Ansignan : un aqueduc pour cinq artistes

Avant les prises de paroles, les élus se rassemblent. Au premier plan, Pierre Estève et Jean Sol, sénateur.


Il n’y avait qu’à dénombrer les élus présents, pour comprendre que cette journée autour de l’aqueduc, pour aider à sa préservation, pour des siècles et des siècles, était une énorme réussite.Une journée magnifique, sous un soleil éclatant, comme pour souhaiter la bienvenue à toutes celles et ceux qui croient à l’association de notre patrimoine, de l’art, de la culture, pour aller vers demain.
Venus des villages du Fenouillèdes par dizaines, mais aussi de Perpignan, de Prades, les habitants de ce coin du département, à l’instar des élus, n’étaient pas en reste. Ils semblaient heureux de se retrouver dans ce site grandiose trop souvent, trop longtemps ignoré. Il aura suffi de la volonté de bénévoles à l’esprit ouvert sur notre passé, indispensable pour construire notre présent et le futur, pour changer la donne.

L’association « Ansigna’Muse » en haut de l’affiche

S’il existe une association à grandement honorer, c’est bien celle du petit village des Fenouillèdes. Ansignan, proche des centres plus importants, mais finalement loin de tout, pour celui qui ne connaît le département que par des noms évocateurs entendus dans les médias et qui sont sensés faire l’actualité. Voilà notre village devenu le centre d’intérêt départemental, pour une fin de semaine qui aura des prolongements. C’est bien ce que Liliane Cardona, présidente de l’association « Ansigna’Muse », devait préciser dans ses remerciements adressés aux élus, à tous les participants : « Car nous allons continuer à tout faire pour protéger, conserver, réhabiliter, mettre en avant notre patrimoine et donc le travail, la science de nos anciens ». Dans son discours plein d’émotion, Liliane est née sur le site, elle devait aussi remercier les médias apportant une aide précieuse au développement des initiatives. 

Liliane Cardona montre à sa petite fille Inès son lieu de naissance.



Une exposition unique en son genre

Il n’est déjà pas facile de parler de l’œuvre d’un artiste, mais lorsqu’ils sont cinq, la tâche devient compliquée. Ceci d’autant, lorsque ces derniers ont décidé d’investir un site tel que l’aqueduc. La chose semblait difficile pour des yeux de profanes, mais c’était sans compter sans la témérité, l’audace, l’imagination sans borne d’Alyette Bourdanel et de ses amis(es). Manu Luca avec ses bronzes représentant l’oiseau et le cheval, montrant le peuple ibère avec ses Dieux.

Une sculpture sur bronze de manu.

 Dominique Wacquiez et sa chute de Rome, l’inspiration de Coryse Blanc avec ses fresques romaines, ses mosaïques et une évocation sur l’eau. 

Avec son installation, Dominique évoque la chute de Rome
Une évocation de l’eau par Coryse.

Le fleuve Agly, la rivière Dexis, vus au travers de verres du plus bel effet, en ont certainement pâli de jalousie. Alyette, dans ses évocations murales, devait souligner, les millénaires écoulés, l’histoire construite au cours des siècles et des siècles. Nous n’oublierons pas l’accompagnement musical de Roberjean plein de poésie, avec des accents de cette langue morte, sortie de nos pensées, mais pourtant si riche : le latin. Nous dirons simplement, une expérience réussie, à renouveler sur le site, mais peut-être ailleurs aussi, tant notre coin ne manque pas d’endroits propices à un tel foisonnement de créativité.

Manu au premier plan devant une évocation d’Alyette au deuxième plan.


Et que dire de l’exposition des 39 photos du concours réalisées par 13 concurrents. Elle est venue accompagner de la meilleure manière, cette journée, cette réalisation mise sur pied par des bénévoles au grand talent d’organisateurs. Les gagnants du concours sont : 1er et 3e prix, Henri. 2e prix, Lucette.
Et tout cela, ponctué d’effets, par les deux romans écrits de la plus belle écriture par Élodie Gasnié, dont l’espace n’en et pas moins Ansignan et l’aqueduc. 

Les visiteurs s’intéressent aux photos exposées pour le concours



Les élus venus nombreux

Soyons honnêtes. Il est rare de voir un tel déploiement d’élus, de maires, en passant par le Conseiller départemental et madame Éliane Jarycki, Conseillère régionale en charge de la culture, du patrimoine. Si les élections municipales arrivent à grand pas, elles ne sont cependant pas, à placer au rang de celles au niveau national, même si les élections départementales sont pour bientôt finalement. Ceci dit, nous aurons remarqué l’intervention d’Eric Izar, maire d’Ansignan. Il devait se féliciter du dynamisme de ses administrés dans l’association en question. En effet, ces bénévoles, ne comptent pas leur temps pour mettre en place, tout au long de l’année, des manifestations. Elles permettent à la ruralité, à l’arrière-pays, de trouver son souffle régénérateur, pour continuer d’exister de la plus belle manière, avec l’énergie de ceux qui aiment vraiment leur pays.

Un nombreux public est venu visiter l’aqueduc et l’exposition.


Pierre Estève, toujours présent sur son terrain de prédilection et dans les responsabilités qui sont les siennes, ne devait pas manquer de souligner l’importance de telles initiatives.
Madame Éliane Jarycki, quant à elle, devait montrer la nécessité de l’instruction, de la culture, de l’éducation aux multiples choses du passé. En quelque sorte, des mots parlant d’avenir.

Eliane Jarycki, Conseillère régionale, pendant son intervention.


En filigrane, nous avons bien compris que les élus en charge de responsabilités dans leurs communes respectives, pour le Département, la Région, mettraient tout en œuvre pour aider au financement des travaux à entreprendre.
Un dernier mot pour souligner l’accueil réservé aux participants. Et comme cette convivialité se traduit toujours par des agapes, nous dirons que ces dernières étaient placées au plus haut niveau dans la hiérarchie. 

Les agapes, c’est pour bientôt !


Comme quoi, le monde rural ne lésine pas sur les moyens lorsqu’il est question d’amitié, source des plus grandes réalisations, des plus grandes audaces, dans la plus belle ambiance.

Joseph Jourda