Boualem Sansal, l’homme qui déchaîne les passions…

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L’écrivain algérien Boualem Sansal est l’invité du CML mercredi 9 mai à 18h30 au Mémorial de Rivesaltes.

Commencer une carrière d’écrivain à 50 ans et avoir du succès est une gageure. C’est pourtant le pari réussi de Boualem Sansal. Ingénieur polytechnicien et docteur en économie, ce natif de Theniet-El-Had (Algérie) en 1949 végète dans une paisible carrière de haut fonctionnaire au ministère de l’Industrie. Mais, son jardin secret, c’est la littérature. Et c’est dans les longues discussions avec l’écrivain Rachid Mimouni, auteur à succès dans les années 1980, qu’il réussit à échapper à la monotonie ennuyeuse des ronds-de-cuir et à croire, enfin, en son talent.

Ce n’est qu’en 1999 que Boualem Sansal décide de sauter le pas. Comme une bouteille jetée à la mer, il envoie – par la poste – son premier roman : « Le Serment des barbares », à plusieurs éditeurs français. Et c’est l’un des plus réputés à Paris, Gallimard, qui accepte de le publier. Le succès est immédiat. « Le Serment des barbares » est aux portes du Goncourt. Qu’il rate de peu.

Son premier roman, Le serment des barbares, a reçu le prix du premier Roman et le prix Tropiques.

Son livre Poste restante reste encore censuré dans son pays. Boualem Sansal est lauréat du Grand Prix RTL-Lire pour son roman Le Village de l’Allemand
En 2012, il reçoit le prix du Roman arabe pour son livre Rue Darwin. En 2013 l’Académie française lui décerne le grand prix de la Francophonie. En 2015, il reçoit le Grand Prix du roman de l’Académie française pour son livre 2084.

Lanceur d’alerte contre les faux prophètes
À l’occasion de la sortie de son dernier roman 2084, paru chez Gallimard, primé par l’Académie française, Boualem Sansal livre ses réflexions sur les vagues migratoires, qui mettent en lumière les tensions dans les pays de l’Union européenne. Il s’empare de l’Abistan, le sujet de son roman. Ainsi, l’Abistan, cet État totalitaire religieux, ne serait pas qu’un simple cauchemar littéraire, mais une «construction» qui serait déjà, du moins dans certains pays, à l’état de «grand avancement». Il retrouve des similitudes entre l’Algérie de la fin des années 80 et la France d’aujourd’hui : Une montée rapide de l’islamisme, des clivages forts au sein de la société, des pouvoirs qui n’assument pas ou affaiblis par des alliances militaires ou économiques qui les rendent muets. Son livre s’intitule 2084 en référence au 1984 de George Orwell.

Franc-tireur des lettres algériennes, Boualem Sansal est un portraitiste acerbe de l’Algérie et du monde arabo-musulman, un lanceur d’alerte contre les faux prophètes qui s’approprient la terre et la culture des peuples. L’auteur sera l’invité exceptionnel du Mémorial jeudi 9 mai prochain.

Entrée libre et gratuite. Réservation indispensable au 04 68 08 39 70 / info@memorialcamprivesaltes.fr

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