association Rhin et Danube depuis sa dissolution en 2005, et ses drapeaux portent la cravate verte et rouge de celle-ci, créée en 1945 par le Maréchal de Lattre de Tassigny. Le général Glin délégué départemental du souvenir Français pour les Pyrénées orientales a lu l’ordre du jour n° 10 du maréchal, texte fondateur de l’association :

« … Gardez intact en vos mémoires le souvenir de nos luttes et de nos rangs fraternels. L’esprit « Rhin et Danube » survivra en chacun de vous et demain, pour vos devoirs nouveaux, vous serez encore, avec ferveur, les artisans intransigeants de la Grandeur Française. »

De nombreuses personnalités départementales avaient tenu à assister à cet hommage à un officier au parcours exemplaire, s’illustrant par son courage et sa détermination à défendre son pays, la France, au cours de la première guerre mondiale, des opérations extérieures de l’entre-deux-guerres, du second conflit mondiale, et enfin de la guerre d’Indochine, où il perdit son fils unique, Bernard de Lattre de Tassigny, tué au combat le 30 mai 1951 près de Ninh Binh (Tonkin).

Si la destinée nationale, voire internationale, du maréchal de Lattre de Tassigny est connue, celle de l’implication de la Résistance des Pyrénées Orientales dans le passage en Espagne en 1944 de sa famille l’est beaucoup moins.

Et pourtant, c’est grâce aux réseaux de Résistants des Pyrénées Orientales que son épouse et son fils purent quitter la France pour échapper à la répression allemande et rejoindre le maréchal qui sous le faux nom de Dequesne, s’était évadé de France, grâce à un appareil de la RAF venu le chercher à Manziat dans l’Ain, le 17 octobre 1943.

Ainsi, l’épouse et le fils du maréchal de Lattre de Tassigny ont bénéficié des réseaux de passeurs des mouvements de Résistance des Pyrénées Orientales pour passer en Espagne, empruntant les « Chemins de la Liberté ». Partant de Paris le 30 mars 1944, ils traversèrent la France via Toulouse et Perpignan, puis l’Espagne, entre le 21 avril et le 7 mai 1944, pour rejoindre Alger, via Gibraltar.

Comme le maréchal de Lattre l’écrivit en hommage à tous ceux qui se mirent en danger pour reprendre le combat contre l’occupant allemand et italien :

« Ils choisirent la périlleuse aventure du passage des Pyrénées pour l’honneur de servir ».

Notes

Passage de Madame de Lattre de Tassigny, née Simone Calary de Lamazière:

La Cerdagne était la plate-forme d’évasion rêvée. Cuvette tous azimuts, reliée par voie ferrée à Toulouse, Perpignan et Barcelone, proche du Capcir et donc des maquis de Quérigut, avec une frontière particulièrement «vicieuse».

Par l’enclave de Llivia, elle offrait toutes sortes de possibilités, qui furent largement utilisées. La principale filière de passage reposait sur les frères Paul et Hector Ramonatxo.

Une fois à Llivia par Estavar, il suffisait d’emprunter le chemin « neutre » vers Puigcerda pour être en Espagne intérieure. C’est ainsi que André Parent, dit « Claude », a fait passer par cette « filière pour dames » Mme de Lattre de Tassigny, et Monique Giraud, fille du général Giraud et de nombreuses spécialistes radio.

Passage du fils, Bernard de Lattre de Tassigny :

Une belle figure de passeur se détache, celle du douanier André Parent dit « Claude » (prénom de son fils ainé) ; plus que passeur il est vrai, puisqu’il était aussi agent de réseau d’action et de renseignement.

Avec fougue, courage et bonne humeur, un vrai «battant», il a assuré des missions à la limite de l’impossible, l’évasion du colonel Malaise de la citadelle de Perpignan, le passage de Bernard de Lattre de Tassigny, fils du général, la capture du chef de la milice de Perpignan.

André Parent assura, en décembre 1943, le passage en Espagne de Monique Giraud, fille du général Giraud en décembre 1943, puis dans la foulée, après la réussite de cette première mission, il supervisa le passage de Simone de Lattre, l’épouse du futur maréchal et assura — selon son témoignage contredit par d’autres, certains affirmant même qu’il ne fut pour rien dans ce passage — celui de son fils Bernard par la montagne.

Il serait allé les chercher à Paris et il les avait convoyés jusqu’en Cerdagne : ces deux passages ont été plusieurs fois racontés en détail ; Bernard de Lattredécrit son périple du 30 mars au 7 mai de Paris à Alger en passant par Gibraltar dans une longue lettre adressée à son père le 21 mai 1944. Il évoque les passeurs, anciens guérilleros espagnoles, et cite les accompagnateurs par leur prénom, comme monsieur « Christian ».

Références : https://histoire-de-la-douane.org/pyrenees-sans-ausweis/

Claude Parent et le jeu d’évasion « les Chemins de la Liberté » :

Le jeu d’évasion les « Chemins de la Liberté » mis en œuvre par le Souvenir Français comporte parmi les cinq parcours proposés aux élèves de CM2, 6ème et 3ème, un parcours consacré à André Parent dit « Claude », le passeur du fils du maréchal de Lattre de Tassigny et superviseur de celui de sa mère, né Simone Calary de Lamazière.

C’est Jean Pierre Bobo, avec une équipe d’historiens bénévoles, qui a documenté le fond historique pour construire les énigmes des 5 parcours du jeu d’évasion sur le thème « Des Chemins de la Liberté » permettant aux élèves de découvrir le fonctionnement des réseaux de résistance des passeurs du département des Pyrénées Orientales pendant l seconde guerre mondiale…

Le jeu a déjà été mis à la disposition de nombreuses classes du département, à Perpignan, Torreilles, Estagel, Saint Laurent de la Salanque, et du collège Calvet de Saint Paul de Fenouillet, avec une conférence d’Henri Jonca (historien du Souvenir Français) et une visite sur site dédiées.

La section des jeunes porte-drapeaux du Souvenir Français a pu aussi dérouler le triptyque Jeu d’évasion-conférence et visite sur site à Cerbère, point de passage du Maréchal Leclerc de Hautecloque et de sa famille….