Baixas/ David Tofinos, un précurseur : de l’Australie au pays catalan, la culture du « tea tree » s’invite

Le ,thym en fleur

David, est un jeune exploitant. Son exploitation, sur Baixas et Pézilla-de-la-Rivière, compte 15 hectares avec comme activité principale la vigne. Un hectare 70 en plantes aromatiques et un hectare de figuier. C’est dire que la diversification David sait ce que cela veut dire. Il pense diversifier 30 % de sa surface disponible. Mais aujourd’hui, se rajoute le changement climatique.

David n’est pas de ceux qui se contentent de subir. Il réagit vite, et prend des risques. En agriculture, nous le savons, lorsqu’on sème, on n’est jamais sûr de récolter. C’est la dure loi de la nature ! Il faut oser en permanence et sur toute chose. C’est ce que David a fait. À force de recherches en véritable autodidacte, il est devenu un expert. Respect !

Une première approche avec le thym thujanol

Voilà quelque temps, à la suite d’une mûre réflexion prenant en compte les données économiques et naturelles, David a planté un champ de thym thujanol qui n’est pas celui de nos garrigues. Il est en fait, le plus précieux, le plus rare et le plus recherché en aromathérapie. C’était donc son premier engagement et première expérimentation dans cette diversification, autre que celles que nous pouvons connaître dans notre département. Prenant en compte toutes les mesures et accumulations de contraintes, l’aventure pouvait commencer. Les résultats plus que probants, devaient l’amener à regarder plus loin au regard du changement climatique.

Le champ de thym en hiver

En effet, des plantes peu gourmandes en eau et résistantes aux fortes chaleurs sont nécessaires. Pour donner une orientation autre à l’occupation de l’espace environnemental, son choix, se portait entre autres sur la production de tea tree. C’est une plante venant d’Australie. Elle a retenu son attention pour sa production future. Mais d’autres possibilités sont ouvertes, comme pour le géranium rosat.

Le tea tree adapté au réchauffement climatique

Le tea tree se récolte trois fois par an, en juin, août et septembre. C’est une plante qui demande des températures au-dessus de trente degrés. Si elles sont plus élevées, c’est encore mieux. La première constatation, est qu’il ne faut pas raser la plante pour la cueillette avant l’hiver, car elle craint le gel à partir de moins quatre.

Le tea tree en période de repos végétatif

Ensuite, étant donné que plusieurs tailles sont possibles (buisson, double rang, élancé) une mise en place peut être réalisée pour qu’une protection soit organisée et que les plants puissent se protéger l’un l’autre. Dans le même temps, l’expérimentation doit être faite pour mécaniser au mieux. Il est bon de savoir, que cette plante entre dans la composition des cosmétiques, serums, des dentifrices. Qu’elle est reconnu comme un antibactérien et antifongique dont l’huile essentielle est la plus exportée au monde. Mais voilà ! Si ce produit est cultivé à l’étranger et transformé, il en est autrement sur notre bonne terre de France alors que des territoires se prêtent à sa production. Et nous retrouvons tous les problèmes de contraintes et d’inégalités avec d’autres pays importateurs. Problèmes posés d’ailleurs aujourd’hui par les agriculteurs qui manifestent leur mécontentement.

David et le tea tre prêt à être récolté

Des demandes se font jour.

Elles viennent de laboratoires qui sont d’évidence intéressée par cette démarche nouvelle ouverte par David. Ce dernier, a déjà compris qu’il ne pourra pas faire face tout seul à la demande dans les temps à venir. Pensant à ses amis de la profession, il est persuadé, que dès à présent, une porte est ouverte pour d’autres idées de diversification. Aujourd’hui, le réchauffement climatique permet de planter ce qu’il y a dix ans était impossible. Une porte ouverte par un jeune professionnel au courage plein la musette, à la volonté bien trempée, possédant l’amour de notre terre du Roussillon.

Tout doit être mis en œuvre pour l’aider.

Pour joindre David : 07 70 74 44 31.

Joseph Jourda