Joel Favreau, quelques notes avec Brassens…

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Joël Favreau vient d’écrire le livre qui retrace sa carrière, derrière le maître Brassens et bien d’autres. Un superbe ouvrage chez L’Archipel que l’auteur présente le 8 juin à 18h à l’hôtel Pams.

Le CML et l’association Les Copains de Brassens invitent à Perpignan Joël Favreau dont le livre « Quelques notes avec Brassens » Editions de l’Archipel, permet de se replonger dans l’univers Brassens mais sans aucun tape à l’œil, sans la moindre vision malsaine pour celui qui se contente, humainement parlant de retranscrire la joie de jouer avec ce personnage pas du tout « Gorille » dans la vraie vie. Une sorte d’accord parfait qui a régné sur les deux virtuoses du manche. Tout est sain dans cet ouvrage qui sonne comme une douce mélodie avec toutefois cet humour ciselé d’un Favreau très joueur et qui sait jongler aussi bien avec les mots qu’avec les notes. Un homme de passions et d’exigences

A la lecture de Quelques notes avec Brassens on comprend mieux la démarche artistique de Joel Favreau mais surtout d’homme. Auteur-compositeur-interprète, il a accompagné les plus grands à savoir Higelin, Moustaki, Duteil… et a réalisé « Ils chantent Brassens » avec Cabrel, Souchon, Renaud, Le Forestier… sans oublier sa propre carrière dont un travail pédagogique dans les écoles.

On retrouve toute cette vie qui défile sur l’arrière et l’avant-scène. Seul Joël ne se met pas en scène. Il raconte comme on pourrait le faire lors d’une veillée avec un feu de bois et une guitare.

Ce livre est sublime d’élégance. Joël s’affirme car il n’a jamais voulu ressembler ni à Brassens ni à personne. Il n’a jamais fait semblant. Ce livre est pur car c’est avant tout un homme de passions et d’exigences, fidèle en amitié, fidèle à sa parole. Un être secret et maintenant même plus secret-défense du tout par le biais de cet ouvrage qui sonne clairement les trompettes de la renommée.

Mais, bien au-delà des anecdotes, de l’humour, des détails techniques, des souvenirs émouvants, on découvre Brassens sous un angle rarement abordé. La chance pour un jeune artiste de rencontrer et de travailler avec un tel personnage est un privilège que Joël Favreau reconnaît avec une grande honnêteté. Jamais Brassens n’aurait accepté l’idée qu’il fut un maître. Pourtant il espérait, disait-il, que les gens, après l’avoir écouté, soient « un petit peu meilleurs ». Toute la subtilité du livre de Joel Favreau est là. Brassens ne donne pas de leçons. Il dégage plutôt une sorte de lumière qui permet d’éclairer les gens et les situations, de faire apparaître autre chose que l’évidence à qui veut bien s’en approcher. Et Joel Favreau nous raconte sa quête depuis l’enfance de cet éclairage de la vie et comment Brassens a contribué, par petites touches, à le faire avancer, à trouver son chemin. Pas de vantardises, pas d’idolâtrie, pas de petits profits sous la statue du Commandeur.

Ce n’est pas le genre. Joel Favreau, narrateur, ne se donne pas le meilleur rôle. Il se défend d’être un proche et ne revendique même pas l’amitié ; une intimité de travail seulement semble-t-il dire modestement. Pourtant, par les attitudes, les attentions, les petites phrases qu’il a reçues de Brassens et aussi de quelques autres « maîtres », il est devenu lui-même plus lumineux. Ce n’est pas lui qui le dit bien sûr, mais on le sent à travers ses lignes. Son livre plein de vie, agrémenté d’un cahier de photo rares et émouvantes, ne manque ni de lucidité ni du sourire bienveillant qui donne un certain charme à l’intelligence.