Estagel / Élections départementales 2015 : « Un rêve en eau trouble !», par Joseph Jourda

C’est parti. Le premier tract est arrivé dans nos boîtes aux lettres. C’est celui de la « Majorité départementale ». Au fait, c’est quoi la majorité départementale ? Mettons ­nous à la place d’un Breton ou autre qui arrive en pays catalan. Pour lui, cette appellation doit être assez irrationnelle, cachant « à tous les coups », une position pas claire. Nous sommes de cet avis.Une chose assez gênante, est la photo du « binôme ».

L’homme devant, la femme derrière. Pour la femme, c’est effectivement vexant comme nous le dis une ménagère, Elle a même ajouté : « Ce n’est pas moi qui distribuerais ce papier. Moi, je fonctionne avec la dignité et l’amour­ propre ». Quant aux appartenances politiques, ne les cherchons pas. Elles sont inexistantes, cachées, disparues, envolées.

Il est à noter que le tract n’a pas été distribué dans toutes les boîtes. Avant de commencer la campagne les forces seraient ­elles épuisées ?

Un autre aspect tout aussi désobligeant. Le lendemain de la distribution de ce tract, paraissait dans le journal local, un article sur le contournement du village qui serait pour bientôt. Les marchants auront été sensibles au fait qu’ici, comme l’écrit le journaliste, on ne parle pas de « déviation » mais de « contournement » pour ne pas froisser les commerçants. C’est l’histoire du poisson blanc ou du poisson bleue. C’est tout de même un poisson.

Triste méthode. Nous espérons qu’il n’y a pas eu de programmation pour essayer de gagner quelques voix du côté des riverains de la 117 traversant Estagel grâce à une résonance plus ou moins officielle alors que le maire de notre commune avoue : « Cela n’avance pas assez vite ( le contournement ou ­déviation ) ». C’est le moins que nous puissions dire.

Pour revenir à notre marmite, dans une déclaration du Front de Gauche du 17 décembre 2014, nous avons souligné que cette formation s ‘adressait en vue des élections départementales « à tous les partenaires potentiels de la gauche et de l’écologie qui refusent la politique du gouvernement ».

Alors, de quel côté de la barrière se situe cet attelage dans la vallée de l’Agly ? A droite, à gauche, avec le gouvernement d’en bas sans celui du haut ? Est ce ­que l’orientation politique est de combattre la droite et son extrême en même temps que la politique d’austérité du gouvernement ? Nous n’en saurons pas plus.

Cela devient compliqué pour ceux qui suivent l’actualité. Nous pensons aux autres dont ce n’est pas le cas, par manque de temps, par désintérêt, par dégoût aussi. Beaucoup vont rester à la maison, c’est l’évidence. Une particularité est à souligner pour ces élections. Dans notre département, nous comptions trente et un cantons donc trente et un élus. Aujourd’hui, nous ne compterons plus que dix ­sept cantons, mais nous aurons trente ­quatre élus. Comprenne qui pourras !

Nous arrivons maintenant, à toute la série de oui dont l’écrit de la majorité départementale est porteur. Évidemment, nous avons tout de suite pensé aux « béni-oui­oui » qui manient si bien la langue de bois et emplissent les couloirs, les allées du pouvoir. Nous n’en commenterons qu’un seul. Celui où il est question de l’agriculture. « Oui, le département a élaboré une politique de soutien à la viticulture et à l’agriculture qu’il faut poursuivre et améliorer ». Fin de citation.

Pour notre part, c’est non et nous avons envie de dire : arrêtez de vous en occuper, arrêtez le massacre. Nous ne pouvons pas continuer à fabriquer un désert agricole. Pour ce qui nous concerne, c’est ­à ­dire la haute vallée de l’Agly, dans les années 70-­80, les six caves aujourd’hui réunies à Estagel, produisaient environ 180 000 hectos de vin. Aujourd’hui, cette production est passée à 30 000 hectos dans le meilleur des cas.

Devons ­nous encore aller dans ce sens ou nous tourner résolument vers une autre politique ?

Dans un article publié dans Ouillade le 8/02/2014 nous avons fait des propositions entre autres sur l’installation de jeunes. Nous continuons de penser que dans des moments durs comme nous les vivons, l’argent doit aller à la production, à l’humain.

Par exemple : les 300 000 euros utilisés pour construire le cadran solaire dont nous ne saurons jamais s’il indique l’heure neuve ou vieille, auraient pu être employés à installer neuf jeunes avec un SMIC pendant deux ans.Ces installations auraient généré quarante-­cinq emplois.

L’arrosage sur Cabanac ­Cases de Pene arrive à sa finalité pour une somme d’un million d’euros. Très bien ! Mais de la plaine d’Estagel­Latour, ou l’arrosage est installé on en fait quoi ?

Nous souhaiterions que les adjoints PCF d’Estagel, en même temps vignerons, s ‘expriment sur ces données et surtout qu’ils nous précisent s’ils sont d’accord ou pas pour améliorer encore cette mauvaise politique de disparition de notre première et seule économie.

Nous sommes persuadés que lorsque l’on revendique le titre de citoyen, il faut savoir dire non. Si l’on ne sait pas, on apprend, on consulte, on réfléchit, on assume.

Encore une chose. Nous adressant à monsieur le maire de Maury, nous voudrions lui demander comment compte ­t-­il gérer en cas d’élection, les deux situations : président de la Communauté de Commune Agly­ Fenouillèdes, et les communes qui sont dans l’Agglo Perpignan­ Méditerranée.

De notre point de vue, bonjour les dégâts. Décidément, c’est un mauvais cru qui s’annonce. Pour le moins, du mauvais vin deconsommation courante. Autrement dit, une « piquette ».