Castelnou : Témoin de renaissance et passeur de mémoires

Castelnou parmi les 10 premiers villages préférés des français 2015

Trente ans de gestation d’écritures, Henri Mahé de Boislandelle en amoureux de sa terre natale est l’auteur du livre de mémoires qui vient de paraître Castelnou et les Aspres aux éditions Trabucaire Collection Mémoire de pierres, souvenirs d’hommes.

Qu’il est délicieux ce charmant petit village médiéval ! Lové au cœur du maquis catalan, environné de cistes, genets, bruyères et chênes méditerranéens, c’est un havre de quiétude. Quelques vignes sauvageonnes s’obstinent encore à pousser, vestiges d’antan de l’activité agricole autour du village. Le temps semble là, immobile. «Derrière la beauté, la sérénité et la rudesse du site, se dissimule une histoire millénaire.» écrit l’auteur. Son livre érudit restitue l’Histoire du village, du rayonnement de la vicomté depuis l’an Mil au traité des Pyrénées 1659, via la Révolution jusqu’au 20ème siècle.

Si Castelnou m’était conté

En préambule, il présente les Aspres et ses villages pour que le lecteur s’imprégner de l’atmosphère qui règne dans ce territoire sauvage et préservé. Ce catalan est viscéralement enraciné dans cette terre des Aspres qu’il chérit tant. Henri Mahé a vécu à Castenou, de 1950 à 1970. «J’ai été le témoin de la résurrection du village. Je me suis senti, avec le temps et le recul, une obligation morale de devoir de mémoire vis à vis de ceux qui on relancé le village.» Confie-t-il. Si cet universitaire s’en est allé, à regret, par la suite, il y est toujours revenu. Il porte aujourd’hui son tendre regard bleu sur ses années bonheur. La faconde méditerranéenne, le verbe haut et libre, l’anecdote intarissable, ce sémillant septuagénaire évoque, volubile, la renaissance d’un village jadis frappé par l’exode rural. Il se souvient «Dans les années 50, demeuraient intra-muros quelques familles, trois bergers et leurs troupeaux, quand Camille Descossy, Balbino Giner, Marcel Gili, Rodolphe Vinas, Joseph Faliu, Louis Mahé mon père, surnommés les pionniers, décidèrent de faire renaître ce village. C’est ainsi qu’en 1956, ils organisaient un spectaculaire sons et lumières. Le soir de la première on a vu arriver sur la route un chapelet de voitures. Il y en avait jusqu’au col. On n’avait jamais vu ça !» Le château était occupé par un couple fortuné de mystérieux châtelains, anciens espions, diplomates retirés du monde, voyait d’un mauvais œil ce regain d‘activité. Jusqu’à cette époque, les «ninots» (Petits enfants) descendaient le sentier escarpé menant à la fontaine pour aller chercher l’eau. En 1958, Jean Léon Grégory met fin à leurs corvées par l’adduction d’eau potable. C’est alors que les deux restaurants, L’Oustal et Le Majorque organisent des expositions de peintures et sculptures : Jean Lafitte, Balbino Giner… participent à la renommée de village des artistes. Castelnou écrit alors ses heures de gloires et jouît d’une sulfureuse réputation. »Ces lieux sont courus par le «gratin» parisien : Sylvie Vartan, Johnny Hallyday Carlos, Jacques Brialy, Brassens, Guy Laroche. Gaston Defferre, Louise de Vilmorin, Catherine Deneuve, Joseph Kessel...» Évoque Henri Mahé. Son livre relate de croustillantes soirées dont il a été témoin privilégié. C’est à cette époque que le village a développé son activité touristique. Encore aujourd’hui, des milliers de touristes arpentent les venelles escarpées. Qui imaginerait que Castelnou ait connu des heures de gloire tant au moyen âge que dans les années sixties ?

«Castelnou et les Aspres» d’Henri Mahé de Boislandelle en vente dans toutes les bonnes librairies. Contact : 06 07 84 70 72 – 04 67 54 11 21 – h.mdb@numericable.fr