J’ai découvert Chédigny par hasard, un matin de mai 2024, alors que je cherchais un raccourci vers Loches. Soudain, devant mes yeux ébahis, les facades du village se paraient de mille rosiers grimpants dans une explosion de couleurs et de parfums. Ce n’était pas un rêve tourangeau, mais bien le premier village de France classé Jardin Remarquable ! Comme disent les Catalans : « Cada racó té la seva història » – chaque coin a son histoire. Et celle de Chédigny, croyez-moi, mérite le détour.
Quand un village ordinaire devient un chef-d’œuvre végétal unique en France
En 1998, face à la banalisation de leur bourg traversé par une circulation intense, les habitants de Chédigny ont pris une décision révolutionnaire : transformer leur village en jardin extraordinaire. Sous l’impulsion du maire Pierre Louault, ils ont supprimé tous les trottoirs pour planter des rosiers grimpants et des vivaces le long des facades.
Le résultat ? 1000 rosiers de 270 variétés différentes et plus de 3000 vivaces qui transforment chaque rue en allée parfumée. Cette prouesse botanique a valu à Chédigny le prestigieux label Jardin Remarquable renouvelé avec félicitations du jury en 2025. Un exploit d’autant plus remarquable que le village pratique le zéro pesticide depuis cinq ans, favorisant le retour des rouges-gorges et des hirondelles.
Entre traditions horticoles et modernité écologique : l’âme authentique de la Touraine
Le cœur battant de Chédigny reste son jardin de curé, restauré en 2017 avec une rareté absolue : un jardin liturgique in situ comprenant le carré de l’apothicaire et un verger historique. Les rosiers anciens y côtoient les plantes médicinales dans un ballet coloré qui culmine lors du Festival des Roses fin mai.
Cette transformation végétale s’inscrit dans une démarche plus large de villages français pionniers en matière environnementale, à l’image de ce village de 700 habitants qui abrite le premier parc national français, prouvant que l’innovation écologique n’est pas l’apanage des grandes métropoles.
Les 580 habitants de Chédigny perpétuent cette tradition avec fierté, notamment lors du Festival de bouche et de blues fin juillet, où résonnent les spécialités tourangelles : rillettes, rillons et beuchelle tourangelle dans une ambiance conviviale et gratuite.
Carnet d’adresses de l’explorateur : mes coups de cœur secrets entre rosiers et patrimoine
Le jardin de curé constitue mon incontournable absolu, ouvert de mai à septembre pour seulement 3€ (gratuit pour les moins de 18 ans). J’y ai photographié des variétés de rosiers introuvables ailleurs, notamment dans la lumière dorée du matin vers 10h.
Pour les amateurs de patrimoine, la proximité des Châteaux de la Loire offre des possibilités d’excursions exceptionnelles. D’ailleurs, la région recèle d’autres merveilles méconnues comme cette abbaye qui cache un linteau sculpté de 1019 considéré comme le premier roman de France, témoignant de la richesse patrimoniale tourangelle.
Mon secret d’initié ? La balade nocturne organisée ponctuellement à partir de 21h30, départ aire de stationnement. L’ambiance feutrée révèle les parfums des rosiers dans une atmosphère magique, loin de l’agitation diurne.
Guide du voyageur malin : budgets, transports et bonnes adresses testées sur le terrain
Côté hébergement, Chédigny mise sur l’authenticité avec des chambres d’hôtes et gîtes ruraux entre 50€ et 100€ la nuitée. Le presbytère du XVIIe siècle, transformé en gîte, accueille passionnés de jardins et cyclotouristes dans un cadre historique exceptionnel.
L’accès reste simple : 35 km depuis Tours via les routes départementales D9 ou D59, avec parking gratuit au centre village. Les transports en commun étant limités, je recommande la voiture ou, mieux encore, le vélo pour profiter pleinement des paysages tourangeaux.
Budget réaliste pour un week-end : 250€-350€ pour deux personnes (hébergement, repas, activités). Les restaurants locaux proposent des menus entre 20€ et 35€, avec des spécialités authentiques lors des festivals.
Ce que les guides ne vous disent jamais sur ce joyau tourangeau
Le secret que m’a confié un rosiériste local
Les rosiers proviennent de la célèbre roseraie André Eve, et certaines variétés anciennes ne se trouvent nulle part ailleurs en France. Le meilleur moment pour les admirer ? Début juin au lever du soleil, quand la rosée révèle leurs parfums les plus subtils.
L’erreur de débutant que j’ai faite (pour que vous l’évitiez)
J’ai visité Chédigny en pleine canicule d’août, pensant profiter des couleurs estivales. Erreur ! La période mai-juin reste optimale pour la floraison, et les matinées fraîches subliment l’expérience olfactive.
Le détail qui change tout selon les locaux
Contrairement aux villages similaires comme ce village de 400 habitants qui cache sept tours médiévales, Chédigny a intégré la végétalisation dans son urbanisme quotidien plutôt que de créer des espaces dédiés séparés.
Ma découverte totalement inattendue
Les 3 hectares du village-jardin abritent une biodiversité insoupçonnée : j’y ai observé des espèces d’oiseaux rares, attirées par l’abandon des pesticides et la diversité végétale exceptionnelle.
Le conseil que je donne à mes proches
Combinez votre visite avec les communes voisines Loches et Montrésor pour un circuit complet. Et surtout, prévoyez du temps pour discuter avec les habitants : leur passion pour leur village-jardin est communicative et enrichira votre découverte bien au-delà des simples aspects botaniques.