Jacques Cresta, député PS, vice-président de région, est intervenu en direction de Laurent Fabius, Ministre des affaires étrangères, afin de lui demander d’instituer une journée nationale d’hommage aux Républicains Espagnols.
Cette journée d’hommage permettrait de se souvenir et commémorer l’exil de l’Espagne républicaine qui a vu un demi-million d’enfants, de femmes et d’hommes passés les Pyrénées au cours d’un hiver particulièrement rigoureux afin de fuir la dictature Franquiste. Ces derniers vont jouer un rôle non négligeable dans la Seconde Guerre mondiale en étant nombreux à rejoindre la Résistance française, les maquis et les Forces françaises libres. Ils furent les premiers, sous le commandement du Général Leclerc, à libérer Paris, puis Strasbourg avant d’atteindre le Nid d’Aigle. Entre 1940 et mai 1945, 12 000 républicains espagnols seront déportés vers les camps de concentration ou de travail n’ayant pas le statut de prisonniers de guerre. Le département des Pyrénées-Orientales a une histoire forte avec cette période, tant au travers des communes qui ont accueilli sur leurs plages les camps de la honte, comme ceux du Barcarès et d’Argelès, mais également le camp de Rivesaltes qui accueilli entre autres des républicains espagnols, comme par la suite des juifs, des tsiganes puis des harkis et qui est dénommé comme le Drancy de la zone libre, mais également notre territoire garde les traces de la solidarité qui s’est nouée entre ces deux peuples de part et d’autre des Pyrénées tant au travers de la « Maternité d’Elne» que du Centro Espagnol de Perpignan. Ainsi en pays catalan, les Républicains espagnols sont ancrés dans l’histoire de notre territoire et constituent avec leurs descendants une communauté très ouverte et active de plusieurs milliers de personnes. Aussi au vu des valeurs communes qui animaient les combattants de la Seconde République espagnole dans leur action aux côtés des Français pendant la Seconde Guerre mondiale et au rôle que joua la République dans l’internement de nombreux républicains, pour toutes ces raisons il serait nécessaire que la République donne une reconnaissance officielle à ces hommes, ces femmes, ces enfants qui passèrent les Pyrénées pour venir se réfugier en France et s’éloigner de la barbarie franquiste.