Agissons : « Le tuyau de la honte et la gestion de l’eau roussillonnaise »

Inscrit dans un tourisme de proximité, le Lac de la Raho vous tend les bras...

Olivier Gandou, membre d’Agissons Pays Catalan, nous communique sous le titre « Le tuyau de la honte et la gestion de l’eau roussillonnaise », avec prière d’insérer :

« Le Conseil Général veut-il gaspiller l’eau roussillonnaise dans le futur golf de Villeneuve de la Raho ? Cette question peut être posée avec l’annonce du projet d’un tuyau à 80 millions d’euros pour amener l’eau de Vinça au lac de la Raho.
Selon la presse, le conseil départemental étudie, actuellement, un projet de raccordement pour « sécuriser » l’approvisionnement du lac de la Raho, pour fournir une partie des 20 millions de mètres cubes d’eau supplémentaires, qui selon lui, devraient être nécessaires annuellement dès 2040 afin de s’adapter, notamment, à l’augmentation de la population des Pyrénées-Orientales.

Dans l’argumentaire on trouve également l’objectif d’irriguer les cultures.
Il y a un double problème ici. Un risque communal avec le golf et un départemental avec la fausse solution du tuyau.
Depuis des années, la commune de Villeneuve défend un projet de golf sur son territoire. Elle défend la création d’emploi et le recyclage de l’eau grise. Les opposants écologistes au projet soulignent que cette eau ne sera pas utilisée car la loi interdit cet usage par temps de vent. Les quelques emplois promis se feraient au détriment d’emplois utiles comme le développement d’une agriculture écologique respectueuse des réserves d’eau et à destination du marché local. Le golf est aussi le cheval de Troie de l’artificialisation des sols. Légalement l’agrément pour construire un golf donnera l’agrément futur, pour des projets immobiliers c’est-à-dire une nouvelle artificialisation des sols.
Par conséquent, le tuyau du Conseil Général serait une aubaine pour le projet de golf et ses conséquences négatives.

S’opposer à ce tuyau dispendieux (80 millions d’euros sans l’édification de l’unité de potabilisation), c’est le refus d’une démarche simpliste et passéiste pour résoudre un problème : mettre un gros tuyau en délaissant une démarche globale de transition écologique et économique.
Bien avant 2040, il sera nécessaire de mettre en place une politique départementale pour gérer l’énorme crise hydrique à venir en Roussillon, en orientant vers des activités écologiques et créatrices d’emplois.

Le mouvement Agissons, alerte depuis des années, sur la question de l’eau et fait des propositions dans ce sens. Il y aura, bientôt, de plus en plus de périodes de sécheresse de plus en plus longues, et couplés avec l’augmentation de la population roussillonnaise, les réserves souterraines roussillonnaises vont s’épuiser. Il y a de vrais défis à relever en termes de gestion de l’eau, avec notamment le changement des pratiques et avec l’affirmation des priorités dans les activités économiques.

Au lieu de construire de nouveaux tuyaux il faudrait aider les communes à limiter les gâchis en remplaçant les nombreux tuyaux roussillonnais percés. En outre, le Conseil Général a un rôle à jouer dans l’utilisation du foncier roussillonnais et peut réduire toutes les formes d’artificialisation des sols (lotissements, les golfs…) notamment sur des terres fertiles et/ou inondables.
Le Conseil Général peut également favoriser une agriculture écologique (alimentation, bio pesticides, bois…) pour une bonne gestion de l’eau. Finalement l’institution départementale peut intervenir également en termes d’insertion et de formation professionnelles dans ces nouvelles activités économiques. Le Conseil Général peut inciter les collégiens à envisager cette orientation ou carrière. »

#AgissonsPaysCatalan