Faire vivre l’agriculture paysanne sur notre territoire : la Fondation Raoul Follereau répond présent !

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Changer de vie et devenir son propre patron sont parfois les seules solutions au chômage. Dans la difficulté, nombreux sont ceux qui se lancent dans l’aventure. René Rovira, lui, a sauté le pas, il y a 12 ans. Quand il se retrouve au chômage, ce Pyrénéen, alors âgé de 39 ans, prend très vite la décision de retourner à son premier amour, la terre ! Mais lancer une exploitation maraîchère bio dans un petit village et en vivre, cela ne se fait pas en un jour. Combatif, il parvient malgré les coups du sort à pérenniser progressivement son activité et même à la développer. Dans son aventure, il est notamment soutenu par la Fondation Raoul Follereau, qui, au travers de son programme « Emploi Ruralité », l’accompagne financièrement, mais aussi humainement, via ses partenaires locaux comme l’Airdie dans ce cas.

Un attachement à la terre profondément enraciné
L’histoire de René Rovira est d’abord celle du courage, de la conviction et de la solidarité. À 51 ans et diplômé d’un BEP en horticulture, cet homme a déjà vécu plusieurs vies : ouvrier agricole, puis photographe et enfin responsable adjoint d’une agence de location de voitures. Lorsqu’il se trouve au chômage René Rovira décide de s’acheter une petite surface de 2 000 m2 pour se convertir au maraîchage biologique. C’est en 2005 que René Rovira commencera à exploiter réellement cette parcelle. Les premières productions sont alors vendues aux voisins, puis sur les marchés alentours, mais restent insuffisantes pour le faire vivre, lui, sa femme et leurs 3 enfants.

Progressivement et à l’aide de micro-crédits, principalement contractés auprès de l’organisme de financement solidaire l’Airdie, l’activité se développe à mesure que l’exploitation s’agrandit. Toutefois, deux accidents de la vie viennent freiner ses ambitions. En 2008, tout d’abord, la jambe de René Rovira est gravement blessée par son motoculteur, ce qui le contraint à rester éloigné des champs pendant 8 mois. Puis, l’année suivante, c’est au tour de sa femme d’être victime d’une rupture d’anévrisme, suivie d’un long coma puis d’une rééducation longue et pénible.

La Fondation Raoul Follereau et l’Airdie : des soutiens précieux
Malgré ces difficultés, René Rovira s’accroche. L’idée de cultiver un verger bio fait progressivement son chemin. Il se retrouve alors confronté à une difficulté bien connue des petits entrepreneurs : la nécessité de trouver des financements pour soutenir son développement. D’autant que l’investissement est conséquent, puisqu’il doit contracter un prêt de 25 000 € auprès du Crédit Agricole.

« Il est difficile pour une petite exploitation comme la nôtre de se présenter devant une banque. Je suis passé deux fois en commission, malgré l’ancienneté de mon activité. Si le crédit a finalement été accordé, c’est uniquement parce que l’Airdie a accepté de se porter caution pour moi à hauteur de 50% », s’agace René Rovira.

Toutefois, la somme reste insuffisante pour faire aboutir son projet. Tony Guerin (Airdie Pyrénées-Orientales) l’oriente alors vers le programme « Emploi Ruralité » de la Fondation Raoul Follereau, dont l’organisme est partenaire. Celui-ci a pour objectif de favoriser le retour à l’emploi des personnes en situation de précarité dans la France rurale, en soutenant les porteurs de projets tels que lui.

Une première subvention de 5 000 € lui est ainsi accordée par la Fondation, qui servira à acheter les arbres fruitiers. Elle sera suivie, quelques années plus tard, d’une seconde de 2 000 €, lui permettant de réparer son groupe électrogène, nécessaire à l’irrigation de ses parcelles.

« La Fondation m’a permis de concrétiser mon verger. Aujourd’hui encore, elle est derrière moi et je sais que je peux compter sur elle, comme ce fut le cas lorsque mon groupe électrogène m’a lâché. Et elle n’est pas là uniquement pour le financement. Odile Level en charge de la ruralité à la Fondation Raoul Follereau est venue me rendre visite à l’exploitation. Aux côtés de l’Airdie, elle suit mon activité », apprécie René Rovira.

Et si c’était à refaire ?
Aujourd’hui, René Rovira parvient à vivre et à faire vivre sa famille de sa production. En 2008, la création d’une AMAP (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne) par des étudiants de Perpignan a été une vraie bouffée d’oxygène pour lui. Elle compte aujourd’hui environ 70 adhérents, à qui René Rovira revend l’intégralité de ses cultures. Au-delà de la sécurité financière que cela lui apporte, ce modèle de distribution solidaire correspond à ses engagements et lui a permis de rompre avec son isolement.

« Lorsque l’on est un petit exploitant terrien comme je le suis, on se retrouve souvent très seul. En me joignant à l’AMAP, je crée du lien social, je parle de mes produits directement avec les consommateurs, j’échange avec eux et avec d’autres producteurs. C’est très enrichissant », estime René Rovira.

Quant à se demander s’il a fait le bon choix il y a 12 ans, la réponse est claire : « J’ai toujours senti que ma place était près de la terre et des animaux. Ce n’est pas tous les jours facile, mais je me sens bien soutenu, à tous les niveaux. Aujourd’hui, je veux transmettre ma passion pour mon métier et pour le bio qui, avant d’être un choix économique, est un choix de conviction. »

A propos de la Fondation Raoul Follereau : www.raoul-follereau.org
Organisme caritatif privé, reconnue d’utilité publique, la Fondation Raoul Follereau poursuit le combat de son fondateur : « Bâtir un monde sans lèpres », en mettant en œuvre son message de charité qui témoigne d’un sens profond de la dignité de la personne humaine et d’un attachement particulier à toutes ses dimensions (physique, sociale, culturelle et morale). En plaçant l’homme, sans distinction d’origine ou de religion, au cœur de ses projets et en privilégiant les actions en profondeur visant à soigner, éduquer, former et réinsérer, la Fondation lutte contre toute forme d’exclusion causée par la lèpre, la pauvreté ou l’ignorance. Elle œuvre à la mobilisation d’une véritable communauté de générosité qui associe donateurs, partenaires et bénévoles pour un monde plus juste et plus humain.

La Fondation Raoul Follereau agit et intervient partout en France en faveur de la ruralité et de l’emploi. Par exemple, dans les Pyrénées-Orientales, elle a soutenu 25 projets sur ces 4 dernières années, soit 13 femmes, 10 hommes et 2 couples avec enfants. Parmi les secteurs d’activité concernés : l’élevage/l’agriculture, le bâtiment et l’artisanat.

« Un homme, même seul au départ, s’il donne chaque jour son coup de pioche dans la même direction, […] les yeux fixés sur une unique étoile, s’il donne chaque jour son coup de pioche, même si le terrain est de roc ou d’argile, il finit toujours par ouvrir un chemin… » Raoul Follereau

Retrouvez toutes les informations sur la ruralité et l’emploi à la Fondation Raoul Follereau : https://www.raoul-follereau.org/index.php/actions/favoriser-la-reinsertion-par-l-emploi-en-france/nos-objectifs

À propos de l’Airdie : www.airdie.org
Depuis 23 ans l’Airdie met la finance au service des personnes, de l’emploi et des territoires. Créée en 1994, cette organisation propose un accompagnement de projets de création d’entreprise par des experts financiers, la mobilisation de financements solidaires innovants pour viabiliser ces projets, l’accès aux circuits bancaires et financiers. Impliquée auprès des chômeurs, créateurs d’entreprise et entrepreneurs solidaires, l’Airdie souhaite leur donner les mêmes chances d’accéder aux financements que les entreprises ordinaires. Au cœur de la chaîne de la création d’activité, son impact sur les territoires est démultiplié, grâce à la mobilisation d’un réseau d’acteurs, qu’ils soient institutionnels, bancaires, accompagnateurs de la création d’entreprise, bénévoles… Depuis sa création, l’Airdie a financé et accompagné plus de 10 000 entrepreneurs (créateurs ou entreprises solidaires et associations), mis à leur disposition 108 millions d’euros de crédits directs et permis de créer ou consolider près de 20 000 emplois et autant de services maintenus pour les populations de votre territoire. L’Airdie est le représentant en région de France Active.

Le programme « Emploi Ruralité » de la Fondation Raoul Follereau en 2016 170 demandes 75 projets financés Moyenne des aides : 4 000 € 60% des entreprises soutenues par la Fondation ont franchi avec succès le cap des 5 années d’existence (contre une moyenne nationale de 53%) .