Attention Facebook ! Il suffit de quelques minutes pour créer un compte sur les réseaux sociaux, de quelques secondes pour y poster un message, une photo ou une vidéo… et guère plus de temps pour mettre sa vie en l’air, perdre son boulot, créer une vive polémique, passer pour un méchant, devenir un paria, etc.-etc.
Certes, aujourd’hui, les réseaux sociaux font partie de notre quotidien, mais bien qu’utilisé massivement Internet n’est pas maîtrisé par la plupart des utilisateurs qui, bien souvent, sans prendre le temps de la réflexion, et par un manque flagrant de vigilance, twittent plus vite que leur ombre !
C’est au niveau de l’image que les dégâts sont le plus considérable dans bien des cas…
Ainsi, Fabrice Villard, imprudent responsable départemental de l’UDI’66, qui figure en troisième position sur la liste d’union LR (pour Les Républicains)/ UDI, conduite par le maire de Canet-en-Roussillon (Bernard Dupont/ LR) et qui tout récemment (c’était début octobre 2015) a posté sur son Facebook une photo où on le voit afficher une belle complicité avec Jean-François Fons, tête de liste FN (pour Front National)/ Rassemblement Bleu Marine… On croyait que l’UDI, depuis Paris en tout cas, était allergique au FN… Doit-on imaginer qu’il s’agit-là d’un premier pas vers une fusion au second tour des prochaines élections régionales, pour emporter la future grande région Languedoc-Roussillon & Midi-Pyrénées ? Bizarre-bizarre… Que faut-il en penser ?
D’autant que le 8 novembre dernier, à peine un mois plus tard, c’est Jean-Louis Aliet, sympathique ancien candidat reconnu de la droite républicaine (alors l’UDF) aux municipales sur Cabestany, puis à d’autres échéances électorales sur Perpignan – personnalité atypique et estimée dans le microcosme perpignanais – qui s’affichait tout sourire sur Facebook aux côtés de Mohammed Bellebou, conseiller municipal FN et conseiller communautaire de la Ville de Perpignan…
Evidemment, qu’en période électorale cela fait désordre. Cela nous interpelle. Ces rapprochement d’étiquettes – Qui disent pourtant s’opposer lors des rendez-vous électoraux – semblent constituer un sport national (ou un jeu ?) en vogue, localement, à Perpignan. De tels comportements, à l’évidence, jettent un certain doute dans l’électorat, et n’est pas sans brouiller les esprits, avec derrière de fâcheuses conséquences et influences au niveau des valeurs et du sérieux des convictions. Même si ces comportements, en l’occurrence, relèvent de la sphère privée sur Facebook : on le voit, il y a toujours une tierce personne – un « ami » – pour en assurer le « service après-vente » (lire ici une diffusion à plus grande échelle sur les réseaux sociaux).
Ces gens-là (pas forcément ceux qui sont sur la photo, mais ils y contribuent par leur geste), quoi qu’ils en pensent, et quoi qu’on en dise, érigent le tango en système électoral : un pas en avant, deux pas en arrière, un pas sur le côté, arabesque, et on recommence. Et l’on (re)joue à qui perd-gagne. Comment cela peut-il se terminer ? Bien ou mal ? Et d’abord bien ou mal pour qui ?
A ce jeu-là des arcanes et des interactions de la « politicomania locale », le FN a un temps d’avance : il occupe le « fossé » sans vergogne et l’exploite habilement. D’autant plus que de tous nos candidats à ces élections régionales, le député européen et vice-président du Front National, Louis Aliot, est sans aucun doute celui qui manie le mieux – et de loin ! – les réseaux sociaux.
Attention à ne pas y perdre son latin (ou son catalan si vous préférez) !