Rémy Deslauriers, peintre de la lumière et du partage expose au Yucca

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Rémy Deslauriers est un peintre discret. Il expose peu alors qu’il est totalement investi dans la création et la peinture. L’exposition proposée se tiendra du 30 décembre au 27 janvier 2019 et est visible du mardi au dimanche de 9h30 à 15 h, Vendredi & samedi de 18 h à 22 h.

Originaire de Blois, il a passé 20 ans à Rabat au Maroc
Par son professeur Alerini à l’école des Beaux-Arts de Rabat, il découvre Nicolas de Staël, peintre qui a traversé comme une météorite le début du 20° siècle (Il est mort à 41 ans) mais qui, comme telle, a laissé une trace lumineuse dans cet univers. Après la révolution d’octobre 1917, la famille de Staël quitte la Russie et s’exile en Pologne, puis en Belgique, ce qui permettra à Nicolas d’être baigné par les grands peintres belges et flamants. De par son origine russe, il a intégré et synthétisé les formes d’expression nordique et byzantine. Comme beaucoup d’hommes du Nord, la lumière l’attire et il voyage en Provence, en Catalogne, en Andalousie et au Maroc, en Italie. Son travail sur la couleur, clarifie le débat figuratif/abstrait. La couleur est volume, elle participe à la construction de l’œuvre. Elle oscille entre les brumes du Nord et la vivacité des icônes orthodoxes.

Revenons à Rémy Deslauriers. Un jour, à Rabat, son carton plein de réalisations, il décide de traverser la Méditerranée et la France pour se présenter à un concours d’entrée à l’École des Arts Décoratifs de Strasbourg. C’est à la fois, un choc et une découverte. Choc de ne plus avoir l’Atlantique et les bateaux en ligne d’horizon, le soleil de l’Afrique du nord, mais aussi révélation d’un autre monde, de liberté d’expression, de richesse culturelle, d’architecture, de rencontres et donc d’influences.

A partir de ce moment, il entre en art comme on entre en religion, de manière totale, sans autre objectif que de se consacrer à la création picturale par la peinture et le dessin.
Le parcours de Nicolas de Staël presente tant de similitudes de situations, d’influences, d’affinités que l’on peut comprendre qu’il soit l’artiste le plus influent de Rémy Deslauriers.
La couleur a la même fonction, non de colorer, mais de bâtir, de structurer l’œuvre. Nous retrouvons l’agencement d’aplats chromatiques se conjuguant en une sorte de figuration abstraite. Autre influence, l’aspect grumeleux donné par le couteau.
Il a réalisé des œuvres imposantes, des fresques de 13 mètres dans la gare-cathédrale de Limoges, ainsi qu’à la cité administrative d’Angoulème.

Il y a 20 ans, Rémy Deslauriers et son épouse ont créé l’atelier Médiane qui depuis, chaque année, initie une centaine de postulants à la création artistique: peinture, dessin, sculpture, d’après modèles vivants. Humaniste, il partage un savoir-faire, sa pédagogie se veut être le « révélateur » de la sensibilité de chacun. Il suscite, il guide, mais n’impose rien, si ce n’est un élément essentiel : « la vie est trop courte pour l’encombrer de choses tristes et grises ». Donc couleurs et lumières sont les éléments les plus essentiels de son influence comme de son propre travail.
Apprécions d’autant plus cette exposition qu’elle est rare et qu’il ne nous est pas souvent donné l’occasion de pouvoir apprécier ces créations simples et profondes à la fois.

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