Maison des Arts du Barcarès : exposition de Cynthia Evers et Philippe Kesseler

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Les artistes qui étaient en résidence au Barcarès en février dernier reviennent à la Maison des Arts exposer le fruit de leur travail ainsi que d’autres œuvres, du 19 octobre au 16 novembre 2018.

C’est avec plaisir que la ville du Barcarès accueillera de nouveau ces deux artistes qui expriment chacun à leur manière une belle sensibilité au travers de leur art.

Nous retrouverons dans les tableaux de Cynthia Evers, « peintre de l’état d’âme », un nouveau regard sur le couple, le rapport au temps, sur la façon de traiter la féminité : « Ma » femme , elle est simple, d’âge incertain, mais déjà mature. Alors je tourne autour d’elle, je saisis des instants, espérant peut-être par la multiplicité pouvoir accéder à son intériorité. Ne pas tenter trop en dire tant que je n’en sais pas plus, en espérant pas à pas avancer…Je me rends de plus en plus compte que c’est ma peinture qui me dit ce que j’ai envie d’exprimer. C’est elle qui est mon maître, je ne suis que l’outil, les mains. Ces mains qui sont omniprésentes dans mon travail. Elles sont les portraits de nos vies, nos chemins ; leur attitude « dit », « trahit », le profond de l’être auquel elles appartiennent. Elles donnent et elles prennent. Elles sont liens aussi entre les êtres. Elles me soutiennent, sont complices dans ma recherche de l’état d’âme. »

Pour sa part, Philippe Kesseler, sculpteur et peintre, exposera un travail autour de l’intitulé « Enduits et pigments ». Comme l’explique Michel Ducobu, « Sous ce titre se présentent les œuvres peintes de Kesseler. Peintes ? Plutôt gravées, grattées, creusées dans l’écorce de l’enduit, comme autant de cicatrices sombres, brûlées qui témoignent d’un âpre combat avec la matière. Univers très intérieur où veillent les crevasses, les stries, les éclairs de suie qui rappellent le feu de la surface. Peintre ou sculpteur, ou les deux dès qu’il y a recherche de signes ou de symboles, ou même de figures animales ou humaines, de bateaux ivres ou d’insectes scrutateurs, l’artiste travaille dans l’obscur des couches qu’il éclaire patiemment d’aurores rauques, de passages de géométries migratrices en route vers des horizons de trêve. »

A découvrir à la Maison des Arts du 19 octobre au 16 novembre. Vernissage en présence des artistes le 19 octobre à 18h30. Entrée libre.
Place de la République, au Barcarès, sortie 10 de la voie rapide, RD 83.

Cynthia Evers
« Lorsque l’on me demande de définir mon travail artistique en quelques mots, j’explique que je suis peintre de l’état d’âme.

Que je m’inscris dans un désir de réflexion sur la place du sentiment humain dans un monde guidé par des valeurs extrêmement matérielles. Avec un focus sur la place de la femme, car quoique tant d’entre nous aspirent à plus d’égalité, de paix, d’amour, de partage de par le monde, nous ne sommes pas encore capables de vivre la si simple égalité entre les hommes et les femmes.

Que je n’éprouve aucune envie de choquer pour exprimer : l’homme d’aujourd’hui étant déjà choqué de toute part par les réalités, je veux plutôt apaiser. Je tente d’émouvoir, de susciter une réflexion par le biais de l’émotion, l’harmonie, tout en touchant à cette thématique de nos solitudes, nos peurs, au travers du personnage de la femme, puisque c’est elle que je connais le moins mal…

En avançant dans mon espace vie j’ai pensé que doucement je comprendrais mieux qui est l’être humain…
Mais je me rends compte que ce n’est pas de cela qu’il s’agit…

Bien sûr je comprends bien mieux qu’avant les émotions, les ressentis, les joies, plaisirs, tristesses ou chagrins…. c’est le lien qui me fuit, le pourquoi de tous ces états, de toutes ces différences, bien ou mal-être, contorsions des sentiments, des âmes… c’est aussi un sentiment d’inutilité à comprendre, parce que cela n’apporte qu’un mieux-être si éphémère…

Il y a mes questionnements, il y en a tellement d’autres….
Œuvres sur le thème de la femme vue par des hommes.
Idéalisée, déifiée, désir… ou misogynie… écartelée, rejetée, avilie…
Œuvres sur le thème de la femme vue par des femmes.

Femme qui se déstructure pour tenter se reconstruire, femme qui se fait sirène pour laver son passé dans l’eau, femme qui distorsionne son image pour la fuir….

Poèmes ou textes aussi…
Toutes ces visions me touchent, aucune n’est la mienne…

« Ma » femme , elle est simple, d’âge incertain, mais déjà mature.

Alors je tourne autour d’elle, je saisis des instants, espérant peut-être par la multiplicité pouvoir accéder à son intériorité. Ne pas tenter trop en dire tant que je n’en sais pas plus, en espérant pas à pas avancer…Je me rends de plus en plus compte que c’est ma peinture qui me dit ce que j’ai envie d’exprimer. C’est elle qui est mon maître, je ne suis que l’outil, les mains.

Ces mains qui sont omniprésentes dans mon travail. Elles sont portraits de nos vies, nos chemins, leur attitude « dit », « trahit », le profond de l’être auquel elles appartiennent. Elles donnent et elles prennent. Elles sont liens aussi entre les êtres. Elles me soutiennent, sont complices dans ma recherche de l’état d’âme. »

ENDUITS ET PIGMENTS
« Sous ce titre se présentent les œuvres peintes de Kesseler. Peintes ? Plutôt gravées, grattées, creusées dans l’écorce de l’enduit, comme autant de cicatrices sombres, brûlées qui témoignent d’un âpre combat avec la matière. Univers très intérieur où veillent les crevasses, les stries, les éclairs de suie qui rappellent le feu de la surface. Peintre ou sculpteur, ou les deux dès qu’il y a recherche de signes ou de symboles, ou même de figures animales ou humaines, de bateaux ivres ou d’insectes scrutateurs, l’artiste travaille dans l’obscur des couches qu’il éclaire patiemment d’aurores rauques, de passages de géométries migratrices en route vers des horizons de trêve. C’est l’œuvre ici du labeur, de l’entêtement à atteindre, à signaler, à écrire quelques textes de cendres sur le vide, le nu du monde. Et l’habiter ainsi de toutes ses mains animées de vie et de sens. Une croix parfois strie, balafre le champ des encres, retourne l’ensemencement patient des pigments. Est-ce pour nier le superficiel de la lecture et encourager le regard à être ouvert ou voyant ? »
Michel Ducobu

« Travail de la matière et imaginaire soulignent ici l’idée d’ambiguïté de chacune des formes abstraites réalisées au départ de fer rouillé, ciment, chaux et pigments. Tandis que ses personnages fantastiques et irréels racontent à l’infini des histoires à qui veut bien les entendre. »
Nathalie Boutiau

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