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vendredi 30 mai 2025

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Ce village catalan de 524 habitants cache un monastère aux miracles de 1640

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Ce matin-là, en traversant le pont de pierre aux trois arches de Pont de Molins, j’ai entendu le carillon de Santa María del Roure résonner dans la vallée. Une mélodie qui m’a transporté huit siècles en arrière, quand ce petit village de l’Alt Empordà vibrait encore au rythme des pèlerins et des marchands venus de France. Aujourd’hui, avec ses 524 habitants seulement, cette perle cachée de Girona révèle ses secrets à qui sait prendre le temps de l’écouter.

Quand les pierres murmurent l’histoire des moines et des miracles

À un kilomètre au nord du village, les ruines du Monastère de Santa María del Roure gardent jalousement leur mystère. Fondé au XIe siècle par des chanoines augustins, ce prieuré a vécu des heures de gloire avant de connaître le déclin puis l’abandon. Mais ce qui m’a le plus fasciné, c’est cette légende des « sudations miraculeuses » de 1640 : la statue gothique de la Vierge aurait transpiré devant les yeux ébahis des fidèles, un phénomène si troublant que la cathédrale de Gérone a dépêché ses experts pour vérifier.

Comme d’autres sites mystérieux de la région, notamment cet ermitage à 300 mètres qui cache des reliques sacrées depuis 1235 au-dessus de Céret, Santa María del Roure témoigne de cette spiritualité catalane profonde qui traverse les siècles. L’endroit dégage une sérénité particulière, surtout au lever du soleil quand les premiers rayons caressent les vieilles pierres.

Entre tradition contrebandière et renaissance rurale authentique

La position stratégique de Pont de Molins, à quelques kilomètres de la frontière française, en a fait un passage obligé pour les routes commerciales transfrontalières. Mais aussi, avouons-le, pour une contrebande florissante qui a marqué l’identité locale. Ces histoires de passages secrets rappellent d’ailleurs ce dolmen de 5000 ans qui cache des secrets de contrebandiers dans les Albères catalanes.

Aujourd’hui, le village mise sur un tourisme rural authentique pour contrer l’exode. Les initiatives locales fleurissent : ateliers de poterie traditionnelle, dégustations chez les vignerons de la DO Empordà, randonnées guidées avec des bergers qui parlent encore le catalan ancestral. « Aquí, el temps té un altre ritme » (Ici, le temps a un autre rythme), m’a confié Montse, propriétaire d’une casa rural qui propose des séjours de 50 à 80 euros la nuit.

Carnet d’adresses de l’explorateur : mes pépites secrètes dévoilées

Mon coup de cœur absolu ? Les sentiers forestiers autour du monastère, parfaits pour une balade matinale avec vue sur les Pyrénées. Gratuits et préservés du tourisme de masse, ils offrent des points de vue époustouflants, notamment près du vieux chêne qui a donné son nom au sanctuaire.

Pour les gourmands, direction la petite auberge Can Pere (menu à 18 euros) où l’escudella i carn d’olla vous réconciliera définitivement avec la cuisine catalane traditionnelle. Les portions sont généreuses et l’accueil chaleureux, dans la pure tradition locale.

Côté pratique, Girona se trouve à 45 minutes en voiture et Figueres à seulement 20 minutes. Le village dispose d’un parking gratuit et les transports en commun restent limités : mieux vaut prévoir son véhicule pour explorer la région en toute liberté.

Guide du voyageur malin : budgets testés et astuces d’initié

Un week-end complet coûte entre 120 et 200 euros par personne, hébergement et repas inclus. Les meilleurs tarifs se négocient d’avril à juin et en septembre-octobre, quand la lumière dorée illumine magnifiquement les paysages.

Pour l’hébergement, je recommande les cases rurals familiales plutôt que les hôtels impersonnels. Elles offrent une immersion authentique et leurs propriétaires regorgent de bons conseils. Pensez à réserver vos ateliers artisanaux à l’avance : ils sont très prisés des connaisseurs.

Ce que les guides ne vous disent jamais

Le secret que m’a confié Joan, le potier du village

Les meilleures photos du monastère se prennent depuis le petit sentier derrière l’église paroissiale, pas depuis l’entrée principale. La lumière y est magique en fin d’après-midi.

L’erreur de débutant que j’ai faite pour que vous l’évitiez

Ne partez pas sans avoir goûté les fromages artisanaux de Cal Roser. J’ai découvert cette adresse par hasard lors de ma troisième visite et je m’en mords encore les doigts.

Le détail qui change tout selon les locaux

Les habitants organisent des fêtes patronales intimistes en juin autour de la Vierge du Roure. Rien à voir avec les célébrations touristiques : ici, on partage vraiment la « seny catalana » (sagesse catalane) avec authenticité.