Collioure : Rencontre avec Esaïe Dahmane, ce lycéen cérétan insuffle une belle énergie à sa génération

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L’autre vendredi, à Salses-le-Château, lors de l’inauguration du Mémorial du Camp de Rivesaltes, il était aux côtés (ou à côté, selon où on se place…), du Premier ministre, Manuel VALLS, puis de la belle Najat VALLAUD-BELKACEM, la ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche… De quoi faire pâlir de jalousie les très nombreux journalistes qui, ce jour-là, n’ont pas eu la même accessibilité au chef du gouvernement et à ses ministres présents.

On l’a retrouvé dans les couloirs du Sénat, de l’Assemblée Nationale, tout sourire posant pour un selfie avec Pierre AYLAGAS, maire socialiste d’Argelès-sur-Mer et député de « sa » circonscription (la 4ème des P-O).

On l’a vu sur les écrans de France 3 Sud, récemment encore. Et encore… Où il était invité à Montpellier, sur le plateau de France 3 Languedoc-Roussillon, afin de parler de son engagement militant en tant que lycéen et pour les lycéens.

On l’a entendu sur les ondes de France Bleu Roussillon…

Mais qui est-il ?

Esaïe DAHMANE, 16 ans et des poussières, est originaire de Collioure où il vit – on peut le croiser en terrasse du Café Sola, aux côtés du patron du bar, Laurent PUIGSARBE, en train de suivre sur écrans géants un match de foot du Barça, ou de l’USAP en rugby – est élève au lycée de Céret-en-Vallespir… Il est conseiller régional des jeunes représentant les lycéens du Languedoc-Roussillon.

Mais il n’est pas « Que ça » ! Esaïe DAHMANE est également engagé pour son territoire, car il est président d’une association de quartier et de la Junior association des jeunes colliourencs… Enfin, et on ne sait pas tout !, il fait aussi partie d’une dizaine d’associations.

C’est d’ailleurs cet investissement associatif qui constitue le socle de ses passions : militer, encore et encore, encore et toujours, passionnément, aller jusqu’au bout de l’histoire, pour vivre hors des sentiers battus, pour le plaisir de rencontrer, voire d’être courtisé. Il est totalement et absolument décomplexé, prêt du haut de ses 16 ans à affronter tous les débats de société, quitte à faire grincer des dents les notables les plus aguerris.

Esaïe adore écouter la variété française (les années 80 surtout), lire les polars de Gildas GIRODEAU (un écrivain colliourenc), suivre la petite histoire locale (et la grande histoire départementale), agiter ses papilles dans la cuisine catalane, il s’intéresse aux artistes BERNARDI et DALI, et part volontiers se ressourcer dans la forêt de la Massane, au coeur des Albères, ou à l’ermitage de Consolation, sur les hauteurs de ce qu’il dit être « le plus beau village du monde » : Collioure, évidemment ! D’ailleurs, à propos justement de Collioure, il est très fier de son grand père, Irénée, 89 ans, ancien garde-champêtre de… Collioure ! Il en parle certes fièrement, presque victorieusement, comme s’il sagissait de mettre en scène un moment fantastique de sa vie pour le ravissement d’un spectateur embusqué. Il rend hommage avec émotion à ce glorieux aîné. Vous verrez, un jour, jonglant entre fiction et réalité, il lui consacrera un roman fascinant ! Quand Esaïe parle de sa famille, c’est toute une palette de sentiments qu’il esquisse. Ses proches le lui rendent merveilleusement bien, ravis et heureux de le voir évoluer avec une telle aisance et l’esprit de réussite.

Il n’a pas pour autant les chevilles qui enflent et la tête qui gonfle. Et vice-versa. Il connait ses limites. Il sait se mettre à l’abri de certaines conversations périlleuses, il sait éviter les chemins de croix, et, surtout, de fil en aiguille, il retombe toujours sur ses pattes : « Au contact des autres, j’ai beaucoup appris. C’est dans la capacité à allers vers les autres que l’on revient plus convainquant, transformé, rassuré et plus sûr de soi ».

– « J’ai commencé à m’engager dès l’âge de 10 ans », raconte-t-il, « tout d’abord dans une association de chanteurs catalans, « el campanar sardanista », où j’ai pu découvir un formidable esprit d’entraide et de fraternité, puis, petit à petit, je me suis intéressé à d’autres associations culturelles, ou patriotiques, jusqu’à faire connaissance avec les administrations publiques. Par la suite, je me suis egagé pour les lycéens, afin d’améliorer leurs conditions d’étudier, notamment par le biais du principal syndicat, l’UNL, dont je suis délégué départemental. J’exerce diverses fonctions d’élu-lycéens (CA, CVL, MDL) au lycée de Céret. Voilà mon parcours. Rien de très exceptionnel, non ? Plus tard, je voudrais faire du droit, intégrer la fonction publique territoriale… ».

Rien de révolutionnaire dans son comportement, mais Esaïe DAHMANE, empreint d’une énergie vibrante et d’une sensibilité discrète, semble bien parti pour remuer toute une génération lycéenne.

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