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vendredi 6 juin 2025

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Ce lac artificiel de 6,1 millions de mètres cubes caché à 70 km de Dijon

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L’eau lisse comme un miroir reflète les collines bourguignonnes en ce matin d’octobre. Je pose mon appareil photo sur la berge du Lac de Pont et respire cette tranquillité qui n’appartient qu’aux lieux préservés. Ici, à 70 km de Dijon, se cache un secret d’ingénierie française que peu connaissent vraiment. Un lac artificiel né d’un défi technique du XIXe siècle, devenu aujourd’hui l’une des pépites naturelles de la Côte-d’Or.

Quand les ingénieurs du Second Empire sculptaient les paysages bourguignons

L’histoire du Lac de Pont débute en 1876 avec une décision ministérielle audacieuse : créer une retenue d’eau pour alimenter le canal de Bourgogne. Les travaux, menés de 1878 à 1882, mobilisent les entreprises Prévost sous la direction des ingénieurs Bazin et Mauris. Mais c’est l’anecdote de Madame veuve Montalembert qui m’amuse le plus : furieuse qu’on exploite le granit de ses terres pour construire le barrage, elle écrit une lettre incendiaire au préfet. Ce dernier lui répond avec un flegme tout administratif, promettant indemnisation. Le chantier continue, et en 1883, naît ce lac artificiel de 6,1 millions de mètres cubes.

Cette prouesse technique rappelle d’autres réalisations françaises remarquables, comme ce lac artificiel de 105 hectares qui cache 8,2 millions de mètres cubes depuis 1836, témoignant de l’ingéniosité hydraulique française du XIXe siècle.

Entre eaux cristallines et biodiversité préservée : l’écrin naturel révélé

Ce qui frappe en premier au Lac de Pont, c’est sa profondeur moyenne de 21 mètres et ses 6 kilomètres de longueur. L’Armançon et plusieurs ruisseaux aux noms poétiques – du Peut Crot, des Pralats, du Larrey – viennent l’alimenter naturellement. Depuis 1981, une station de filtrage transforme ces eaux pures en ressource potable pour 70 communes environnantes.

La faune piscicole est exceptionnelle. Carpes, brochets, sandres et perches prospèrent dans ces eaux régulées. D’ailleurs, les pêcheurs passionnés retrouveront des sensations similaires à ce lac artificiel de 1840 hectares qui cache des carpes record de 30 kilos, preuve que les retenues artificielles offrent souvent les plus belles surprises halieutiques.

Le sentier ornithologique de 12,7 kilomètres, réaménagé en 2018, devient vite addictif. J’y ai croisé des hérons cendrés au petit matin, quand la brume danse encore sur l’eau.

Carnet d’adresses de l’explorateur bourguignon : mes coups de cœur testés

Le secret du Lac de Pont réside dans sa base de loisirs ouverte de mai à septembre. Location de kayaks et paddle-boards pour 10 à 15 euros l’heure, plage surveillée en juillet-août de 11h à 19h. Le stationnement gratuit près de la base nautique (GPS : 47.4841, 4.3919) facilite l’accès.

Pour les familles, comptez 40 à 60 euros pour une journée complète avec location de matériel et pique-nique. Les couples s’en sortent pour 30 à 50 euros, et un voyageur solo peut profiter pleinement des lieux avec 20 à 35 euros.

Mon conseil d’ami local : privilégiez les matinées en semaine ou les fins d’après-midi hors juillet-août. La lumière dorée sur les collines environnantes offre des cadrages photographiques saisissants.

Guide du voyageur malin : astuces d’insider et bonnes adresses validées

L’hébergement au camping proche de la base reste économique et pratique. Pour plus de confort, Semur-en-Auxois à 4 kilomètres propose hôtels et chambres d’hôtes dans un cadre médiéval authentique.

Côté transport, l’A38 puis D954 depuis Dijon demeure l’option la plus directe pour 1h15 de route. Le restaurant de la base propose une restauration simple mais correcte, idéale après une randonnée.

Ne manquez pas les villages environnants : Flavigny-sur-Ozerain, Montbard, Alise-Sainte-Reine complètent parfaitement la découverte. Pour les amateurs d’authenticité montagnarde, ce village de 146 habitants perché à 563 mètres sur un éperon rocheux illustre ces merveilles rurales françaises à préserver.

Ce que les guides ne vous disent jamais

Le secret que m’a confié le gardien de la base

Les plus beaux levers de soleil se vivent depuis la pointe nord du lac, accessible par un petit sentier forestier démarrant derrière le parking principal.

L’erreur de débutant que j’ai faite

Arriver un dimanche d’août à 14h : impossible de se garer ! Préférez les arrivées matinales ou les journées de semaine pour profiter sereinement.

Ma découverte totalement inattendue

La plaque commémorative gravée sur le barrage raconte toute l’épopée de construction. Un petit détour historique émouvant que j’aurais raté sans curiosité.

Le conseil que je donne à mes proches

Emportez des jumelles pour l’observation ornithologique et prévoyez un pique-nique : les spots de détente au bord de l’eau sont nombreux et gratuits. Com diuen els catalans : « El millor tresor és el temps compartit » – le plus beau trésor, c’est le temps partagé.