« Nous n’avons pas mis les pompiers dehors », s’insurge le maire de Collioure

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Jacques Manya, maire de Collioure, nous communique, au sujet de l’implantation d’un Centre de Secours Intercommunal de Sapeurs-Pompiers sur Port-Vendres, avec prière d’insérer :

« J’apprends comme tout un chacun que le Conseil d’Administration du SDIS, par la voix de sa Présidente, a validé l’implantation d’un Centre de Secours Intercommunal de Sapeurs-Pompiers sur l’emplacement de l’ancienne gendarmerie de Port-Vendres.

Pour la forme, j’aurais aimé, en tant que Maire de Collioure, que la nouvelle me fût annoncée par courrier particulier. On s’habitue à tout, pas au mépris.

Il n’en demeure pas moins qu’il s’agit là d’une excellente nouvelle. Elle mérite cependant un certain nombre de précisions.

En effet, le regroupement des Centres de Secours de Collioure et Port-Vendres est acté par le Conseil Départemental depuis le début des années 2000. En 2007, une décision avait été prise d’une installation d’un Centre de Secours mutualisé au lieu-dit « Coma Sadulle », en bordure de route, face à l’entrée de la « Résidence des Roches Bleues ». Ce projet, outre qu’il nécessitait la maîtrise foncière des communes, imposait des travaux préparatoires de terrain à hauteur de 890 000 € (chiffrés en 2007). Par ailleurs, une telle construction se faisait au mépris manifeste de la « Loi Littoral » et du respect de la coupure verte entre les communes de Collioure et Port-Vendres.

Convaincus de l’infaisabilité du projet pour des raisons techniques, administratives et financières, nous avons proposé dès décembre 2014, avec mon Collègue et ami le Maire de Port-Vendres, la désignation d’un autre site pour l’implantation du Centre de Secours regroupé.

C’est tout d’abord le site de Cap Dourat à Collioure, en bordure immédiate de la RD 914, qui a été proposé. Il nous a été objecté par le SDIS, d’une part des contraintes financières de fonctionnement liées à la nécessité d’organiser une permanence H24 des personnels et d’autre part la non pertinence du lieu, eu égard au projet intercurrent du déplacement prévu du Centre de Secours d’Argeles/Mer sur la route de St André (à 5 km à vol d’oiseau).

Lors d’une réunion tenue dans les locaux du Conseil Départemental le 18 mars 2016, j’ai demandé d’une part, que soit définitivement acté l’abandon du projet de « Coma Sadulle » et d’autre part, que soit proposée dans les meilleurs délais, une étude comparative (pertinence de positionnement, investissement, fonctionnement) de deux sites potentiels : Cap Dourat versus « Ancienne Caserne de Gendarmerie de Port-Vendres » (vide depuis la construction de la nouvelle unité aux Tamarins).

Depuis le mois d’avril 2016, malgré quatre courriers de rappel adressés à Mme la Présidente, il ne m’a été fourni aucun élément de raisonnement jusqu’à la publication de l’Indépendant évoquée plus haut.

Par ailleurs, au sujet de la libération des locaux du Centre de Secours de Sapeurs-Pompiers de Collioure, je tiens à ce qu’il soit précisé que depuis novembre 2014 et la création d’un commandement unique par la désignation d’un officier professionnel, nous avons proposé de pouvoir continuer à héberger un contingent de Sapeurs-Pompiers sur la commune de Collioure, au moins pour la période estivale.

C’est à la suite de la décision du SDIS de regrouper l’ensemble des personnels et pour toute l’année sur le site de Port-Vendres, que nous avons négocié très calmement, l’opportunité de récupérer les locaux de Collioure, pour les reconvertir en poste de Police Municipale à la mesure des besoins de la commune.

Nous n’avons donc pas mis les pompiers dehors, comme tendraient à le faire croire les propos de Mme la Présidente.

Il reste que ce sujet d’intérêt général doit absolument éviter la moindre « crispation idéologique ». La situation des personnels de Sapeurs-Pompiers de Collioure et Port-Vendres est des plus préoccupantes. En effet, au-delà des locaux inadaptés voire insalubres dans lesquels ils travaillent, c’est la motivation des personnels et l’attractivité de la fonction qui sont en jeu et par la même, le recrutement de nouveaux volontaires.

Avec un minimum de respect et de courtoisie, loin des querelles partisanes, je suis convaincu que nous pouvons arriver tous ensemble, à faire en sorte que les missions essentielles des sapeurs-pompiers, puissent s’exercer sur tout notre territoire départemental, dans des conditions d’efficacité, de sécurité et d’équité au service de toutes les populations.

Alors, puisque le calendrier m’en laisse encore l’opportunité, c’est le vœu que j’exprime pour 2017. »