19.8 C
Perpignan
samedi 14 juin 2025

spot_img
AccueilVoyageCe col pyrénéen à 1513 mètres cache des vestiges de douane que...

Ce col pyrénéen à 1513 mètres cache des vestiges de douane que personne ne signale

Date:

L’air frais de la montagne me pique les joues tandis que ma voiture gravit péniblement les derniers virages de la D115. À 1 513 mètres d’altitude, le Col d’Ares se dévoile enfin, balayé par cette tramontane qui sculpte les visages des bergers depuis des siècles. Ici, entre France et Espagne, l’histoire chuchote ses secrets à qui sait tendre l’oreille. Ce col pyrénéen, loin des foules du Tourmalet, cache des trésors que même les guides touristiques ignorent.

Quand l’histoire bascule au sommet des Pyrénées : récits oubliés d’un col emblématique

En février 1939, j’ai découvert par hasard dans les archives de Prats-de-Mollo un témoignage bouleversant. 100 000 réfugiés espagnols ont franchi ce col durant la Retirada, fuyant la guerre civile espagnole. Les anciens du village m’ont raconté comment leurs grands-parents partageaient leur soupe avec ces familles épuisées, transformant ce passage montagnard en symbole d’humanité.

Mais l’histoire du Col d’Ares remonte bien plus loin. Durant la guerre de Neuf Ans, les troupes espagnoles tentaient régulièrement de prendre Prats-de-Mollo par surprise. Les contrebandiers connaissaient chaque rocher, chaque sentier détourné. Comme ce pont-aqueduc d’Ansignan qui fonctionne encore depuis l’époque romaine, ces passages secrets témoignent d’une ingéniosité territoriale séculaire.

En 1968, le Tour de France a immortalisé le col quand Franco Bitossi l’a franchi lors de la quatorzième étape. « Aquí va passar la carrera! », me lance toujours Miquel, le cafetier de Prats-de-Mollo, en désignant fièrement la route.

Entre terre catalane et secrets naturels : l’âme pyrénéenne révélée

Le Col d’Ares possède cette particularité météorologique fascinante : climat méditerranéen sec côté espagnol, fraîcheur humide côté français. En une centaine de mètres, vous changez d’univers climatique ! J’ai observé des vautours fauves planer majestueusement au-dessus du col, profitant de ces courants thermiques uniques.

La faune pyrénéenne s’épanouit ici dans un écrin préservé. Les bouquetins des Pyrénées, réintroduits après leur quasi-extinction, gambadent sur les pentes rocheuses. Au printemps, les prairies se parent de 300 espèces de fleurs alpines différentes, créant un tapis multicolore éblouissant.

Les phénomènes géologiques surprennent : des sources thermales sauvages jaillissent parfois à quelques kilomètres du col. D’ailleurs, ces sources thermales sauvages de 69°C cachent des propriétés thérapeutiques que les habitants exploitent discrètement depuis des générations.

Carnet d’adresses de l’explorateur : mes découvertes secrètes du Col d’Ares

Pour les cyclistes courageux, le col représente une ascension de 13 km avec une pente moyenne de 5,8%. Départ idéal : 6h du matin pour éviter les premiers touristes et profiter de la lumière dorée sur les crêtes. Le parking au sommet est gratuit, rare privilège dans les Pyrénées !

Mon spot photo secret ? Cent mètres après la frontière espagnole, un petit sentier mène à un promontoire rocheux offrant une vue à 360° sur la chaîne pyrénéenne. Parfait pour l’heure dorée, entre 19h et 20h en été.

Les randonneurs découvriront des itinéraires alternatifs méconnus : le sentier des Contrebandiers serpente à travers des forêts de hêtres centenaires. Comptez 3h de marche pour une boucle complète, niveau intermédiaire. Comme le prieuré Sainte-Marie de Serrabona perché à 600 mètres, ces chemins cachés révèlent des trésors architecturaux inattendus.

Guide du voyageur malin : budgets testés et astuces d’initié

Budget quotidien réaliste : 45€ par personne incluant repas et découvertes. L’essence coûte environ 1,50€ le litre, mais prévoyez le plein avant de monter : pas de station-service au col !

Hébergement coup de cœur : la Casa Rural Els Pastorets à Camprodon, à 20 minutes du col. Chambres authentiques à partir de 55€ la nuit, petit-déjeuner catalan inclus. Réservation conseillée de mai à septembre.

Spécialité culinaire incontournable : le « trinxat » de Cerdagne, purée de pommes de terre et chou aux lardons, servie chez Maria à Prats-de-Mollo pour 12€. Accompagnez-le d’un verre de vin AOC Côtes du Roussillon Villages.

Ce que les guides ne vous disent jamais

Le secret que m’a confié Jordi, berger depuis 40 ans

Les meilleures conditions météo ? Pas en plein été ! Préférez fin mai ou début octobre : visibilité parfaite, température idéale, et zéro affluence touristique.

L’erreur que j’ai faite la première fois

Ne partez jamais sans vêtements chauds, même en juillet ! La température chute de 15°C entre Prats-de-Mollo et le col. Coupe-vent obligatoire.

Le détail qui change tout selon les habitants

Le mercredi matin, évitez absolument : c’est jour de marché à Camprodon, la circulation devient infernale sur la route espagnole.

Ma découverte totalement inattendue

Des vestiges d’un poste de douane français du XIXe siècle subsistent, cachés derrière une murette de pierres sèches. Aucun panneau ne les signale !

Le conseil que je donne à mes proches

Téléchargez l’application météo montagne avant de partir : les conditions changent en 30 minutes. « Muntanya canviant, prudència constant » comme disent les anciens !