Il était 9h30 ce matin de juin quand j’ai poussé la lourde porte en bois du Castillet, ce géant de briques rouges qui veille sur Perpignan depuis 1368. En descendant les marches usées par des siècles de passages, j’ai ressenti cette émotion particulière : celle de fouler un sol chargé d’histoire. La salle des portes basses s’est dévoilée dans la pénombre dorée, révélant ses secrets millénaires que seuls les initiés connaissent vraiment.
Quand les pierres racontent six siècles de défense catalane
Guillaume Gatard, maître d’œuvre de l’Infant Jean d’Aragon, ne se doutait pas en construisant ce bastion qu’il créait l’un des plus beaux témoins de l’architecture militaire catalane. Ces portes basses ne doivent rien au hasard : leur hauteur réduite était une technique défensive redoutable, obligeant les assaillants à se courber sous le feu des défenseurs.
Ce qui fascine dans cette construction, c’est le mélange unique de brique rouge, de marbre blanc de Baixas et de fer du Canigou, le tout assemblé avec ce fameux « túrbol », un ciment si résistant qu’il défie encore le temps. Un savoir-faire qu’on retrouve dans d’autres fortifications régionales, comme ce château royal de Collioure qui explose à la poudre noire en 1659.
Entre flamme sacrée et mystères souterrains : l’âme vivante du Castillet
Dans cette salle aux voûtes imposantes trône la flamme du Canigou, symbole ardent de la catalanité. Chaque 23-24 juin, lors du solstice d’été, cette flamme rallumée transforme le lieu en temple de la mémoire collective. « És la nostra ànima que crema », me confiait récemment Maria, guide passionnée – « c’est notre âme qui brûle ».
Les expositions temporaires de la Casa Pairal enrichissent cette découverte, présentant l’évolution du Roussillon depuis l’époque géologique. Un patrimoine qui dialogue avec d’autres témoins du passé régional, à l’image de cette abbaye du IXe siècle qui cache des secrets que seuls les initiés connaissent.
Carnet d’adresses de l’explorateur : mes coups de cœur autour du Castillet
L’entrée coûte seulement 6 euros – un prix dérisoire pour six siècles d’histoire ! Les horaires d’ouverture varient selon la saison : 10h-18h d’avril à septembre, 10h-17h le reste de l’année, fermé le lundi sauf jours fériés.
Mon conseil d’ami : venez tôt le matin en semaine pour savourer l’authenticité du lieu sans la foule. La visite dure environ 45 à 60 minutes, parfaite avant de découvrir d’autres pépites perpignanaises comme ces ruines de Perpignan qui cachent l’empire Job.
Guide du voyageur malin : astuces pratiques testées sur le terrain
Le parking Saint-Mathieu à 250 mètres reste votre meilleur allié avec ses tarifs modérés. Pour le déjeuner, « La Taverna Catalana » et « Le 128 » régalent les papilles catalanes à moins de 200 mètres. L’application mobile officielle de Perpignan propose un audioguide enrichi, disponible en français et catalan.
L’accessibilité PMR est partiellement assurée avec rampe d’accès et ascenseur partiel, bien que certaines zones restent difficiles d’accès. Le Pass Perpignan Méditerranée Métropole inclut l’entrée avec des réductions sur d’autres sites.
Ce que les guides ne vous disent jamais
Le secret que m’a confié le gardien
Des passages souterrains théoriques relieraient le Castillet à d’autres bâtiments historiques, mais ils restent inaccessibles au public. Ces connexions mystérieuses alimentent les légendes locales depuis des décennies.
Ma découverte totalement inattendue
Depuis le sommet du Castillet, le panorama sur le Canigou offre l’un des plus beaux points de vue de Perpignan, souvent négligé par les visiteurs pressés qui s’arrêtent à la salle basse.
Le détail qui change tout selon les locaux
Les 30 000 visiteurs annuels font du Castillet l’un des sites les plus visités de Perpignan après le Palais des Rois de Majorque. Cette fréquentation modérée garantit une visite sereine et authentique, loin des foules touristiques.
