Jeudi 10 septembre, 18h, à L’Atelier d’urbanisme, 45 rue Rabelais à Perpignan, Georges Wursteisen, Architecte, animera une conférence-débat sur le thème « la destruction du patrimoine culturel en temps de guerre, et les médias ».
A L’Atelier d’urbanisme de Perpignan on considère qu’une ville pour ses habitants, ce ne sont pas que des bâtiments et des rues, mais qu’elle a une âme qui se perpétue au fil des générations pendant des siècles.
Depuis Mars 2015 une coalition dirigée par L’Arabie Saoudite bombarde le Yémen qui possède lui aussi un patrimoine architectural exceptionnel. Très peu d’images rendent compte dans les Medias de l’ampleur des destructions. Georges Wursteisen, architecte, membre de l’ATELIER, qui eut une mission d’étude en 1988 et 91 présentera quelques exemples représentatifs de l’héritage architectural du YEMEN à l’époque
Les raisons de cette thématique
Les sujets les plus fréquents dans les expos de VISA sont des reportages sur les victimes de toutes les catastrophes possibles, qu’elles soient d’origine humaine ou naturelle; leur choix répond à une curiosité du public qui recherche une information plus détaillée sur les lieux et les conditions dans lesquelles survivent les victimes. Les émotions qu’elles inspirent chez les visiteurs sont une forme d’empathie constituée de pitié, sympathie et de compassion. Plus rarement se manifeste l’envie de les soutenir par des actions de solidarité concrète, ou l’expression d’une révolte contre la passivité, l’absence de soutien efficace de la part des autorités concernées et qui en sont parfois responsables. Les effets collatéraux de ces désastres notamment destruction d’ouvrages d’art, de villages ou de quartiers résidentiels, sont souvent également largement traités.
Il n’en est pas de même des destructions concernant le patrimoine historique et culturel, lieux de culte, monuments ou édifices religieux, bâtiments historiques, habitat traditionnel, etc… Comme si ce qui ne concerne pas exclusivement la vie quotidienne et les besoins élémentaires immédiats d’une population sinistrée c’était sans importance. Sans doute, l’écho donné au cours de récents conflits à des destructions volontaires pour motifs idéologiques et religieux largement médiatisés, de monuments dont la valeur culturelle est reconnue partout, tendrait à démontrer le contraire. Mais ce type de méfait est à la fois trop nouveau et exceptionnel pour contredire l’assertion précédente.
En témoigne le cas des bombardements qui se poursuivent au Yémen depuis Mars dernier. Dans ce pays de montagne, isolé et rude où du fait de son PIB, le plus faible de la péninsule, de l’emprise du mode de vie traditionnel et que la modernisation ne s’y est manifestée que de façon très discrète, s’est conservé un patrimoine architectural d’une homogénéité et d’une richesse exceptionnelle où se perpétue un mode de vie qui a disparu ailleurs depuis plusieurs siècles. Cependant, aucuns grands Medias ne diffusent d’image ou de reportage sur la déconstruction brutale de ce monde en cours.
Or tout en reconnaissant lors d’un conflit armé la priorité à donner aux intérêts et besoins vitaux et immédiats des populations, l’on ne devrait pas oublier que la culture d’un peuple, c’est la manifestation de son histoire et l’attestation de son identité sur des siècles, en tant que communauté solidaire spécifique et un trésor commun pour les générations futures.
La destruction de témoignages irremplaçables du patrimoine culturel de l’humanité ne constitue t’elle pas une forme de génocide culturel? Les Medias ne pourraient-ils apporter leur contribution pour stigmatiser ce type de violence et y sensibiliser les belligérants eux même?
L’Atelier d’urbanisme ?
Une association loi 1901 regroupant des passionnés d’architecture et d’urbanisme, tous bénévoles. L’Atelier d’urbanisme a pour vocation de mieux cibler les interventions sur le cadre de vie et l’urbanisme, mais également de mieux les faire comprendre.
Dès sa création (1993), L’Atelier s’est lancé avec passion dans l’inventaire de tous les besoins et insatisfactions relevés dans les quartiers.
Des plus petites améliorations aux plus grandes réalisations d’aujourd’hui, nombreux sont les projets passés par L’Atelier d’urbanisme.
L’association a pour objet l’observation, l’analyse, l’information, le débat sur la politique de la ville, le développement durable, l’aménagement des quartiers, les projets urbains, ainsi que toute action tendant à l’amélioration du cadre de vie et de l’urbanisme.