Les élections cantonales 2015 auront bien lieu en mars prochain

Hermeline Malherbe présidente du Conseil Général des Pyrénées-Orientales

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La Majorité départementale devrait logiquement basculer de gauche à droite… avec un FN en embuscade.

C’est donc officiel : le chef du gouvernement, Manuel Valls, l’a annoncé mi-septembre, les prochaines élections cantonales et régionales seront finalement séparées : les premières auront lieu au mois de mars, les secondes en décembre 2015.

Dans le cadre de la réforme territoriale engagée au niveau des départements, pour ce qui concerne les Pyrénées-Orientales les trente-et-un cantons actuels disparaitront pour laisser la place à dix-sept : Têt-Pyrénées Catalanes, Canigou, Vallée de l’Agly, Têt-Ribéral, Côte Vermeille, Albères-Vallespir, Aspres, Côte Sableuse, Côte Salanquaise, Perpignan II, Plaine Illibéris, Ribéral, Perpignan I, Perpignan III, Perpignan VI, Perpignan IV et Perpignan V.

On notera donc au passage que la ville de Perpignan perdra de son influence sur le futur échiquier politique départemental, qu’elle pèsera moins en tout cas puisqu’elle passera de 9 cantons à… 6.

Nouvelle carte départementale en main, tous – ou presque – parmi les fins limiers de la politique locale s’accordent à admettre que la Majorité départementale devrait en mars 2015 basculer de gauche à droite…

Selon eux, la Gauche PS-PCF-PRG-EELV pourrait être laminée – ils n’y vont pas dans le propos avec le dos de la cuillère – puisque les 6 cantons perpignanais passeraient l’arme à droite (c’est d’autant plus vrai que l’on apprend que le maire-conseiller général historique de Cabestany, Jean Vila (PCF), ne se représenterait pas), ainsi que, toujours d’après ces pronostiqueurs, cette même Gauche roussillonnaise perdrait des bastions traditionnels comme les cantons de la Côte Vermeille, du Ribéral et de la Vallée de l’Agly.

La Gauche des P-O – sans désormais Christian Bourquin… – serait cependant sûre et certaine de conserver les cantons des Aspres (Merci l’indéboulonnable et inusable René Olive), d’Albères-Vallespir et du Canigou (où l’on annonce la secrétaire d’Etat Ségolène Neuville en tandem avec le maire d’Amélie-les-Bains/ Palalda et conseiller général sortant, Alexandre Reynal).

Maigres lots de consolation, si l’on peut s’exprimer ainsi, à moins de six mois maintenant des prochaines élections cantonales.

D’autant qu’une lutte fratricide des plus inquiétantes s’annonce au Nord-Est, pour la succession à Pierre Estève – réélu sans interruption depuis le 30 septembre 1973 dans le canton de Saint-Paul-de-Fenouillet (futur canton « Vallée de l’Agly »), puisque Jean-Jacques Lopez, conseiller général sortant sur feu le canton de Rivesaltes, Divers-Gauche toujours exclu du PS et qui n’a pas demandé sa réintégration, devrait voir fleurir face à lui la candidature du maire socialiste de Maury (Charles Chivilo) qui réclame l’organisation de « primaires » à l’intérieur de la fédération catalane du PS, tout en faisant remarquer qu’effectivement le maire de Salses-le-Château (Jean-Jacques Lopez) n’est plus membre du PS…

Jaja (Jean-Jacques Lopez) pourra cependant compter sur le soutien de Toussainte Calabrèze, conseillère générale sortante (Perpignan IX/ Bas-Vernet)… Alors que l’entourage de celle-ci le rend toujours responsable de son échec aux élections législatives de 2012. Vous suivez ?

Mais dans les P-O la Gauche pourra toujours compter avec une Droite souvent qualifiée « comme étant la plus bête de France », et ce dans la mesure où des divisions internes à l’UMP se font déjà jour. Par exemple, Bruno Delmas, fidèle de l’ancien ministre Besson et plus sarkoziste que Sarko, promet de positionner des candidats de droite dans tous les cantons de Perpignan, avec l’efficace complicité sur le terrain du MoDEM et du CdC (Convergence Démocratique de Catalogne du fougueux Jordi Vera), si l’UMP’66 décidait de l’ignorer dans son casting pour les futures cantonales. En cette fin de saison estivale, Bruno Delmas a porté ses menaces dans toutes les rédactions locales, presse écrite et audiovisuelle, où il bénéficie d’un très étonnant capital de sympathie ; les journalistes voyant en lui un expert très affûté de l’analyse politique départementale.

A cela, il faut également (r)ajouter le poids du FN, avec un Louis Aliot compagnon de Marine Le Pen et vice-président national du FN’66, désormais député européen et toujours scotché à son score des dernières élections municipales sur Perpignan (+ de 45% !) sur lesquelles il surfe encore et toujours avec un indéniable talent.

En mars 2015, le FN’66 pourrait au final dans les P-O jouer au faiseur de roi (ou de reine), si d’aventure il venait à rafler la mise électorale sur les cantons remodelés de Perpignan 1 et Perpignan IV, voire sur celui de la Côte Sableuse ou de la Côte Salanquaise, ce qui selon les dires de certains qui font autorité en la matière ne serait pas impossible.

Mais, d’ici cette échéance électorale annoncée, nous aurons plusieurs fois l’occasion d’ajuster les pronostics des uns avec les analyses des autres.