La maison Quinta ferme définitivement ses portes

la-maison-quinta-ferme-definitivement-ses-portes

Elle a commencé sa carrière en 1972 en vendant un panier décliné en plusieurs tailles sur des étagères et quelques objets déco dans le petit magasin Clafoutie de la rue Mably, à Perpignan, puis Place de la Loge, toujours à Perpignan. Début mars, contre toute-attente, Françoise Quinta a annoncé qu’elle baissait le rideau. Définitivement.

Le Journal Catalan : que vous a apporté votre « métier » ?

Françoise Quinta : « J’ai toujours aimé chaque aspect de mon métier… Les 42 km par jour à arpenter les salons parisiens et internationaux pour chercher l’objet rare qui déclenchera l’émotion et l’étonnement (et qui se faufilera parmi les 78000 références). Les mises en scène que je voulais poétiques et décalées, et qui changeaient tous les mois. Mes chères vitrines de Noël. Combien de nuit ai-je passé à dormir sur un canapé dans la boutique tant que je n’avais pas trouvé le fil de lumière qui amène au rêve et à la poésie.Prendre le bonheur en plein cœur pendant les listes de mariage de mes clientes et amies et puis de leurs enfants !

J’ai aimé aussi mettre en avant les produits régionaux, l’identité catalane et les artistes dessinant chaque année notre incontournable calendrier. Mes rendez-vous avec mes clients et amies fidèles depuis le début avec qui j’ai partagé tant de choses. Tellement de personnes sont passées dans la boutique… Je les remercie individuellement. La fidélité de mes fournisseurs et entreprises qui m’ont permis de faire évoluer Maison Quinta m’a été précieuse.

Enfin et surtout un grand MERCI à toute mon équipe qui m’a toujours suivie dans mes certitudes et dans mes doutes ».

Le Journal Catalan : on vous sent fortement émue ?

Françoise Quinta
: « Comment ne pas l’être ?… Je n’oublierai pas tous ces contacts, toutes ces relations, les solides amitiés qui se sont établies, avec les gens d’ici, des voisins du centre-ville, mais également avec des personnes parfois venues de loin, et même de très loin, illustres inconnus, personnalités célèbres, ou anonymes, tous Passionnés. Le magasin, au fil du temps, n’était pas qu’une simple boutique, c’était devenu une sorte d’escapade initiatique destinée aux amoureux d’objets, de couleurs, où chacun venait s’imprégner, respirer le Pays Catalan… Je sais maintenant que tous ces gens-là vont me manquer ».

Le Journal Catalan
: un regret, des regrets, dans tout ça ?

Françoise Quinta
: « Pour tout cela, j’aurais bien aimé transmettre… Je suis heureuse d’avoir participé depuis tant d’année au dynamisme du centre-ville tout comme mon mari a été à l’initiative d’un des premiers magasins à avoir ouvert en périphérie, preuve que les deux ne sont pas incompatibles…Après quarante-cinq années de travail et de constance j’ai le sentiment du devoir accompli et je crois que je peux le poser ce panier de mes débuts.

Et pour reprendre la belle image du colibri de Pierre Rabhi : J’ai fait ma part ».