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mardi 17 juin 2025

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Ce lac de 300 hectares à 671 mètres cache un moulin englouti depuis 1944

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Le silence n’est troublé que par le clapotis léger contre la berge. Face à moi, les 300 hectares du lac de Lavaud-Gelade s’étendent comme un miroir posé sur le plateau de Millevaches, à 671 mètres d’altitude. « Aquí, el temps s’atura » – ici, le temps s’arrête, me souffle Marcel, pêcheur local qui connaît chaque recoin de ce joyau creusois depuis quarante ans. Et il a raison : ce lac artificiel créé entre 1940 et 1944 possède cette magie particulière des lieux préservés qui racontent des histoires.

Quand les eaux du Thaurion ont englouti l’histoire du moulin oublié

Peu de visiteurs le savent, mais sous les eaux paisibles du lac repose le moulin de Lavaud-Gelade, mentionné sur la carte d’État-Major de 1820. Cette construction a disparu lors de la mise en eau du barrage hydroélectrique, rejoignant le destin d’autres sites engloutis comme ce lac de 127 hectares qui cache un village entier englouti depuis 1964. L’orthographe ancienne « Lavaud de Gelée » évoque encore aujourd’hui les registres paroissiaux du XVIIe siècle.

Ce qui fascine, c’est que ce lac alimente son voisin plus célèbre, Vassivière, via un aqueduc souterrain. Une prouesse technique discrète qui fait de Lavaud-Gelade un acteur essentiel du réseau hydroélectrique régional, au même titre que ce lac artificiel à 2 016 mètres d’altitude qui cache l’histoire secrète du train jaune.

Entre landes sauvages et eaux cristallines : un écosystème classé Natura 2000

La magie opère dès les premiers pas sur les 4 kilomètres de berges. Prairies humides, landes à bruyères, forêts de résineux et zones tourbeuses composent un tableau naturel d’une richesse exceptionnelle. Le statut Natura 2000 protège cette biodiversité remarquable, où nichent des espèces rares d’oiseaux migrateurs.

Marcel m’explique que les tourbières cachent des trésors botaniques méconnus. Ces zones humides abritent une faune discrète mais précieuse, rappelant cet étang de 62 hectares qui cache des loutres européennes sur d’autres plateaux préservés de la région.

Carnet d’adresses de l’explorateur : mes coups de cœur entre terre et eau

Pour la pêche, les meilleurs postes se situent côté Saint-Marc-à-Loubaud, où sandres, brochets et perches abondent. L’aube reste le moment magique : brume matinale, premiers rayons dorés, silence absolu. Permis obligatoire, disponible en ligne ou chez les détaillants locaux.

Les amateurs de voile et canoë-kayak apprécieront les conditions idéales : plan d’eau protégé, vents modérés, eaux calmes. Location possible à Royère-de-Vassivière, à quinze minutes en voiture.

Mon spot photo secret ? Le promontoire ouest au coucher du soleil, quand les landes se parent d’or et que les reflets embrasent la surface. Accessible par un sentier discret depuis le parking principal.

Guide du voyageur malin : budgets testés et bonnes adresses authentiques

Côté hébergement, comptez 200 à 500€ pour un week-end famille en gîte rural. Les campings municipaux offrent une alternative économique à partir de 15€/nuit. Réservation conseillée de mai à septembre.

Pour les repas, la ferme-auberge de la Haute-Marche propose une cuisine du terroir à 25€ le menu. Leur agneau de plateau et fromage de chèvre local valent le détour. Ouvert week-ends uniquement hors saison.

L’accès est gratuit avec parking aménagé. Depuis Limoges, comptez 1h15 de route par la D940. Pas de transports publics directs, la voiture reste indispensable.

Ce que les guides ne vous disent jamais

Le secret que m’a confié Marcel, gardien des lieux

Les meilleures frites de sandre se pêchent par vent d’ouest, quand les poissons remontent en surface. « C’est la tramontane locale qui réveille le lac », sourit-il.

L’erreur de débutant que j’ai faite

Arriver un dimanche d’été sans prévoir de pique-nique. Aucun commerce à proximité immédiate, la préparation s’impose.

Ma découverte totalement inattendue

Les orchidées sauvages qui fleurissent en mai-juin dans les prairies humides. Un spectacle botanique insoupçonné sur ce plateau réputé austère.