Alain Cambillau fait revivre le Soler de la préhistoire au Moyen Age à l’échelle 1/100ème

alain-cambillau-fait-revivre-le-soler-de-la-prehistoire-au-moyen-age-a-lechelle-1100eme

Passionné par le modélisme ferroviaire et l’histoire du Soler, Alain CAMBILLAU, Conseiller Municipal délégué au patrimoine et au territoire, a décidé de mettre à profit ses connaissances et son savoir-faire pour réaliser 2 maquettes de la Ville du Soler, une au temps de la préhistoire et l’autre durant la période du Moyen-âge.

La Rédaction : Que représentent exactement ces reconstitutions miniatures ?
Alain CAMBILLAU : La première maquette met en scène le territoire du Soler il y a 11 000 ans. En effet, plusieurs sites ont été découverts sur notre commune et sont répertoriés aux archives départementales. Certains datent du Néolithique d’autres de l’Âge du fer. Situés au pied de la falaise ou sur le plateau, on y a retrouvé des traces de foyers, des tessons de céramiques ainsi que des restes de pieux qui devaient servir à supporter des habitations sur pilotis. La deuxième maquette dédiée au Moyen Age est la plus spectaculaire car elle montre l’évolution du Soler à cette période. Elle met en évidence la « fortia » qui est la première fortification connue de la ville. On retrouve aussi les grands édifices qui furent bâtis ensuite comme l’église Saint julien et Saint Baselisse mais aussi le « castell » qui correspond au château seigneurial et ses murailles qui protégeaient le vieux village.

LR : Quel ont été les motivations qui vous ont poussé à réaliser ces reconstitutions ?
AC : J’ai 66 ans, je suis Solériens de souche et je souhaite perpétuer l’histoire de mon village. Compte tenu qu’au Soler nous avons perdu beaucoup de notre patrimoine historique, j’ai eu l’idée de créer cette maquette pour transmettre l’histoire du Soler au grand public et en particulier aux jeunes de nos écoles. L’autre raison c’est qu’il y a longtemps que je fabrique des décors pour trains électriques et c’est par conséquent avec beaucoup de plaisir que je me suis lancé dans cette formidable aventure.

alain-cambillau-fait-revivre-le-soler-de-la-prehistoire-au-moyen-age-a-lechelle-1100eme

LR : Pourquoi ne reste-il que si peu de vestiges de ce précieux patrimoine ?
AC : Ce sont les tremblements de terres, au 9ième et au 16ème siècle qui ont provoqué l’effondrement progressif de la falaise et avec elle, les bâtiments qui s’y trouvaient. Aujourd’hui il ne reste que quelques vestiges comme le pan de mur de l’église St Julien Saint et Sainte Baselisse du 12ième siècle. Il y a également quelques tronçons des fondations de l’ancienne « fortia » construite au 9ième siècle. Des traces de l’ancienne tour de guet qui communiquait avec Tautavel et qui se trouvait non loin du donjon de 12ème siècle que nous appelons « Mirabel », situé rue Rosette Blanc. Ce donjon permettait comme le dit son nom, de bien observer toute la plaine mais aussi la rivière d’où arrivaient souvent les invasions.

LR : D’où puisez-vous toute ces connaissances ?
AC : Au départ c’est le livre de Mme Michelle Pernelle sur le Soler et ça m’a donné l’envie d’en savoir plus. J’ai donc lu les écrits de l’Abbé Gibrat et de l’abbé Roudière, du colonel Edouard Taillant, « Mon Village » en 2 tome, de Pierre Ponsich. Ce sont des livres que l’on trouve à la médiathèque Martin Vivès. Il y a évidemment le regretté Raymond Matabosc qui a beaucoup écrit sur le sujet et avec qui j’échangeais souvent. Je suis également allé aux archives départementales consulter de nombreux documents qui m’ont beaucoup aidé mais les informations que l’on y trouve sont postérieures à l’annexion du Roussillon au royaume de France. Tout ce qui est antérieur se trouve à Barcelone, aux archives de la couronne d’Aragon où je souhaiterais me rendre pour approfondir mes connaissances.

LR : Quel matériaux avez-vous utilisé pour fabriquer cette maquette ?
AC : Mis à part l’achat de colle, de verni, ou de matériel spécial comme le carton plume, pour la fabrication j’utilise à 90% des matériaux de récupération. J’ai utilisé des vieux calendriers et du contreplaqué pour les structures et des boites d’œufs que je transforme pour obtenir une pate qui me sert à modeler les reliefs. J’ai aussi tamisé de la terre argileuse et du gravier que j’ai récupéré dans le lit de la Têt pour reproduire les falaises ainsi que les murs en galets du château et de l’église. Pour ce qui est des arbres et de la végétation j’ai utilisé des branches de tin et des plumets de roseaux. Pour ce qui est animaux préhistoriques je les ai chipés dans le coffre à jouet de mes petits-enfants.

LR : S’agit-il de votre première reconstitution historique miniature ?
AC : Non, la première je l’ai faite à l’occasion de la commémoration du centenaire de la guerre de 14/18. Grâce à la collection de soldats de plomb de mon ami Eric JAULENT et à mon temps libre de jeune retraité, j’ai reconstitué une bataille de tranché. Je l’ai fait par devoir de mémoire et pour rendre hommage au 80 Solériens morts ou blessés au Champ d’honneur. Cette maquette est actuellement exposée à la médiathèque. Mes deux nouvelles reproductions devraient être exposées dans le hall d’entrée de l’Hôtel de Ville afin que tout le monde puisse en profiter.

alain-cambillau-fait-revivre-le-soler-de-la-prehistoire-au-moyen-age-a-lechelle-1100eme

alain-cambillau-fait-revivre-le-soler-de-la-prehistoire-au-moyen-age-a-lechelle-1100eme