Le brouillard matinal se dissipe lentement sur les eaux émeraude du lac de Retournemer. À 776 mètres d’altitude, ce joyau vosgien révèle ses secrets à qui sait prendre le temps de l’écouter. Comme me l’a confié Marcel, un ancien berger de la vallée : « Aquí, les pierres parlent encore » – ici, les pierres parlent encore. Et croyez-moi, elles ont des histoires à raconter.
Quand les légendes vosgiennes dansent avec la géologie glaciaire
Ce petit lac de 5,5 hectares porte en lui l’empreinte de la dernière glaciation, celle de Würm, qui sculpta ces montagnes il y a plus de 10 000 ans. Mais au-delà de cette origine scientifique, les Vosgiens tissent depuis des siècles des récits autour de la mystérieuse Roche du Diable.
La légende raconte que le diable convoitait une roche de grès rose pour son palais infernal. Sa tentative de vol provoqua la colère divine, et la pierre tomba dans les eaux cristallines du lac. Aujourd’hui encore, par temps clair, on peut apercevoir cette masse sombre reposant à 11,5 mètres de profondeur maximum.
Cette richesse légendaire fait écho à d’autres sites vosgiens remarquables, comme cette forêt de 7820 hectares qui cache des mines où se cachaient les résistants en 1944, témoignant de la profondeur historique de ces montagnes.
Entre traditions vivantes et innovations ludiques : l’âme vosgienne se réinvente
Depuis avril 2025, l’office de tourisme propose « La malédiction du lac émeraude », un jeu de piste familial à 18€ qui transforme la balade classique en aventure interactive. Fini le simple tour du lac en 45 minutes, place à l’exploration guidée par les énigmes.
La cascade de Notre Dame des Neiges, nichée hors du sentier principal, reste mon coup de cœur secret. Cette petite merveille, gardée par une statue de la Vierge, offre un spectacle sonore enchanteur, surtout après les pluies printanières. L’eau claire dévale les rochers moussus dans un murmure apaisant qui rivalise avec les plus belles musiques.
Ces découvertes rappellent la richesse des territoires montagnards français, à l’image de ce village de 766 habitants où des ruisseaux traversent les rues pavées, prouvant que l’eau reste l’âme de nos paysages.
Carnet d’adresses de l’explorateur : mes coups de cœur testés sur le terrain
Le parking gratuit du 127 Chemin de Retournemer constitue votre point de départ idéal. Attention, il est petit et se remplit vite les week-ends ensoleillés. Mon conseil d’ami : arrivez avant 9h pour profiter de la tranquillité absolue.
Pour les photographes, trois spots m’ont particulièrement marqué : les reflets matinaux côté est, la vue panoramique sur le Haut de Saint-Jacques depuis la rive sud, et bien sûr, la cascade secrète accessible par un sentier discret marqué d’un petit cairn.
Les familles apprécieront le caractère sécurisé du tour complet, même si les poussettes sont interdites en raison du terrain irrégulier. Une règle d’or : emportez toujours des vêtements imperméables, le climat vosgien change plus vite qu’un humeur de tramontane.
Guide du voyageur malin : budgets et bonnes adresses de Xonrupt-Longemer
Pour l’hébergement, Xonrupt-Longemer propose des campings familiaux avec sanitaires récents, parfaits pour un séjour nature sans renoncer au confort. Comptez entre 15 et 25€ pour un repas dans les restaurants traditionnels du centre-ville, où la truite locale et le munster fermier règnent en maîtres.
Le marché du samedi matin regorge de produits authentiques : confitures de myrtilles, miels de montagne et fromages affinés par des producteurs passionnés. Ne repartez pas sans goûter la tarte aux myrtilles de la boulangerie Schneider, une institution locale depuis trois générations.
Cette authenticité montagnarde se retrouve dans d’autres destinations, comme ce village savoyard de 976 habitants à 747 mètres qui cache des mines médiévales secrètes, illustrant la richesse patrimoniale de nos montagnes.
Ce que les guides ne vous disent jamais
Le secret que m’a confié Émilie, guide locale
Les vestiges de la chapelle Saint-Laurent des Graviers, sur la rive ouest, passent inaperçus mais témoignent d’un passé religieux méconnu. Quelques pierres affleurent encore, visibles uniquement en période de basses eaux.
L’erreur de débutant que j’ai faite pour que vous l’évitiez
Ne tentez pas le tour du lac en baskets par temps humide. J’ai appris à mes dépens que les rochers moussus deviennent des patinoires naturelles. Investissez dans de vraies chaussures de randonnée.
Ma découverte totalement inattendue
En automne, le lac révèle une palette de couleurs flamboyantes qui rivalise avec l’été indien québécois. Les hêtres pourpres se reflètent dans l’eau calme, créant un kaléidoscope naturel époustouflant.