Exposition Cédric Fournier et Charles Dalant à l’Hôtel Quality

Charles DALANT, plasticien, sculpteur, philosophe

Pour cette neuvième exposition de REGARTS66 à l’hôtel Quality Centre del Mon de Perpignan, nous retrouvons peintre et sculpteur.
Cédric Fournier, peintre, graphiste, dessinateur est allé chercher bien loin, ce qu’il n’avait pas ici !

Nourri, parce que cela lui plaisait, de culture japonaise depuis l’enfance, Dorothée, les dessins animés « made in Japan » et enfin les chefs d’œuvres de Kurosawa et Kitano, il a, très tôt, eu envie de voir tout cela de plus près. D’approcher et tenter de comprendre ces codes, ce mixage intime entre traditions et modernité, cette culture si différente et attirante à la fois.

Cédric FOURNIER, peintre, graphiste, dessinateur

A la sortie du métro de Shibuya, quartier de Tokyo, véritable mecque de la mode, ce sont tous les sens qui sont sollicités: bruits de la foule, des voitures, des vélomoteurs, des piétons dans les pas-sages surchargés, images des enseignes à perte de vue horizontale comme verticale, odeurs des stands de fast food local, les takoyaki et autres fritures, mouvement perpétuel d’un monde en marche. Tout cela, en vrai, dépasse tout ce que l’on peut imaginer, c’est exaltant, « énoorme » comme dirait Fabrice Lucchini. Tellement fort qu’on peut pas résister à l’envie de saisir, de fixer sur pellicule, écran numérique ou toile et de transmettre.

S’il était cinéaste, Cédric Fournier ferait un plan-séquence qui pourrait durer 3 heures. Pas évident, donc il choisit l’image par image. Au fil de ses promenades qui n’ont d’autre but que d’en voir le maximum, il capte, fige, un angle, une perspective, un mouvement, ce qui le séduit et le déroute en même temps et traduit dans des œuvres, dans le style et la couleur qui lui semblent les plus adéquats.

Le rouge, pour sa bivalence: amour et danger, honneur et sang. Rouge de l’émotion, de la colère, de la puissance, rouge du drapeau, et des temples ou des tori.
Quelle autre couleur pour exprimer les contradictions évidentes que présente l’Empire du Soleil le-vant: modernité et spiritualité, gratte-ciels et temples, traditions et haute technologie, kimonos et smartphones, pression sociale ou entrepreneuriale et zen ?

Je t’aime, moi non plus. Attirance et refus, autant de situations qui peuvent paraître incompati-bles, alors même que le Japon les vit au quotidien. Ou on fuit, ou on tombe amoureux de cette vie trépidante, si riche d’enseignements de tous genres qui tendent à répondre à la question: com-ment fait-on pour gérer cela et vivre dans un monde aussi complexe ?

A chacun de nous de trouver la réponse, en partie au travers des images de Cédric.

Charles DALANT, plasticien, sculpteur, philosophe

Charles Dalant, plasticien, sculpteur, philosophe. Une combinaison complexe, inattendue, hasar-deuse, pour qui cherche à l’appréhender. Le philosophe dira de l’artiste qu’il emprunte des che-mins qui ne mènent nulle part, ou plutôt peu fréquentés, comme ceux d’une forêt, encore recou-verts de feuilles dans lesquels aucune trace de passage ne guide. En allemand on parlera de « Holzwege », qui a aussi le sens d’impasse, sauf pour l’initié, pour qui il constitue un raccourci, pour passer des rigueurs de l’art à l’imprévisible des émotions.

Une œuvre d’art est une rencontre désintéressée mais intéressante, gratuite mais enrichissante, inattendue mais espérée et comme l’a si bien dit Jean Cocteau : inutile mais indispensable. Charles Dalant est un créateur fantasque, qui se joue non avec, mais de tout type de matériau, sa créativité fuse de tous bords, il détourne les fonctions et usages, se laissant porter aussi bien par une pierre que par un fragment d’outil, grâce auxquels en les associant, en ajoutant l’élément manquant, il crée un bestiaire inattendu, fantastique, comme ses agaves devenus dragons ou sa roue dentée mutée en oiseau. Quand il se consacre au corps, essentiellement féminin, il l’extrait d’une masse qui pourrait être le magma originel, associant la matière brute et la résultante élabo-rée. Non satisfait, il tranche aussi les corps avec des voiles de verre, révélant ainsi ses doutes sur la finalité, ses rebondissements, ses lassitudes et ses trouvailles inattendues.Son atelier est la traduction de sa quête polymorphe, sa recherche de soi, avec ses convictions et ses doutes, ses certitudes et ses hésitations, qui sont tout autant les nôtres. Delacroix a raison quand il dit : « C’est toi qu’il faut regarder, non autour de toi ».