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mercredi 25 juin 2025

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Cette ville sainte de 1300 ans cache la plus ancienne façade sculptée de l’islam

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L’appel du muezzin résonne dans les ruelles pavées tandis que l’odeur de menthe fraîche s’échappe des cafés maures. Je suis à Kairouan, cette 4e ville sainte de l’islam que peu de voyageurs français connaissent vraiment. Pourtant, cette cité millénaire tunisienne cache des trésors qui rivalisent avec les plus grands sites du monde arabo-musulman.

Quand treize siècles d’histoire se racontent dans chaque pierre sculptée

Fondée en 670 par Uqba ibn Nafi, Kairouan n’est pas une destination comme les autres. C’est la plus ancienne base arabo-musulmane du Maghreb, un joyau architectural qui a inspiré jusqu’aux mosquées d’Andalousie. La Grande Mosquée, reconstruite au 9e siècle sous les Aghlabides, impressionne par ses colonnes en marbre et porphyre récupérées d’anciens monuments byzantins.

Mais ce qui m’a le plus marqué, c’est la Mosquée des Trois Portes, construite en 866. Imaginez : c’est la plus ancienne mosquée à façade sculptée de l’islam encore conservée ! Un record mondial que peu connaissent. Comme cette abbaye bourguignonne fut la plus grande église chrétienne du monde pendant 400 ans, Kairouan détient ses propres records architecturaux exceptionnels.

Les Bassins des Aghlabides, ces vastes citernes du 9e siècle couvrant 9 hectares, témoignent d’un savoir-faire hydraulique remarquable. Un ingénieux système qui alimentait toute la ville en eau, preuve que nos ancêtres maîtrisaient déjà les défis de l’aménagement urbain.

Entre tapis sabra et couscous authentique : l’âme kairouanaise dévoilée

Dans les souks de la médina, j’ai rencontré Mahmoud, tisserand de tapis sabra depuis quarante ans. « Chaque tapis raconte une histoire », m’a-t-il confié en arabe, avant de traduire avec un sourire complice. Ces tapis, fabriqués à partir de fibres d’aloès, peuvent coûter de 30€ pour les petites pièces jusqu’à plusieurs centaines d’euros pour les œuvres d’art traditionnelles.

L’ambiance culinaire de Kairouan mérite à elle seule le voyage. Le Festival Maghrébin du Couscous se déroule du 13 au 17 août 2025, transformant la ville en capitale gastronomique. Mais même hors festival, un bon couscous dans un restaurant familial coûte entre 7 et 15€, accompagné de cette hospitalité tunisienne légendaire.

Comme le suggère la découverte d’cette capitale africaine à 1 280 mètres d’altitude cache des trésors que peu de français connaissent, l’Afrique regorge de perles méconnues des voyageurs français.

Carnet d’adresses de l’explorateur : mes coups de cœur testés sur le terrain

La médina classée UNESCO depuis 1988 se visite idéalement le matin, quand la lumière dorée caresse les murs blanchis à la chaux. L’accès est gratuit, contrairement à la Grande Mosquée (3-5€) qui nécessite une tenue respectueuse.

Mon secret d’insider : la Zaouia de Sidi Sahbi, aussi appelée « Mosquée du Barbier », abrite les reliques d’un compagnon du prophète. L’entrée ne coûte que 1-3€ et l’atmosphère spirituelle y est saisissante. À l’instar d’ce prieuré médiéval à 325 mètres d’altitude cache le plus ancien trophée romain au monde, Kairouan recèle de sites spirituels chargés d’histoire.

Pour les photos Instagram parfaites, rendez-vous aux terrasses surplombant la Grande Mosquée au coucher de soleil. Les jeux d’ombres et de lumières sur les coupoles créent une magie visuelle incomparable.

Guide du voyageur malin : budgets réels et astuces d’économies testées

Côté hébergement, comptez 40-70€ la nuit pour un riad traditionnel avec petit-déjeuner, ou 20-45€ pour un Airbnb bien situé. Depuis Tunis, le trajet en louage coûte 10-15€ par personne, soit bien moins qu’une location de voiture.

Mes bonnes adresses gourmandes : les petits restaurants familiaux de la rue Sidi Sahbi proposent des briks à l’œuf à 3-6€ et des tajines délicieux. Pour un repas plus gastronomique, comptez 20-35€ dans les établissements haut de gamme.

Astuce de local : évitez l’été torride et privilégiez le printemps ou l’automne. Les températures sont idéales et les couleurs de la médina sublimées par cette lumière si particulière du Maghreb.

Ce que les guides ne vous disent jamais

Le secret que m’a confié un guide local

Seuls les musulmans peuvent pénétrer dans la Grande Mosquée, mais la visite extérieure offre déjà une expérience architecturale exceptionnelle. Le minaret, visible de loin, guide les voyageurs comme un phare spirituel.

L’erreur de débutant que j’ai faite

Ne pas prévoir assez de temps pour flâner dans les souks. Chaque échoppe raconte une histoire, chaque artisan partage sa passion. Prévoyez au moins une demi-journée rien que pour l’exploration.

Le détail qui change tout selon les habitants

Visitez Kairouan un vendredi : l’ambiance de prière collective transforme littéralement l’atmosphère de la ville. C’est ce jour-là que l’âme spirituelle de la cité se révèle pleinement.

Ma découverte totalement inattendue

Les Bassins des Aghlabides au crépuscule. Peu de touristes s’y rendent à cette heure, pourtant le reflet des derniers rayons sur l’eau crée une poésie visuelle saisissante.

Le conseil que je donne à mes proches

Kairouan se savoure lentement, comme un thé à la menthe. Trois jours permettent d’appréhender l’essentiel, mais une semaine révèle les subtilités de cette ville-sanctuaire qui continue de vivre au rythme de ses traditions millénaires.